Du rêve à la réalité
INVERNESS. De camionneuse à la mise sur pied d’un projet humanitaire au Guatémala, Marie-France Lemay a toujours carburé aux défis qui lui permettaient de se dépasser et de se réaliser en tant que femme. Elle en a trouvé un à la hauteur de ses attentes et elle y participera du 8 au 18 octobre 2015.
Le Trophée Roses de Sables est un rallye sportif exclusivement réservé à la gent féminine. Les participantes doivent, au moyen d’un road-book, d’une carte et d’une boussole, relier un village français nommé Ciboure et Marrakech, au Maroc, en traversant l’Espagne, le détroit de Gibraltar et le désert du Sahara. Un trajet de plus de 6000 kilomètres.
Prisé des Québécoises en raison de la langue, plus de 200 équipes s’y inscrivent chaque année. En 2015, il célèbrera son 15e anniversaire et à 56 ans, Marie-France a jugé que le timing était bon pour sauter à pieds joints dans l’aventure.
L’idée du Trophée Roses des Sables ne lui vient cependant pas d’hier. En fait, elle en avait entendu parler dès sa première édition en 2000 et depuis ce temps, le rêve d’y prendre part l’a toujours habité. Toutefois, si elle désirait qu’il se concrétise, elle se devait de dénicher une partenaire qui sera prête également à relever le défi.
Elle n’a pas eu à chercher loin pour trouver chaussure à son pied. Sa coéquipière, Annie Anglehart, de Donnacona, est une collègue de travail qui a besoin, tout comme elle, de repousser ses limites.
«Sa réponse a été spontanée et elle a tout de suite accepté. On fait une bonne paire, puisqu’elle est plus téméraire que moi, qui suis plus posée. Je lui ai laissé le volant du tout-terrain et je vais relever le défi d’une autre manière en étant copilote», a-t-elle lancé.
Pour le volet humanitaire… et sœur Gilberte Bussière
C’est ainsi que les Auré-Olé sont nées, un surnom qui sied bien aux deux femmes. Olé parce qu’elles sont fonceuses et n’ont pas froid aux yeux et Auré pour auréole, car Marie-France Lemay fait partie des sœurs Congrégation de Notre-Dame.
D’ailleurs, c’est un peu en raison de la communauté religieuse qu’elle brûlait d’envie de goûter à ce périple outre-mer. Elle a été particulièrement touchée par l’aspect humain de l’épreuve.
Bien qu’au départ, le Trophée Roses des Sables est un événement sportif, les équipes doivent, comme prérequis, donner 50 kilos de denrées à l’organisme Enfants du Désert. Que ce soit en équipements médicaux, en fournitures scolaires, en jouets ou en vêtements, l’OSBL se charge, en collaboration avec la Croix-Rouge, de la collecte, l’acheminement et la distribution du matériel afin de répondre du mieux possible aux besoins des enfants de la région.
«On doit se prendre à l’avance avec les compagnies aériennes pour ne pas payer de surplus de poids. Habituellement, elles sont compréhensives en expliquant le projet. Sinon, on a toujours la possibilité de magasiner nos produits directement au Maroc», a-t-elle fait savoir.
Mme Lemay avait aussi un autre leitmotiv pour son voyage. Elle aura une pensée pour sœur Gilberte Bussière, originaire d’Asbestos, qui avait été enlevée en avril dernier alors qu’elle était au Cameroun. Elle a été relâchée au début du mois de juin.
«Je voulais rendre hommage à toutes ces femmes qui ont donné énormément tout au long de leur vie. Pour moi, le Trophée Roses des Sables était un moyen idéal de leur faire un clin d’œil», a-t-elle confié.
Ne faisant rien à moitié, elle promet de pousser ses dons jusqu’à l’extrême. Advenant le cas d’un surplus après avoir atteint son quota, Marie-France et Annie se sont entendues pour verser l’excédent monétaire à l’AVES (Alternative de vie/Éveil social), un organisme dont la mission consiste à contribuer à l’avancement de l’éducation du public en rapport avec les différences culturelles et du commerce équitable à l’aide de stage en Amérique du Sud.
En pleine préparation!
Ayant reçu la confirmation qu’elle sera du départ dans 15 mois il y a quelques semaines, le compte à rebours est bel et bien entamé avec la course aux commanditaires afin d’amasser le montant de 25 000 $ nécessaire à l’inscription. Les deux femmes sont d’ailleurs en pleine préparation d’une multitude d’activités, qui seront dévoilées au compte-goutte dès qu’elles seront fixées en termes de lieu et de date.
«Le Trophée Roses des Sables est stimulant en ce moment même. J’ai en ma possession des outils qui vont m’aider à rencontrer des gens et de leur discuter de mon projet. De plus, je vais être en mesure d’expérimenter une multitude d’idées que je pourrai accomplir dans un futur rapproché», a-t-elle laissé entendre.
Pour Marie-France, le vrai défi commence maintenant et même s’il ne sera pas de tout repos, la récompense qui pend à la fin sera l’aboutissement d’un travail de longue haleine. Elle s’attend à être épuisée et fatiguée au fil d’arrivée, mais peu importe, c’est avec le sourire et la bonne humeur qu’elle biffera du crayon un rêve qui aura pris des années à se matérialiser, mais qui lui aura permis d’aller au bout d’elle-même.
Le Festival du boeuf en entrée
Dans leur croisade pour récolter leurs 25 000 $, la première activité au calendrier des Auré-Olé sera le Festival du bœuf d’Inverness, du 26 au 31 août, où les deux femmes auront un kiosque de jeux d’adresse pour les festivaliers téméraires. Le seul autre événement confirmé sera le 15 novembre, au bar Le Bistro 77 de Thetford Mines.
Sous une formule 5 à 7, les visiteurs n’ont qu’à débourser 5 $ pour une soirée aux airs disco. Étant enregistrées comme un OSBL, les Auré-Olé peuvent émettre des reçus aux entreprises qui désirent s’investir.
«On s’attend à une participation accrue de tout le monde et la population sera sollicitée à nous venir en aide. On souhaite récolter le plus d’argent possible afin d’en faire bénéficier à un cercle plus large d’enfants», a-t-elle commenté.
Les personnes intéressées à mettre l’épaule à la roue peuvent le faire en contactant par courriel Marie-France et Annie à l’adresse suivante : aure-ole@outlook.com. Sinon, visitez le www.lanouvelle.net pour connaître toutes leurs campagnes de souscription.