Des projets pour la mise en valeur des produits régionaux

On ne manque pas d’idées au Centre-du-Québec pour promouvoir et mettre en valeur les produits alimentaires régionaux. Voilà à quoi se consacre notamment l’initiative Notre Centre-du-Québec, goûtez-y! Après le lancement, l’an dernier, d’un identifiant dans une campagne d’affichage en épicerie, une campagne se dessine maintenant pour mousser les marchés virtuels et les boutiques en ligne des producteurs. Sans compter ce projet des «Petits ambassadeurs» visant les services de garde. Un menu bien rempli pour les prochaines semaines.

«Notre Centre-du-Québec, goûtez-y! vise à rassembler les membres sous une même identité afin de faire la promotion de leurs produits auprès des consommateurs de la région», indique Catherine Belleau-Arsenault, gestionnaire du projet Notre Centre-du-Québec, goûtez-y! que l’on peut découvrir sur la page Facebook à l’adresse : https://www.facebook.com/NotreCentreDuQuebecGoutezY.

Ce projet émane conjointement des cinq MRC de la région, de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, du ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et de la démarche de codéveloppement du Centre-du-Québec. La création de l’identifiant bioalimentaire, utilisée dans la campagne d’affichage de produits dans les marchés d’alimentation tenue de décembre à février, visait l’augmentation des achats locaux des produits bioalimentaires centricois.

Une deuxième campagne s’orchestre pour le mois de juin, cette fois, pour mettre en valeur les boutiques en ligne et les marchés virtuels du territoire. «On constate un engouement pour l’achat en ligne. On veut permettre ainsi aux gens de découvrir quelles sont les boutiques en ligne au Centre-du-Québec, leur indiquer où ils peuvent se procurer facilement les produits régionaux», souligne la gestionnaire du projet. Cette avenue, précise Catherine Belleau-Arsenault, est de plus en plus empruntée. «Avec la pandémie, les producteurs ont accentué leur présence sur le Web. On achète localement de plus en plus. Mais l’identification des produits locaux constituait un frein», explique-t-elle. D’où l’identifiant régional pour repérer facilement les produits locaux et ainsi y avoir accès.

Pour encourager les bonnes pratiques, ajoute la gestionnaire du projet, on bonifiera l’affichage pour identifier les producteurs biologiques. «La consommation de produits biologiques continue sa croissance», fait-elle remarquer. Puisque ce projet vise à soutenir la commercialisation des producteurs et transformateurs, une association devenait naturelle avec les Petits ambassadeurs pour leur permettre de trouver de nouveaux débouchés, soit une place dans les centres de la petite enfance.

Les Petits ambassadeurs

L’initiative des Petits ambassadeurs a vu le jour au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les instigateurs y ont vu un engouement dans d’autres régions et ont souhaité le déployer ailleurs. Dans la région, ce projet est porté par la Table intersectorielle régionale en saines habitudes de vie du Centre-du-Québec (TIR-SHV CQ). Un comité a été formé de représentants du CIUSSS MCQ, du regroupement des CPE Mauricie-Centre-du-Québec, du MAPAQ, du projet Notre Centre-du-Québec, goûtez-y! et du Plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC d’Arthabaska.

«Notre idée de départ consiste à approvisionner en produits de la région les institutions du Centre-du-Québec en commençant dans le sillon des CPE, notamment parce que ce sont les mangeurs de demain et parce que les CPE offrent plus de flexibilité dans l’approvisionnement. Il y a moins de contraintes», expose Ève Beauregard, chargée de projets en saine alimentation et responsable du projet Les Petits ambassadeurs.

Un bon bout de chemin a été parcouru jusqu’ici. Une cohorte de neuf CPE a été formée, ce qui représente 20 installations et près de 1000 enfants répartis à travers le territoire centricois. «L’autre étape consistait à recruter des producteurs et transformateurs pour approvisionner les CPE. On en a rejoint 35 à ce jour. Le recrutement se poursuit», fait savoir Ève Beauregard. De ces 35 producteurs, 19 proviennent de la région (10 de la MRC d’Arthabaska et 9 de L’Érable). On y retrouve beaucoup de maraîchers, mais aussi de la viande et des produits transformés, notamment. Les producteurs auront l’occasion, lors de rencontres avec l’ensemble des CPE, de présenter leurs produits et de s’informer aussi des besoins et du fonctionnement des services de garde.

«Lorsque des CPE manifesteront leur intérêt pour certains produits, les producteurs en question poursuivront les démarches et les échanges. C’est un projet gagnant pour tous, fait valoir Mme Beauregard. Les producteurs se réjouissent de pouvoir commercialiser davantage leurs produits et les faire connaître. Les institutions, pour leur part, peuvent intégrer davantage de produits locaux.»

Les CPE, fait remarquer la chargée de projet, considèrent la question du coût dans leurs approvisionnements. «Mais la fraîcheur des produits et leur qualité nutritionnelle figurent dans leurs priorités. En achetant local, ils s’assurent de cette fraîcheur. C’est un plus pour eux», note-t-elle. Par ailleurs, par ce projet, on souhaite non seulement accroître l’apport d’aliments régionaux dans les menus des CPE, mais on tient à créer des liens plus forts. «En organisant des activités éducatives pour les jeunes axées sur le monde bioalimentaire. Les CPE pourraient prévoir une sortie à la ferme, exemplifie Ève Beauregard. Ou encore le producteur s’amène au CPE pour une présentation.»

«En encourageant ainsi les producteurs de notre région, on encourage notre propre développement économique», observe Catherine Belleau-Arsenault. Les CPE constituent un premier pas parce qu’on souhaite favoriser l’approvisionnement local et régional dans d’autres institutions que sont notamment les écoles, les hôpitaux et les résidences pour aînés.