Des personnes laissées dans l’oubli
Le CAPVISH, le RAPLIQ et le ROP03 reviennent à la charge et réclament en urgence une augmentation de salaire des 21 958 préposés du Chèque emploi-service (CES) soutenant à domicile plus de 12 000 personnes aînées ou handicapées au Québec.
Faute de conditions salariales équitables aux autres préposés, leur départ vers le réseau de la santé risque de s’intensifier, s’ajoutant au mouvement de retrait créé par la Prestation canadienne d’urgence et le manque de matériel de protection. Le gouvernement du Québec négocie avec les préposés aux bénéficiaires dans le public et vient d’annoncer des investissements dans les milieux d’hébergement privés.
«Les conséquences risquent d’être dramatiques, ce sont des centaines de personnes vulnérables au Québec qui pourraient être laissées pour compte en pleine pandémie», indique Dominique Salgado, directeur général du CAPVISH. Les travailleurs et surtout travailleuses du Chèque emploi-service tout comme les personnes aînées et handicapées les embauchant, eux, sont toujours dans l’oubli. Des travailleuses qui pourtant exercent les mêmes tâches au domicile des bénéficiaires que les préposés en institutions publiques ou intermédiaires. Ces personnes aînées ou handicapées coûteraient bien plus chers hébergées dans un établissement plutôt que chez-elles.
«Avec un réseau qui aperçoit déjà ses limites et déleste des services en ce moment, avec des entreprises d’économie sociale qui ont réduit leurs services à la demande du ministère de la Santé, quelle sera la capacité de répondre aux besoins de personnes ainées ou handicapées quand le manque de personnel s’accentuera au sein des services du Chèque emploi-service?», indique Olivier Collomb d’Eyrames, du ROP03. La solution urgente et simple, le gouvernement la connaît déjà.
Pour éviter les bris de services et assurer la reprise du programme Chèque emploi-service, il se doit de rehausser au plus vite le salaire des préposés du CES au même niveau que celui de leurs collègues. Pas seulement avec des primes, il faut un salaire compétitif passé la COVID-19. Cette mesure doit être permanente. « Il faut respecter la volonté d’autogestion des personnes ayant des limitations fonctionnelles, qu’elles soient aînées ou handicapées afin de leur permettre de payer correctement leur personnel. Sans cela, c’est la mort annoncée du Chèque emploi-service à moyen terme, un programme qui avait déjà du mal à respirer avant la COVID-19 et que l’on pourrait achever en quelques semaines » conclut Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ.
À propos du CAPVISH, du ROP03 et du RAPLIQ : ces trois organisations agissent chacune pour la défense et promotion des droits des personnes en situation de handicap depuis de nombreuses années. Elles s’unissent aujourd’hui pour demander le respect des droits de la personne.