Des citoyens dénoncent la nouvelle zone inondable

Une dizaine de résidents du rang Saint-François à Saint-Louis-de-Blandford dénoncent la délimitation de la nouvelle zone inondable qui vient inclure, dans certains cas, des résidences, des garages et des écuries.

Dans l’ordre, Louise Vallières, Yvon Carle, Guy Plourde et Jocelyn Camiré Photo www.lanouvelle.net

Avant 2016, ces propriétés ne figuraient pas dans une telle zone. Tout a commencé, relate Yvon Carle, quand un représentant du ministère de l’Environnement lui a fait savoir qu’il ne pouvait plus garder des chevaux puisqu’il se situait dans une zone inondable. Ce que lui a confirmé l’inspectrice municipale. «Elle m’a dit qu’en cas d’incendie, je ne pourrais reconstruire ni la maison, ni la grange. C’est n’importe quoi», commente-t-il.

Les citoyens estiment que la situation dans laquelle ils sont plongés découle de l’inaction de l’administration municipale de l’époque qui n’aurait pas investi dans une étude demandée. «Le gouvernement avait demandé la réalisation d’une étude à chaque municipalité pour savoir si les zones inondables avaient bougé», explique M. Carle. Mais Saint-Louis-de-Blandford, dit-il, n’a pas bougé. Ce qui fait que, selon eux, les autorités ont tracé une ligne arbitraire en ligne droite ramenant la zone inondable à une trentaine de pieds du chemin.

Les citoyens rencontrés affirment n’avoir jamais été victimes d’inondation sur leur propriété depuis qu’ils y habitent, certains comme Louise Vallières depuis une quarantaine d’années. «Ça fait 40 ans que je suis à la même place. Je n’en ai jamais eu d’inondation», clame-t-elle. «Chez moi, on est à 40 pieds au-dessus du niveau de la rivière», renchérit Yvon Carle.

Les citoyens concernés veulent à tout prix se faire exclure de cette zone inondable en raison des conséquences néfastes que la nouvelle délimitation comporte. «Ça fait en sorte que nos assurances-habitation vont augmenter et que la maison perdra la moitié de sa valeur», exprime Louise Vallières. Pourtant, dénonce Guy Plourde, l’évaluation des propriétés augmente et la taxation aussi. «On nous répond à la MRC avoir tenu compte de la zone inondable. Mais les taxes ont augmenté. Et mon évaluation, établie à 171 000 $ en 2015, se situe maintenant à 234 000 $ alors qu’ils m’ont foutu dans une zone inondable. C’est ridicule», constate-t-il.

Étude

Désireux de se faire exclure de la zone inondable, les citoyens ont fait appel à la firme Géo-Gestion de Saint-Narcisse-de-Rimouski pour la réalisation, à leurs frais (3600 $), d’une étude afin d’obtenir un avis de véracité de la cartographie de la zone inondable de certains tronçons.

Roch Guevremont, un géographe et géomorphologue, a effectué l’étude entre août et septembre pour accoucher d’un rapport d’une soixantaine de pages. Cette étude, avance Yvon Carle, suggère une nouvelle carte avec les réelles zones qui exigent une correction et qui vient exclure de la zone les bâtiments des citoyens.

Une lettre obtenue du ministère de l’Environnement informe que les zones inondables actuelles déterminées par pinceau large sont des cartographies produites par la MRC, mais ce ne sont pas des cartographies dites officielles déterminées par le gouvernement. Cette zone inondable n’a donc pas été imposée par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Les citoyens fondent de l’espoir sur l’étude qu’ils ont déposée à la fin d’octobre à la Municipalité. Le conseil municipal a signifié son appui aux résidents. Le dossier devra d’abord cheminer à la MRC en début d’année. Les instances gouvernementales devront aussi l’analyser.

Les résidents, de plus, mentionnent avoir l’appui, dans leur bataille, du député Eric Lefebvre. «Son attaché Adam Sévigny est venu sur place, il a marché les terrains tout en prenant des photos. Ce n’est pas son travail de corriger les erreurs des autres, mais il a fait savoir qu’il allait nous aider, nous appuyer», indique Yvon Carle.

La flèche indique la ligne de délimitation de la zone inondable alors que la portion hachurée en bordure de la rivière montre ce que l’étude identifie comme zone inondable. Photo www.lanouvelle.net