Des chauffeurs d’autobus protégés grâce à une entreprise d’ici

Après le Taxi-Glass pour les taxis et les séparateurs pour les camions de compagnies, Soudure Plastique Québec de Victoriaville innove encore pour assurer, cette fois, la protection des conducteurs d’autobus scolaires.

«On lisait des commentaires sur les médias sociaux. Les gens demandaient quand allait-on s’attaquer aux autobus scolaires. C’est bien beau faire un prototype, encore faut-il le réaliser comme il faut. Là, c’est fini», a confié, fièrement, mercredi matin, Nathalie Carignan, copropriétaire avec Stéphane Ricard de Soudure Plastique Québec, entreprise implantée sur la rue de l’Artisan dans le parc industriel.

Le chauffeur d’autobus se trouvera protégé par un plastique derrière lui et par une porte sur le côté.

Les propriétaires de Soudure Plastique Québec, Stéphane Ricard et Nathalie Carignan, en compagnie de Jean-Claude Bourassa, propriétaire de l’entreprise Autobus ROBO (Photo www.lanouvelle.net)

Pour son projet, l’entreprise a sollicité Jean-Claude Bourassa, propriétaire d’Autobus ROBO de Daveluyville, qui a accepté d’emblée. «Quelle bonne idée, a-t-il exprimé. Il m’a dit : je t’envoie rapidement un autobus», raconte Nathalie Carignan.

«Nous étions bien heureux qu’ils aient pensé à nous. On a beaucoup collaboré au projet. On leur a fait part des spécifications dont nous avions besoin parce qu’on connaît les normes au chapitre du contrôle routier et

de la sécurité à l’intérieur des autobus», indique Jean-Claude Bourassa, propriétaire d’une flotte de 90 véhicules.

S’il existe quatre types d’autobus, Soudure Plastique Québec a d’abord élaboré un prototype sur un premier véhicule. On verra par la suite à apporter les changements nécessaires pour les autres. «Notre prototype est fait de manière à ce que ce soit possible de mettre rapidement le tout sur une chaîne de montage, de le monter et de l’acheminer ensuite pour qu’il soit installé partout au Québec», explique Mme Carignan.

Les entreprises intéressées n’auront pas à venir à Victoriaville. Une vidéo expliquera l’installation. «C’est simple, assure la copropriétaire. La structure d’acier doit être vissée à un endroit stratégique dans l’autobus. Cela se fait sur des pièces de structure déjà existantes dans le véhicule.»

Les dirigeants de l’entreprise victoriavilloise comptent aussi sur l’appui d’autres entreprises de la région, dont Wes Industries de Princeville qui découpe le plastique. «Nous ne sommes pas seuls dans cette victoire. D’autres entreprises nous prêtent main-forte. Des soudeurs se sont joints aussi à nous», précise Nathalie Carignan.

Jean-Claude Bourassa se dit très satisfait du produit. (Photo www.lanouvelle.net)

La femme d’affaires se croise les doigts pour pouvoir entreprendre rapidement la production. Elle souhaite au minimum pouvoir en produire une centaine par jour.

Un hic!

Pour le moment, l’entreprise attend le feu vert pour lancer officiellement les opérations. Il lui faut des autorisations gouvernementales. «Il nous faut des réponses», mentionne Nathalie Carignan.

Très satisfait du travail de Soudure Plastique Québec, Jean-Claude Bourassa se désole cependant de la lenteur du gouvernement dans le dossier. «Le seul problème qu’on a, c’est qu’on attend les autorisations ministérielles. On a une compagnie très dynamique qui a pris ça en main et qui a travaillé très fort. Mais cette attente fait en sorte qu’il sera peut-être trop tard. L’école recommence le 11 mai. On n’aura pas le temps de tout installer», fait-il remarquer.

Reste qu’il voit dans ce projet une solution susceptible d’être permanente. «Possible, oui, que ça devienne une norme. C’est vraiment fonctionnel, amovible. On peut transférer d’un véhicule à l’autre si on change d’autobus. Il s’agit d’une protection complète du conducteur», observe-t-il, ajoutant que les plaintes et appréhensions des chauffeurs existent depuis longtemps en lien avec ce qui se passe derrière eux.

Jusqu’ici, Nathalie Carignan a reçu de bons commentaires. «Nous avons effectué des essais routiers avec des chauffeurs. Cela a fait l’unanimité», souligne-t-elle.

Il convient, selon elle, de protéger les conducteurs d’autobus. Plusieurs se situent dans la clientèle «plus vulnérable» avec la COVID-19. «Le Québec compte 10 000 autobus et plus de 50% des conducteurs sont âgés de plus de 60 ans. Peut-on s’occuper d’eux?», lance Nathalie qui croit aussi que l’installation est là pour rester.

«Chose certaine, on veut être prêt pour septembre. Je pense que notre prototype deviendra un «must», une norme», conclut-elle.