Des bourses et de l’admiration pour ces mamans qui vont à l’école
VICTORIAVILLE. C’est à deux étudiantes d’origine colombienne, Leinny Shirley Perapan Sanchez et Daniela Sanchez (aucun lien de parenté entre les deux) que le programme Maman va à l’école a décerné ses bourses de mérite, une de 500 $ pour la première, une de 250 $ pour la seconde.
Plus que des bourses, la fondatrice de Maman va à l’école, Paula Duguay a adressé des mots d’admiration pour le courage de ces deux mamans chefs de famille monoparentale.
Leinny Shirley est la maman de trois fillettes, dont deux sont des jumelles. Elle étudie depuis deux ans au Centre d’éducation des adultes Monseigneur-Côté visant s’inscrire à un diplôme d’études professionnelles pour devenir préposée aux bénéficiaires. On la décrit comme une étudiante motivée, pleine d’espérance pour un avenir meilleur.
Sa consoeur Daniela, maman d’un garçon, fréquente le même établissement depuis quatre ans. On a évoqué sa maturité et son dynamisme et son projet de poursuivre sa formation en techniques d’éducation spécialisée.
Elles étaient neuf mamans à acheminer leur candidature en vue de décrocher une bourse Maman va à l’école. C’est avec émotion que Paula Duguay les a saluées, elles et le personnel du Centre.
Enseignante de formation en éducation des adultes dans la région de Trois-Rivières, Mme Duguay – maintenant installée à Repentigny – a créé Maman va à l’école au moment de prendre sa retraite en 2008… devenant alors riche de son temps, comme elle dit.
Elle a toujours admiré le courage de ces mamans qui décidaient de retourner sur les bancs de l’école, espérant pouvoir les aider à poursuivre leurs études.
Les bourses, apparues il y a deux ans (12 seront distribuées cette année), grâce à la contribution des syndicats de l’enseignement, ne représentent qu’un de ces moyens. Mme Duguay a été présidente du Syndicat de l’enseignement des Vieilles-Forges et a occupé des fonctions syndicales à la Fédération des syndicats de l’enseignement.
Ce qu’elle souhaite c’est que les mamans chefs de famille monoparentale puissent, en un clic (www.mamanvaalecole.org), obtenir les informations sur les ressources à leur disposition pour effectuer un retour à l’école. Elle a donné l’exemple de ces services de garde qui naissent à proximité des centres de formation, ce qui facilite la vie des mamans. L’un de ceux-là sera inauguré à Trois-Rivières la semaine prochaine.
En écho aux recherches menées par Rollande Deslandes de l’UQTR, Maman va à l’école organise des ateliers et des conférences pour les mères. L’organisme veut également sensibiliser le personnel des établissements de formation à la réalité des mamans. Pourquoi seulement les mamans?, demande-t-on souvent à Mme Duguay. Parce qu’elles sont encore plus nombreuses que les papas à être responsables d’une famille monoparentale.
En remettant les prix, elle a souhaité qu’un chapitre de Maman va à l’école s’implante à Victoriaville.
Elle s’est aussi montrée admirative des attentions que les gens d’ici avaient eues pour les mères candidates aux bourses, remerciant Céline Renaud la directrice du Centre et Nancie Lafond présidente du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs d’avoir, vite, ouvert la porte à ce concours.
Présente lors de la remise des bourses, la présidente de la Commission scolaire des Bois-Francs, Paulette S. Rancourt a raconté comment elle avait été bouleversée par l’histoire de cette maman qui avait décidé de retourner à l’école pour convaincre son fils d’y rester. Elle avait été fière de la médaille qu’elle avait décrochée. Mais plus encore du regard de fierté que son fils avait posé sur elle à ce moment. Ces mamans sont des modèles à qui il faut rendre hommage, a dit Paula Duguay. En les aidant elles, on aide aussi leurs enfants, a-t-elle conclu.