Denis Laliberté mise sur le sport pour reculer les frontières 

Alors qu’il avait 24 ans, le Victoriavillois Denis Laliberté a été victime d’un accident de travail qui a changé radicalement sa vie. Vingt-sept ans plus tard, ce chargé de projet à l’accessibilité universelle pour la Ville de Victoriaville croit aux bienfaits du sport et d’une vie active en général.

C’est en travaillant sur la ferme familiale Leclervale, à Leclercville, qu’un monte-balles lui sectionnait la moelle épinière, en plus d’une fracture du tibia. Le verdict du médecin était sans appel : il ne marchera plus jamais. « Ce fut bien sûr toute une épreuve, mais j’ai toujours gardé le moral. Je me dis même que ce fut bénéfique, car je prenais beaucoup de risques à cette époque et quelque chose de bien pire aurait pu m’arriver. J’ai appris à m’ajuster et à trouver des solutions. Ça fait partie de ma personnalité », confie M. Laliberté.

Il a ainsi dirigé l’organisme Handicap Action Autonomie Bois-Francs de 2001 à 2003, avec comme objectif de faire avancer plusieurs dossiers dans la bonne direction. Par la suite, il est revenu à la ferme familiale, causant ainsi une certaine surprise dans son entourage.

« Avec l’appui de mes frères Robert et Marc, ça s’est vraiment très bien déroulé. Je voulais me prouver à moi-même que je pouvais réussir. J’aime penser que tout comme un chat, j’ai neuf vies. Je dois en avoir déjà vécues quatre ou cinq », dit-il en riant. La vente de la ferme, en 2015, a motivé M. Laliberté de réorienter sa vie professionnelle. Il accepte alors de relever de nouveaux défis à la Ville de Victoriaville. 

« Comme je me retrouvais à plein temps dans un bureau, j’ai négligé ma santé. Quelques collègues m’ont inspiré et j’ai décidé de participer à des courses en fauteuil roulant », mentionne Denis Laliberté, qui aime aussi pratiquer notamment le basketball, le tennis et le ski alpin.

Au fil du temps. il devient lui-même une source d’inspiration. Encore récemment, il participait à l’activité Bonjour Printemps à Victoriaville et au marathon d’Ottawa pour le 21 km. Et il était de la ligne de départ du récent Fort dans la course, à Warwick, pour le Défi des buttes de 21 km, alors qu’une soixantaine de personnes handicapées participaient à différentes épreuves ce jour-là.

Ces gens font partie, en grande majorité, de la communauté Kartus, qui favorise l’inclusion sociale des personnes handicapées. « Je mentionne rarement, durant mes inscriptions à ce genre d’activités, que je suis en fauteuil roulant. Mais on m’a toujours très bien accueilli. Je souhaite ainsi démontrer que le sport peut être à la fois inclusif et bénéfique. Et ça fait sortir les gens de la maison », allègue-t-il.

Denis Laliberté ne se qualifie pas de sportif comme tel, mais il a pris goût à ces participations à des courses. « Sur la ferme, j’étais très actif et c’est pour moi important de se garder en forme. Ça a vraiment changé ma vie positivement. Et en général, je suis ravi de constater que l’accessibilité universelle a fait beaucoup de progrès, dont à Victoriaville, une ville à l’avant-garde dans ce domaine », conclut-il.