Déglaçage des routes : prudence envers les nouvelles alternatives

Des villes de la région demeurent prudentes envers les nouvelles méthodes employées pour déglacer les routes. Elles préfèrent attendre de consulter les résultats de projets-pilotes menés ailleurs dans la province avant de songer à les appliquer sur leur territoire.

Actuellement, certaines alternatives à l’épandage d’une quantité considérable de sel sont testées au Québec. Le but étant de trouver une technique moins nocive pour l’environnement et tout aussi efficace pour les usagers de la route.

En ce sens, l’utilisation de copeaux de bois, appliqués avec du chlorure de magnésium, pourrait éventuellement devenir une option intéressante. Ceux-ci dégagent tranquillement le liquide et agissent donc un peu plus longtemps sur les chaussées.

Les Villes de Plessisville et de Victoriaville ne sont toutefois pas prêtes à faire l’essai de cette méthode de manière significative pour le moment. Toutes deux entretiennent des doutes quant à ses répercussions, notamment en ce qui advient des copeaux à la fin du processus.

Le directeur général de la Ville de Plessisville, Alain Desjardins, se questionne, entre autres, sur les risques de les voir devenir une matière en suspension à l’usine d’épuration. Peut-être créeraient-ils une boue dans les bassins de rétention sur une période de quelques années, pense-t-il.

«Est-ce que, à cause de ça, on va être obligés de nettoyer les bassins d’épuration des eaux tous les huit ans au lieu de le faire tous les 10 ans sachant que ça coûte 1 M $ chaque fois? Si c’est ça, sur une certaine période de temps, ça va coûter beaucoup plus cher utiliser cette méthode-là.»

De son côté, la Ville de Victoriaville n’aurait pas utilisé de copeaux de bois à grande échelle cette année, même si elle avait été approchée pour en faire l’essai, explique le directeur du Service des travaux publics à la Ville de Victoriaville, Michel Lachapelle.

Selon lui, la question demeure à savoir si les copeaux de bois se défont quand ils ont fini d’agir. Dans le cas contraire, ils pourraient avoir un impact lorsque vient le moment de récupérer les abrasifs en balayant les rues au printemps.

Application de jus de betterave

Une autre alternative possible consiste à appliquer du jus de betterave dans les rues. Bien employée en prétraitement, cette méthode empêche la surface de glacer en laissant un film d’eau entre l’asphalte et la neige. Il peut donc s’agir d’une option intéressante pour certains secteurs.

À Victoriaville, cette technique a déjà été testée par le passé. Or, le mélange liquide doit être épandu dans des conditions optimales, soit sur une chaussée sèche et peu de temps avant les précipitations. Une attention particulière doit aussi être portée au dosage. L’opération était donc trop complexe par rapport au bénéfice, considère M. Lachapelle.

Dans les rues de Plessisville et de Victoriaville, comme à bien d’autres endroits dans la province, le produit appliqué comprend des abrasifs ainsi que fondants, soit du chlorure de sodium. Ces deux villes tentent de minimiser l’utilisation de sel pour avoir le plus petit impact possible sur l’environnement. Elles sont ouvertes aux nouvelles idées pour améliorer la sécurité sur les routes.