Déficit de près d’un million $ anticipé en 2022-2023 au Cégep

Le Cégep de Victoriaville prévoit un déficit de 991 431 $ dans son budget de fonctionnement 2022-2023 qui s’élève à 47 419 883 $ alors que les charges (les dépenses) s’établissent à 48 411 314 $.

Le directeur général Denis Deschamps en a fait la présentation, lundi soir, aux membres du conseil d’administration réunis pour la dernière fois avant la pause estivale.

Différents éléments, a-t-il précisé, expliquent le déficit, dont une importante ponction financière du ministère de l’Enseignement supérieur.

Cette coupure de financement représente 54% du déficit, soit une somme de 535 800 $. « C’est le gros morceau dans le déficit », a soutenu le directeur général.

« Le ministère, en nous dévoilant les allocations initiales pour 2022-2023, nous parlait d’un rehaussement très important du financement du réseau collégial. Une bonne nouvelle, en effet, mais du même souffle, il voyait les surplus de fonds assez importants s’accumuler dans le réseau, à savoir plusieurs centaines de millions de dollars en surplus de fonds ou soldes reportés », a exposé Denis Deschamps.

Ce qui a mené le ministère de l’Enseignement supérieur à décréter une coupure de 30 M $ pour le prochain exercice financier dans les surplus de fonds des collèges. « Cette coupure représente pour nous un montant de 535 800 $. On nous a informés que ce serait une ponction unique. Il y en aurait juste une et ce serait pour l’exercice 2022-2023 », a indiqué le directeur général aux administrateurs.

La Fédération des cégeps n’a guère apprécié cette annonce du ministère, a noté Denis Deschamps. « Ce qu’on en comprend, c’est qu’on attribuerait les surplus de fonds accumulés dans le réseau collégial à une mauvaise gestion des fonds de fonctionnement. On n’est pas d’accord avec cette vision », a-t-il fait savoir.

Le Cégep de Victo a 3,5 M $ dans son surplus. « Mais ce n’est pas seulement de l’argent public provenant du ministère. Il y a aussi cet argent émanant des surplus de fonds de nos trois centres collégiaux de transfert technologique (CCTT) qui font leurs affaires en autofinancement, de même que le service de la formation continue. Ce n’est donc pas nécessairement de l’argent public qui dort dans nos coffres », a fait remarquer le DG.

Le déficit s’explique aussi par un montant de 185 999 $, soit le déficit total prévu des trois CCTT, Inovem, le CETAB + et le CISA. Il s’agit de l’impact financier lié à la syndicalisation des professionnels des CCTT. « L’année 2022-2023 sera la deuxième année d’impact de la nouvelle structure salariale de nos CCTT. Beaucoup d’employés rehaussent leur salaire de façon importante. C’est une très bonne nouvelle. Mais en même temps, cela demande à nos centres de transfert de revoir leur modèle d’affaires pour faire leurs frais et revenir à l’équilibre budgétaire », a expliqué Denis Deschamps.

Sans la coupure ministérielle et le déficit des CCTT, le déficit anticipé du Cégep aurait été de 270 000 $ plutôt que 991 000 $, a spécifié le DG. « C’est une grosse bouchée cette année. On ne s’attendait pas à cela. Ça fait mal », a-t-il reconnu.

Mais Denis Deschamps a exposé de nouvelles sources de revenus à venir, comme ceux de 50 000 $ supplémentaires et pérennes liés au partenariat financier pour les infrastructures sportives, ou encore la somme annuelle de 850 000 $ pour le refinancement de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie. « S’ajoutera l’an prochain, sur une base annuelle, un million dans le réseau des écoles nationales, ce qui représentera pour le Cégep de Victoriaville une somme de 115 000 $ », a indiqué M. Deschamps.

Le directeur général s’attend aussi à un rehaussement du financement pour l’Institut national d’agriculture biologique. Sans compter la révision des normes de financement qu’entreprend le ministère pour tous les programmes dispensés dans le réseau collégial (plus de 130). « Cela nous procurera de l’argent supplémentaire. Tous les cégeps, ont-ils dit, vont gagner. Et puis, la hausse anticipée de la clientèle dans les années à venir se traduira par un impact financier positif », a-t-il soutenu.

Ainsi, à la lumière de tous ces éléments, le comité de direction du Cégep, a dit M. Deschamps, est bien à l’aise de présenter au conseil d’administration, ce budget fortement déficitaire. « On y trouve beaucoup de mesures d’atténuation qui font en sorte que la situation est beaucoup plus positive qu’elle ne l’est en réalité quand on regarde les chiffres », a-t-il conclu.