Décès de Mgr Fournier

PLESSISVILLE. Originaire de Plessisville, l’archevêque du diocèse de Rimouski, Mgr Pierre-André Fournier, est décédé subitement samedi à l’âge de 71 ans. Il laisse le souvenir d’un homme extrêmement attachant au sourire communicatif et réconfortant.

Animateur en pastorale à Plessisville, son frère Benoît parle d’un homme d’une grande bonté allant même jusqu’à le qualifier de «saint homme». «Il était d’un charisme et proche des gens en difficulté, les pauvres, les malades et personnes handicapées. Il savait aussi vivre simplement ayant été plusieurs années sans automobile», raconte-t-il.

Mgr Fournier a perdu soudainement conscience à l’archevêché, peu après avoir béni une assemblée d’une vingtaine de personnes. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital de Rimouski où son décès a été constaté. Il n’avait pas repris conscience.

L’archevêque de Rimouski avait subi quatre pontages coronariens le 17 décembre dernier à l’hôpital Laval, à Québec. Le chirurgien lui avait également remplacé une petite partie de l’aorte. Par la suite, il a reçu un stimulateur cardiaque. Mgr Fournier avait été transféré à l’hôpital de Rimouski peu après le jour de l’An et il était revenu chez lui, à l’archevêché, lundi dernier (5 janvier).

Notre collègue de TC Media à Rimouski, Thérèse Martin, qui nous a transmis l’information, avait eu le privilège de rencontrer Mgr Fournier à l’archevêché deux jours avant son départ pour Québec, afin de subir des pontages coronariens. Il venait alors d’apprendre qu’il souffrait d’une grave maladie cardiaque. Le médecin lui avait recommandé le repos complet et pourtant, il avait accepté de la rencontrer et de lui accorder une entrevue.

Mgr Fournier éprouvait alors des douleurs dans la région du thorax. À plusieurs reprises, notre collègue s’était inquiétée de son état et lui avait offert de mettre fin à l’entrevue pour le laisser se reposer. Avec sa générosité habituelle, il lui avait dit en souriant qu’il se sentait mieux et qu’il tenait à compléter l’entrevue.

Toutefois, cette année, ses yeux trahissaient sa souffrance et il était visiblement angoissé à l’idée de devoir subir une intervention majeure, de raconter Mme Martin. «C’est avec beaucoup d’affection que je l’ai serré dans mes bras en quittant l’archevêché et comme toujours, il a tenu à me reconduire jusqu’à la porte. Je n’oublierai jamais son dernier regard.»

Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, de Québec, a rendu un vibrant hommage à Mgr Fournier qu’il côtoyait depuis 30 ans. Il l’a aussi décrit comme un homme d’une grande humilité toujours à l’écoute des autres. Le cardinal a manifesté son intention d’organiser une cérémonie à Québec en son honneur. Une cérémonie devrait également avoir lieu à Plessisville. À Rimouski, ses funérailles sont prévues le dimanche 18 janvier, à 14 h 30, à l’église Saint-Robert.

Une vie au service des autres

Issu d’une famille de neuf enfants, Pierre-André Fournier a été ordonné prêtre en juin 1967. Il a notamment été curé de paroisse et a été nommé, en 1987, membre du Comité des affaires sociales de l’Assemblée des évêques du Québec. Il a été ordonné à l’épiscopat en avril 2005 puis, en septembre 2008, il est devenu l’archevêque de Rimouski, nommé par le Pape Benoît XVI, succédant à Mgr Bertrand Blanchet. Mgr Fournier assumait également la fonction de président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec.

Il était très attaché au pape François notamment parce que ses idées rejoignaient les siennes : celles d’une Église humble et près des gens. Pour Mgr Fournier, l’entraide, l’écoute, l’humilité devaient être les valeurs premières d’une religion.