Crise du verglas : confiné à son lieu de travail pendant une semaine

Le début de l’année 2018 marque le 20e anniversaire de l’importante crise du verglas qu’a connue le Québec. Maître-électricien à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska pendant cette période, Bruno Verville s’en souvient très bien.

Le 9 janvier 1998, aux alentours de midi, l’hôpital a été complètement privé d’électricité. Quand le courant a été perdu, un élément de contact de l’un des disjoncteurs de sa génératrice avait fondu. Grâce à son efficacité, il a pu la remettre en marche rapidement.

Cette aventure a marqué le début d’une intense semaine pour le maître-électricien. Durant les 40 heures qui ont suivi, il précise avoir travaillé sans arrêt pour s’assurer du bon déroulement des choses à l’Hôtel-Dieu, alors limité au strict nécessaire dans ses opérations.

Les deux lignes électriques s’y rendant étaient coupées en alternance par les employés d’Hydro-Québec. M. Verville devait donc rester en contact avec eux pour apporter les bons ajustements. «Ce n’était pas toujours de travailler manuellement. C’était de la surveillance continuellement.»

«Je suis resté à l’hôpital une semaine sans sortir parce qu’on surveillait 24 heures par jour. L’électricité variait tout le temps. On fonctionnait sur la génératrice continuellement. Ça prenait toujours de la surveillance au cas où il arrive de quoi de majeur.»

Dormir sur une civière

Pour rester à l’affut du moindre signe anormal durant ces journées très intenses, le maître-électricien raconte qu’il dormait sur une civière tout près de l’atelier mécanique. Il se sentait ainsi prêt à réagir si une situation indésirable survenait.

«Au bout d’une semaine, c’est devenu plus stable. Il y a un confrère de travail qui me remplaçait de jour et moi je faisais la nuit ou on faisait chacun un 12 heures. Ça a été ça pendant quasiment un mois de temps. J’étais de garde 24 heures par jour, sept jours par semaine.»

En repensant à la crise du verglas, M. Verville affirme avoir également été marqué par l’importante noirceur dans les rues entourant l’hôpital. Du haut du huitième étage de l’édifice, il pouvait y voir l’étendue des rues plongées dans l’obscurité.