Crise dans les résidences privées et les CHSLD : l’AQRP sonne l’alarme depuis 2011

L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) croit que la crise actuelle dans les CHSLD et les résidences pour aînés aurait pu être évitée et déplore que les différents gouvernements aient ignoré les nombreuses alarmes qu’elle a lancées au cours des dernières années.

«Depuis 2011, nous avons interpellé le gouvernement à ce sujet à plusieurs reprises. Nous avons également rédigé trois mémoires et fait des recommandations précises. S’il ne pouvait pas prévoir une telle crise sanitaire, le gouvernement savait que ces établissements étaient désuets et qu’ils manquaient de personnel. En appliquant certaines recommandations, il aurait été possible d’empêcher que la crise soit d’une telle ampleur», déplore Rose-Mary Thonney, présidente de l’AQRP.

La Maison Herron : un établissement déjà visé en 2012

En 2013, l’AQRP avait mené une recherche portant sur les CHSLD et les résidences où il y avait eu des morts suspectes et pour lesquelles un coroner avait émis au moins une recommandation. Certains éléments étaient ressortis de cette recherche, notamment la mauvaise qualité des soins, la déficience des mécanismes de surveillance et la négligence. À l’époque, l’Association réclamait déjà une augmentation accrue des inspections et un suivi plus serré des recommandations du coroner et du Protecteur du citoyen. L’AQRP réclamait également un suivi particulier pour certains établissements, dont la Maison Herron à Dorval, visée à deux reprises par des recommandations du coroner.

«Outre la négligence des différents gouvernements, l’un des importants problèmes actuellement est l’absence de reddition de comptes qui règne dans ces établissements. Nous l’avons tristement constaté cette semaine. Les recommandations ne font pas l’objet d’un suivi assez serré. Pour prendre l’exemple de la résidence Herron, cet établissement a fait l’objet d’une inspection en 2012 et d’un rapport accablant de la Protectrice du citoyen en 2018. Or, selon toute vraisemblance, plusieurs correctifs n’avaient toujours pas été effectués. C’est inacceptable», insiste Rose-Mary Thonney, présidente de l’AQRP.

États généraux sur la place des aînés

Au sortir de la crise, l’AQRP demande que des États généraux soient rapidement mis en place. En plus de porter sur la crise actuelle, ces États généraux auraient une visée beaucoup plus large et porteraient sur la place des aînés et des retraités dans la société québécoise. «Nous réclamons ces états généraux depuis plus d’un an an et nous croyons plus que jamais qu’il s’agit d’une nécessité. La pandémie a simplement fait ressortir les failles qui existent depuis plusieurs années. Comme société, nous n’avons tout simplement pas été à la hauteur et nous prenons présentement la pleine mesure de la situation», termine Rose-Mary Thonney.

À propos de l’AQRP

Fondée en 1968, l’AQRP représente les retraité(e)s des secteurs public et parapublic du Québec. Elle a pour mission de promouvoir et de défendre les droits et les intérêts économiques, financiers, culturels, intellectuels et sociaux des retraités de l’État et des aînés du Québec. Elle compte plus de 32 000 membres.