COVID-19 : l’industrie du voyage en attente

Tant en Mauricie qu’au Centre-du-Québec, l’industrie du voyage tourne au ralenti. Même si certains rabais peuvent être offerts pour ceux qui sont à planifier leur séjour dans le Sud pour l’hiver prochain, les restrictions en vigueur sur le transport aérien et la peur de la pandémie font en sorte que les téléphones résonnent peu dans les agences consultées par Icimédias.

«On n’a pas vraiment de demandes. Les gens attendent de voir ce qui va se passer avec l’ouverture des frontières. On est un peu dans une zone grise. Il n’y a pas de réservations, mais quelques personnes commencent à demander des informations. Mais ça demeure tranquille. Il y a de l’insécurité chez les consommateurs, c’est évident», souligne Hélène Morissette de Club Voyages Super soleil qui a bien hâte que la situation se fixe.

Concernant la demande, la situation est similaire à Nicolet pour Isabelle Bombardier. «J’ai effectivement quelques appels pour des vols « secs », mais il n’y a pas des tout inclus. C’est juste des vols aller-retour», indique celle qui est une conseillère externe, travaillant de la maison, affiliée à jaimonvoyage.com.

De son côté, Justin Bordeleau de Voyages Arc-en-Ciel, entrevoit une relance à une seule et grande condition : la concertation. «Il faut que les différents acteurs se coordonnent pour une reprise simultanée des activités. Cela implique le milieu aérien, les gouvernements, les hôteliers, les croisiéristes et les excursionnistes. Faut que tout cela reparte en symbiose», mentionne-t-il. Dans l’attente, durant cette pause que l’on ne souhaite évidemment pas trop longue, le propriétaire de l’agence présente en Mauricie est conscient que cette crise mondiale va changer son industrie.

«J’ai l’impression que les consommateurs vont chercher davantage des expériences naturelles. C’est-à-dire des voyages plus axés vers les régions que les grands centres. Ils vont se diriger plus vers les parcs nationaux que les lieux culturels. Le voyage va être ramené à une dimension plus humaine : moins de gros navires de croisières, moins de gros hôtels», prédit-il.

«D’après moi les gens vont recommencer à voyager pour visiter les amis et la famille avant d’aller dans les tout inclus et les croisières. D’ailleurs, je crois que tout cela aura porté un coup très dur aux croisières», renchérit Isabelle Bombardier. «Il est certain que la « sécurité sanitaire » dans les aéroports et les moyens de transport risquent de changer à tout jamais. Masques, visières seront désormais la norme. La peur sera présente et je ne sais pas si les tout inclus prendront à nouveau de la popularité aussi rapidement que les vols secs», prévoit-elle en ajoutant que les consommateurs devraient avoir maintenant saisis l’importance de prendre des assurances et de passer par un conseiller pour planifier des vacances.

Ce que corrobore Hélène Morissette. «Lorsque la vague d’annulation et de rapatriement était à son maximum en mars, nos clients étaient contents d’avoir fait le choix de faire affaire avec nous. Ils se sont sentis rassurés et bien accompagnés. On a un travail important quand il arrive un problème», explique celle qui croit que la «mode» de l’auto «booking» va aller en diminuant. «Après avoir attendu des heures et des heures au téléphone pour trouver un vol de retour en urgence ou pour faire annuler un voyage, je crois que certains vont avoir retenu leur leçon», croit-elle. «La crise a mis en surbrillance le support que l’on donne à nos clients», acquiesce Justin Bordeleau.

Des deux côtés du fleuve Saint-Laurent, on s’entend également pour dire que l’envie de voyager demeure quand même. «Les gens ont hâte de partir et ils espèrent pouvoir aller voir les amis ou la famille qui habite ailleurs», rapporte Isabelle Bombardier. Hélène Morissette, elle, est heureuse de voir que des clients lui envoient des mots d’encouragement. «On n’a pas pu voyager cette année, mais c’est certain que l’on va partir l’an prochain», est un propos réjouissant qui se retrouve fréquemment dans la boite de courriels de son agence.