COVID-19 : les leçons à tirer des pandémies antérieures

En plus d’une crise sanitaire, la pandémie de coronavirus soulève des craintes de crise économique. Alors que plusieurs commentateurs dressent des parallèles avec la grippe espagnole, une nouvelle publication lancée par l’IEDM analyse les leçons économiques que l’on doit tirer de cet épisode historique.

«Il y a deux leçons principales : les coûts à court terme seront importants et l’ampleur des coûts à long terme dépendra essentiellement des politiques publiques que nous allons mettre en place», a fait valoir Vincent Geloso, chercheur associé à l’IEDM et auteur de la publication.

«Une étude récente montre que dans un pays donné, la pandémie de grippe espagnole a réduit le PIB réel par habitant de 6%. C’est un recul important», observe le chercheur. «Il faut noter que la grippe espagnole a tué en grande partie des travailleurs dans la fleur de l’âge», ajoute-t-il. «Les mesures de distanciation sociales présentement en vigueur pour lutter contre le coronavirus impliquent une réduction du travail considérable et qui pourrait rivaliser avec celle de la grippe espagnole», soulève Vincent Geloso.

Lueur d’espoir : à la suite de la grippe espagnole, il y a eu une reprise économique rapide. Aux États-Unis, la production industrielle a rebondi de plus de 25% entre mars 1919 et janvier 1920. «Cela permet d’espérer que l’économie canadienne se remette plutôt rapidement des effets économiques du coronavirus, puisque les travailleurs retourneront au travail une fois que la contagion s’estompera», affirme le chercheur.

Les effets à long terme

«Les dommages économiques à long terme de la grippe espagnole ne sont pas négligeables, mais ils sont limités», poursuit M. Geloso. Par exemple, l’exposition de femmes enceintes à la grippe espagnole a affecté négativement les perspectives de santé sur leurs enfants et, par conséquent, leurs perspectives économiques.

Les effets les plus potentiellement nuisibles à long terme sont causés par des politiques publiques mises en place pour faire face à la crise, par exemple de la réglementation rigide ou des entraves au commerce. «La reprise économique sera plus rapide si l’on procède à l’assouplissement de certains obstacles à l’activité entrepreneuriale», conclut le chercheur.