COVID-19 : des subventions salariales temporaires réclamées
Depuis deux semaines, notre réalité s’est complètement transformée. Nous avons réduit nos activités sociales et économiques à un rythme sans précédent.
Pour commencer, les grands rassemblements ont été interdits et les travailleurs qui pouvaient faire du télétravail ont été appelés à rentrer à la maison. L’enseignement dans les établissements scolaires a été suspendu et nous avons mis la clé dans la porte de bon nombre de lieux commerciaux. Puis, nous avons fermé les frontières.
Hier, coup dur, c’est la suspension de toute activité économique et de tout service non essentiel qui a été ordonnée. Ce temps d’arrêt est nécessaire – l’urgence sanitaire est sans équivoque. Mais, en même temps que nous prenons la pleine mesure de cette urgence, nous constatons qu’elle s’accompagne d’une grande urgence économique.
Les entreprises, à Montréal et dans toutes les régions du Québec, sont durement touchées par les restrictions en vigueur. Presque toutes les PME sont en situation critique et, si rien n’est fait, elles n’auront d’autre choix que de mettre massivement à pied leur personnel. Les entreprises, peu importe leur taille, doivent prendre des décisions lourdes de conséquences dans des délais extrêmement courts.
Le nombre de demandes d’assurance-emploi présentées au pays depuis une dizaine de jours a atteint un million. Ce n’est probablement que le début. On prévoit que les nouvelles demandes continueront d’affluer par centaines de milliers.
C’est un volume insoutenable qui se traduira par des retards inévitables dans les délais de traitement. Nous devons modifier notre approche maintenant pour assurer rapidement une forme de rémunération temporaire des travailleurs touchés.
Devant cette nécessité, il faut prendre exemple sur plusieurs États européens qui ont instauré des programmes de subventions salariales pour les entreprises qui s’engagent à garder leurs employés. La France, le Royaume-Uni, le Danemark et les Pays-Bas sont tous des pays qui subventionnent les salaires selon des formules et des modalités diverses.
On doit implanter cette pratique. Ces subventions offrent l’avantage de maintenir le lien d’emploi entre les travailleurs et leur employeur, ce qui élimine les traitements administratifs liés aux mises à pied et à l’inscription à l’assurance-emploi et, de façon très stratégique, facilitera la réintégration progressive des travailleurs lorsque la situation le permettra.
La Fédération des chambres de commerce du Québec et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain demandent aux gouvernements d’évaluer cette approche et de s’engager rapidement à mettre en place ici de telles subventions.
La crise historique que nous vivons présentement est sans précédent. Elle nécessite une réponse immédiate et tout aussi inédite.
Charles Milliard
Président-directeur général
Fédération des chambres de commerce du Québec
Michel Leblanc
Président et chef de la direction
Chambre de commerce du Montréal métropolitain