Compressions : le réseau collégial s’inquiète
VICTORIAVILLE. Le cégep de Victoriaville joint à sa voix à celle des autres collèges qui dénoncent la nouvelle compression budgétaire de 19 millions $ qu’a décidé d’imposer le gouvernement du Québec. Mais comme il l’avait laissé entendre la semaine dernière, le directeur général du cégep, Vincent Guay, a dit qu’ici la situation était loin d’être catastrophique.
Reste que cette nouvelle ponction s’ajoute à celles des quatre dernières années, pour un total de 109 millions $ au Québec, ce qui représente une somme de 1,7 million $ pour le cégep de Victoriaville.
La résolution adoptée par le conseil d’administration lundi soir vise à dénoncer et à manifester l’inquiétude du réseau collégial quant au «niveau de priorité» qu’accorde le gouvernement à l’enseignement collégial.
Vincent Guay a admis qu’il n’aurait pas accepté que le cégep de Victoriaville «attaque de front» le gouvernement. Il a redit qu’il comprenait que le réseau collégial devait consentir aussi à des efforts pour assainir les finances publiques.
Il a ajouté que si les finances du Cégep avaient permis, jusqu’ici, d’absorber les compressions exigées, il était solidaire des autres établissements pour qui le couperet tombe dans des budgets déjà déficitaires.
Il a conclu en disant qu’il y avait des limites à ce que les collèges pouvaient faire alors qu’ils n’ont aucune prise sur les trois quarts de leur budget, dévolus à payer des salaires.
Trois centres de recherche
C’était soir de dépôt de rapports annuels au conseil d’administration du Cégep.
Tour à tour, Serge Préfontaine, Simon Dugré et Reynald Binette ont respectivement présenté les rapports annuels des trois centres de recherche du Cégep, le CETAB+, le CISA et EQMBO Entreprises.
L’implantation d’un nouveau laboratoire de recherche sur les finitions à faible impact sur l’environnement (le soudage du bois et les finitions à l’eau, par exemple) aura marqué l’année d’EQMBO Entreprises. Et c’est aussi la création de ce laboratoire qui aura creusé un trou de 99 000 $ dans son budget de 1,1 million $.
Du côté du CETAB+ auquel le ministre vient d’accorder le statut de Centre collégial de transfert technologique (CCTT) on veut, au cours des prochaines années, développer une expertise à l’international. En quatre ans d’existence, le Centre d’expertise et de transfert de l’agriculture biologique et de proximité s’est déjà imposé comme un des intervenants les plus importants en Amérique du Nord. À une question d’un administrateur, Serge Préfontaine a répondu que la production biologique ne représentait que 3% au Québec, comparativement à 15% en Italie, là où elle est subventionnée.
Au Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA), le coordonnateur Simon Dugré a expliqué qu’on avait d’abord commencé à travailler directement auprès des producteurs pour élargir les interventions au secteur bioalimentaire. Le CISA mène plusieurs projets de front dans diverses communautés, là pour favoriser la relève, là pour soutenir la production, là pour diversifier l’économie, comme ces serres où les autochtones pourraient cultiver des légumes.
Les rapports des centres, ainsi que celui du Cégep seront versés sur son site Internet.