Comment vivre en santé dans un monde contaminé?

VICTORIAVILLE. Comment vivre en santé dans un monde contaminé ? Voilà ce qu’a tenté d’expliquer Larissa Tasker, samedi, lors du colloque Bio pour tous!, tenu au grand auditorium du Cégep par le CETAB (Centre d’exposition et de transfert en agriculture biologique et de proximité).

Professeure et chercheuse en santé environnementale à l’Université de Sherbrooke, elle a entamé sa conférence sur les liens entre la santé et notre environnement. Elle a dévoilé le résultat de quelques recherches sur le sujet, notamment l’augmentation drastique du plastique et des polybromodiphényléthers (PBDE) dans notre quotidien ainsi que sa production, qui frôle le 300 millions de tonnes par an, ainsi que des phtalates, des additifs universels.

Mais c’est surtout au niveau des pesticides que Mme Tasker s’est attardée. Durant une bonne partie de son exposé, elle a dévoilé de nombreuses recherches sur la manière dont ils affectent la santé, surtout celle des enfants.

Dans ses diapositives, elle a démontré le résultat d’études qui prouvent qu’il y a un lien entre les insecticides et leurs impacts néfastes sur le cerveau et le système nerveux de l’enfant ainsi que les dommages causés sur son développement. De plus, d’autres études ont présumé un lien entre les risques de développer des maladies comme la leucémie ou des tumeurs cérébrales et l’exposition aux pesticides pendant la grossesse.

Cependant, les pesticides, tout comme les phtalates, sont évitables. «Certaines maladies, qui semblent être génétiques, sont en effet le résultat des expositions environnementales et du mode de vie. Un individu peut éviter les maladies, et ce, même s’il est porteur du gène qui le prédispose», a-t-elle fait savoir.

Plusieurs solutions

Pour arriver à réduire grandement les risques, Larissa Tasker a énuméré une liste de conseils pratiques. Dans celle-ci, on retrouve le fait d’agir individuellement et collectivement en ayant comme objectif la santé, de cibler l’ensemble des risques connus et gérables, d’investir notre énergie rationnellement et d’éduquer les enfants à devenir des citoyens responsables en s’inspirant de la philosophie Waldorf.

Poussant son analyse collective, elle suggère, comme pistes d’action, de conduire des expériences au radon dans les garderies et écoles, d’interdire les plats en plastique à réchauffer et les pesticides à l’usage «récréatif», en plus de passer davantage de temps à l’extérieur plutôt qu’à l’intérieur.

«La pollution chimique est notre réalité, une partie intégrante de notre société et une conséquence de nos choix et de notre philosophie. Nous avons assez de connaissances pour agir et prévenir plusieurs conditions chroniques. Notre meilleure stratégie est de réduire nos facteurs de risque par nos choix individuels et communautaires», a-t-elle conclu.

Quelques choix individuels

Nourriture :

– Éviter les contenants de plastique

– Éviter de réchauffer la nourriture dans ces contenants

– Éviter les conserves

– Éviter les plats transformés

– Manger davantage de fruits et de légumes

Air :

– Aérer la maison

– S’entourer de meubles en matériaux naturels

– Passer davantage de temps à l’extérieur

– Limiter l’utilisation de la télévision

– Utiliser des produits simples comme nettoyants (par exemple le vinaigre et le bicarbonate de soude)

– Avoir des plantes vivantes

Cosmétiques :

– Limiter l’usage de crèmes et de vernis

– Ne pas utiliser de produits «antibactériens»