Comment réagir face à la mort?

Josée Masson est fondatrice et directrice de Deuil-Jeunesse, un organisme d’interventions professionnelles qui vient en aide aux jeunes et aux familles qui vivent la mort d’un proche. Dans le contexte du drame de Saint-Apollinaire, l’auteure du livre «Mort, mais pas dans mon cœur» conseille aux parents d’en parler.

«Il faut expliquer dans la simplicité, la vérité et l’authenticité. On s’en tient aux faits. Est-ce que tous les parents doivent en parler? Non, c’est un choix. Mais si on sait que nos enfants sont dans un milieu où il y a un risque que l’on en parle, par exemple par d’autres enfants. La question ne se pose même pas», souligne Josée Masson qui prône une approche proactive.

«Attendre qu’ils posent des questions, ça implique qu’ils en aient entendu parler ailleurs. Là, c’est peut-être des enfants qu’ils l’ont dit aux nôtres avec tout ce que cela implique. Dans ce domaine, comme dans d’autres, la communication entre adulte et enfant est essentielle», indique la fondatrice et directrice de Deuil-Jeunesse.

En ce qui concerne les plus jeunes qui pourraient développer de l’anxiété par rapport à ce type de drame qui implique la mort d’enfants, Josée Masson prône, là encore, une communication simple, vraie et authentique. «Si elle n’est pas alimentée à la maison par des propos ou des actes violents, l’anxiété n’existerait plus après deux ou trois jours. Cela ne sera pas un frein au quotidien», rassure-t-elle.

Évidemment, le drame que vit, entre autres, Amélie Lemieux à la suite de la funeste découverte du corps de ses filles Romy et Norah ne touche pas que les enfants. Elles nous interpellent tous, rappelle la spécialiste.

«Le deuil au Québec n’est pas très bien compris. Il y a parfois des jugements qui ne sont pas aidants. Il faut faire attention à nos choix de mots à des gens qui sont en situation de choc. «Sois forte», «Tu vas t’en sortir». Quand une personne est en douleur, ce ne sont pas des phrases aidantes. Il faut plutôt être à leur écoute tout en acceptant qu’ils vivent de la souffrance.

«As-tu besoin que je m’efface un peu ou pas? As-tu besoin que je te prépare juste des repas.» On peut le demander. Ça va beaucoup aider les gens à être bien aidés», explique Josée Masson qui invite tout un chacun à approfondir ses connaissances sur comment faire face à la mort à tête reposée.

«Souvent, les gens ne veulent pas entendre parler du deuil avant qu’il arrive des épreuves. Quand cela survient, on aide comme on peut. Mais une erreur que l’on fait souvent c’est d’être très présent dans les premiers temps et de se dire, après, «Ils m’appelleront dans le besoin». C’est une très grande erreur, car au départ il y a un grand flot d’aide et après il n’y a plus rien. Ça, c’est très difficile pour les endeuillés», conclut-elle.

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