Colère et incompréhension dans les campings

Alors que plusieurs secteurs commencent tranquillement à ouvrir, l’incompréhension est plus vive que jamais dans les campings. Ils estiment avoir été oubliés par le gouvernement.

«J’ai de la difficulté à suivre la logique du premier ministre en ce moment, explique Hugues Grimard, gestionnaire au camping l’Oiseau Bleu à Asbestos. Il gère de l’inconnu et ce n’est pas facile, mais j’ai de la difficulté à discerner les différences entre les services qui sont ouverts et ceux qui sont fermés.»

«Pour les gens de passage avec des tentes je comprends un peu plus, mais pour les saisonniers, le gouvernement se doit d’aider, poursuit celui qui est aussi le maire d’Asbestos. Il y a beaucoup de gens qui sont dans leur appartement et qui n’ont pas d’espace pour sortir. Les gens qui ont un chalet ou une terre à bois peuvent y aller.»

Même son de cloche au camping Melbourne qui compte plus de 200 places.

«Notre niveau d’impatience est fort, mentionne Stéphanie Kintzig, propriétaire. On a du mal à comprendre pourquoi on n’ouvre pas alors qu’on a un plan sanitaire qui est au point. Même si je suis très contente pour les coiffeurs et les centres d’esthétique, je ne comprends pas pourquoi on les ouvre, mais pas les campings. Ça fait du bien aux gens et on nous parle de la santé mentale tout le temps. L’industrie est prête!»

Le camping Melbourne accueille en ce moment une douzaine de snowbirds qui n’ont pas de résidences au Québec.

«Les campeurs saisonniers ne comprennent pas pourquoi on peut accueillir des snowbirds, mais pas eux, souligne-t-elle. Le principe est le même. Les gens respectent vraiment bien les règles et font vraiment attention. »

Trou dans les finances

La saison de camping commence habituellement au mois d’avril. Une ouverture en juin priverait donc les campings d’un peu plus d’un mois de revenu.

«On fait notre argent sur quatre mois et j’en ai déjà un qui va sauter, indique M. Grimard. Si on ne veut pas faire mourir les terrains de camping au Québec, il va falloir qu’il se passe quelque chose.»

«Je vais dire comme tous les autres campings, on veut une date, lance pour sa part Louis-Charles Royer du camping de la Rivière Nicolet à Wotton. En plus d’avoir un trou dans nos finances, il va falloir revoir notre façon de faire. Ça ne sera pas une super année.»

Les propriétaires de camping reçoivent également beaucoup de pression de la part des campeurs.

«C’est nous qui faisons respecter l’ordre gouvernemental, résume Hugues Grimard qui reçoit entre 30 et 40 appels par jour. Les gens ont des unités qui valent 40 000 ou 50 000 $ dans les campings et ils ne peuvent pas aller les voir.»

La Tribune