Claude Pépin intronisé au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec

L’agriculteur Claude Pépin de Warwick fera son entrée, le 23 septembre, au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec lors d’un banquet au Château Frontenac de Québec.

Cette consécration vient couronner une carrière exceptionnelle, l’œuvre d’une vie.

Le président de la Société d’agriculture des Bois-Francs, Pierre Desrochers, a confirmé l’heureuse nouvelle, lundi matin, lors d’une rencontre de presse.

«Claude, quand il est convaincu de ses idées, se fait très convaincant», a-t-il souligné, rappelant que l’homme avait jadis accepté la présidence d’une campagne de souscription qui avait permis de récolter quelque 300 000 $ pour la construction du Pavillon Agri-Sports.

«Un bâtiment dont se sert la Société d’agriculture pour l’Expo-Printemps, l’Expo-Bœuf et, bien sûr, l’Exposition agricole de Victoriaville, a précisé M. Desrochers. Merci pour ton implication, nous en sommes très fiers.»

Présente à la rencontre, la conseillère municipale France Auger, au nom du maire André Bellavance et du conseil municipal, a salué cet homme passionné. «Vous avez fait beaucoup pour l’agriculture. Vous avez fait rayonner Victoriaville et sa région. Avec votre capacité de convaincre, votre charisme, vous avez été très important pour l’agriculture de notre région. Nous vous disons toute notre fierté et toutes nos félicitations», a exprimé Mme Auger.

Pierre-Luc Turgeon, le représentant du député d’Arthabaska, Éric Lefebvre, a aussi louangé le Warwickois. «L’industrie agricole constitue un fleuron dans la région, ce qui nous rend fiers. Et cela, grâce à des gens comme vous», a-t-il souligné.

Une figure bien connue du milieu, Marc Comtois, maître-éleveur de la ferme Comestar, a aussi rendu hommage à Claude Pépin par communiqué. «Claude a su vulgariser l’élevage ainsi que les pratiques avant-gardistes de transplantation embryonnaire afin de permettre à plusieurs éleveurs étrangers de comprendre et d’apprécier ces nouvelles techniques, a-t-il signalé. Le dynamisme et l’enthousiasme de Claude Pépin à communiquer sa passion ont traversé les frontières à plusieurs reprises…»

Un parcours qui impressionne

Âgé de 81 ans, Claude Pépin, 11e d’une famille de 15 enfants, a été élevé «sobrement», dit-il, sur la ferme familiale. «L’ouvrage ne manquait pas. Nous travaillions beaucoup. J’étais content de faire partie d’un secteur important de l’économie», a-t-il confié.

Le Warwickois s’est établi sur sa propre ferme en 1957, le début alors d’un élevage Holstein et de la ferme Pin-O-Lis.

Les progrès ne se feront pas trop attendre, les honneurs non plus. Claude Pépin décroche en 1979 le titre de maître-éleveur de Holstein-Canada.

L’agriculteur warwickois deviendra, au début des années 80, un pionnier de la transplantation embryonnaire par incision sur des vaches à haut potentiel génétique. Ainsi, la ferme Pin-O-Lis mise sur des sujets d’élevage très bien classés.

Tout en développant sa ferme et son troupeau, Claude Pépin a multiplié ses engagements, entre autres au sein du Club Holstein Bois-Francs, dont il a été secrétaire, trésorier et relationniste entre 1965 et 1985.

Il a fait aussi partie des administrateurs de la Société d’agriculture des Bois-Francs de 1985 à 1992.

Le résident de Warwick a vu également à l’organisation de trois pique-niques provinciaux, sans compter son rôle d’agent de vente pour la commercialisation de sujets d’élevage laitiers des Bois-Francs, puis de sélectionneur et d’acheteur de bovins expédiés ensuite à Cuba, en Haïti, au Maroc, au Mexique et aux États-Unis.

Rapidement, l’aspect international prendra une place importante dans la vie de Claude Pépin. «Sur sa ferme, il a accueilli des stagiaires de plusieurs pays (de France, d’Afrique, d’Haïti et de Tunisie). Il a prononcé des conférences à plusieurs occasions en France. On l’a vu représenter le Québec en Australie, en Belgique. Claude a aussi fait le lien entre les éleveurs du Québec et d’Europe. Donc, s’il fait aujourd’hui son entrée au Temple de la renommée, c’est notamment en raison du volet international. Ça a été un point majeur dans sa sélection», a fait savoir le communicateur et homme de médias, Raymond Tardif, un ami de la famille et un amateur d’agriculture.

Claude Pépin s’est retrouvé à la tête d’Holstein Québec comme directeur et président. Il a œuvré aussi comme juge officiel pour l’Association Holstein-Friesian Canada, se bâtissant une réputation qui dépasse les frontières du pays.

S’il a vendu ferme et troupeau en 1989, Claude Pépin a tout de même conservé la maison ancestrale et demeure toujours très actif, agissant notamment comme pointeur dans des encans majeurs. «C’est mon sport préféré, une passion, je me détends», a-t-il souligné.

Un homme fier de sa région

Claude Pépin entre au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec avec un sentiment de grande fierté.

Mais il considère aussi que tout est une affaire de couple et estime que son épouse Lise Carrier y mérite sa place.  «C’est malheureux que ce ne soit pas le couple», a-t-il noté, disant vouloir mettre une certaine pression pour que les choses changent. «Sur une ferme, bien souvent, le couple travaille», a soutenu Mme Carrier qui, avec son mari, a été témoin de toute une évolution au cours de leurs 60 ans de mariage.

«J’ai labouré avec des bœufs, avec des chevaux, avec un tracteur muni d’une charrue, s’est remémoré Claude Pépin. On a vu naître ensuite la charrue hydraulique. Et aujourd’hui, par commande électronique, un tracteur peut labourer seul.»

L’agriculteur dit souhaiter que l’honneur qu’il reçoit puisse à la région et à l’agriculture de continuer de rayonner.

De son époux, Lise Carrier dit qu’il a notamment toujours fait preuve de discipline, une condition de succès, selon elle. «L’agriculture, a-t-elle souligné, nécessite qu’on respecte le rythme des saisons.»

Interrogé sur ce qui l’a rendu le plus fier au cours de toutes ces années, Claude Pépin a répondu tout de go, «mon mariage», avant de parler de la santé et de son élevage.

Confiant en l’avenir

Claude Pépin voue une «confiance sans limites» en l’avenir et encourage aussi la jeunesse. «Nous avons une bonne région. Nous devons encourager les jeunes. Avec la formation comme celle offerte au Cégep, ils ont tout ce qu’il faut pour devenir performants», a-t-il fait valoir.

Le modèle actuel des grandes fermes ne l’effraie aucunement. «Cessons de regarder derrière. Vivons le présent et regardons vers l’avenir, a-t-il exprimé. Ce sera de grandes fermes qui donneront de la nourriture. Ces gens qui investissent dans nos fermes sont capables de trouver de la main-d’œuvre performante et en mesure de suivre l’évolution technologique. J’ai confiance sans limites en l’avenir. On ne peut plus reculer.»