CHSLD : les travailleuses des EÉSAD pénalisées
Hier, le premier ministre Legault invitait la population à aller travailler en CHSLD en tant qu’aide de service en vantant le salaire de 21,28 $ de l’heure, et la semaine passée, il annonçait une bonification de 4 $ aux personnes préposées à domicile des entreprises d’économie sociale d’aide à domicile (EÉSAD).
«Le premier ministre semble fier d’accorder ce qu’il considère un bon salaire à des gens qui n’ont aucune expérience dans le milieu de la santé. C’est là une bonne chose, car il y a un réel manque de bras dans les CHSLD et les résidences pour personnes aînées. Cependant, lorsqu’il a fait appel à du personnel d’expérience dans les EÉSAD pour qu’ils aillent en CHSLD tout en restant à l’emploi de leur employeur, il annonçait qu’une maigre prime de 4 $ de l’heure. Ce faisant, ce personnel d’expérience, qui gagne un salaire près du minimum, se retrouve moins bien payé que du personnel sans expérience. On peut comprendre qu’il y ait une certaine frustration de leur part», explique Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service, affilié à la FTQ (SQEES-FTQ).
«Il faut que le gouvernement bonifie les salaires des travailleuses et travailleurs des EÉSAD qui prêtent main-forte dans les CHSLD à la hauteur de leurs collègues préposés aux bénéficiaires, primes comprises. C’est une question d’équité», conclut Sylvie Nelson.
Le SQEES-FTQ réitère que la prime de 8% pour les travailleuses et les travailleurs des EÉSAD qui continuent à donner l’aide à domicile aux personnes en perte d’autonomie n’est pas suffisante. Ces travailleuses et ces travailleuses contribuent pourtant à maintenir une clientèle, souvent vulnérable, hors des CHSLD ou des ressources intermédiaires.
Le SQEES-FTQ représente 25 000 membres partout au Québec, majoritairement dans le secteur de la Santé et des Services sociaux. Il est le plus grand syndicat dans le secteur des résidences privées pour personnes aînées en plus d’être un chef de file dans la syndicalisation des travailleuses et des travailleurs de l’économie sociale, des OSBL et du transport scolaire. Il est affilié à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la plus grande centrale syndicale québécoise, avec plus de 600 000 membres.