Chiens dangereux : un coroner recommande des changements au projet de loi

Le coroner Ethan Lichtblau a déposé lundi, à Québec, son rapport sur les circonstances du décès de la Montréalaise Christiane Vadnais, victime d’une attaque d’un chien dangereux.

Il recommande notamment d’apporter plusieurs modifications au projet de loi du gouvernement provincial visant à interdire les chiens de type pitbull.

La femme de 55 ans a été retrouvée morte, le 8 juin 2016, après avoir été vraisemblablement attaquée par un pitbull qui s’était enfui d’une propriété voisine. Une série d’attaques de chiens ont été rapportées au cours des dernières années au Québec.

Le coroner Ethan Lichtblau souligne que son rapport est destiné aux familles et aux organismes «pour sauver des vies humaines».

L’une de ses recommandations propose la création d’un registre provincial qui consignerait toutes les blessures causées par des attaques canines. Ces données seraient rendues disponibles pour les chercheurs et pour la prévention. Le coroner suggère que les municipalités rendent obligatoire l’enregistrement annuel de tous les chiens et il privilégie la stérilisation — peu importe la race.

Ethan Lichtblau recommande aussi que le projet de loi 128 contienne la définition d’un chien «dangereux» ou du propriétaire du chien — ou les deux. Il demande que des mesures soient adoptées pour cibler ces animaux ou leurs propriétaires.

Le rapport recommande aussi que le projet de loi 128 soit amendé pour obliger les municipalités à mettre en place des équipes de contrôle animalier pour informer et encourager les citoyens à respecter les règles qui s’appliquent aux chiens.

Toujours selon le rapport déposé, le coroner affirme que, malgré une analyse ADN, il n’a pas été en mesure de confirmer que le chien qui a attaqué Mme Vadnais était de type pitbull.

Son propriétaire avait enregistré l’animal comme étant de race boxer.

Par voie de communiqué, la SPCA de Montréal a félicité le bureau du coroner pour son «excellent rapport».

Il précise notamment que le chien était victime de négligence et qu’il avait fort probablement été très peu socialisé.

L’avocate Sophie Gaillard a souligné que l’enquête indépendante vient appuyer ce que défend la SPCA de Montréal depuis plus d’un an.

«Une solution efficace au problème des morsures de chiens doit cibler les facteurs qui contribuent réellement au développement de comportements agressifs, plutôt que de miser sur des critères arbitraires comme la race ou les caractéristiques physiques de l’animal», a-t-elle commenté.