«C’était Warwick et nulle part ailleurs»

ÉCONOMIE. C’était le temps ou jamais… et c’était Warwick et nulle part ailleurs, dit Sabine Péquignot qui, avec son conjoint Sébastien Pié, exploiteront la première franchise de la Fromagerie Victoria dans ce qui était l’ancienne Fromagerie Côté à l’intersection de la route 116 et de la rue- Hôtel de Ville à Warwick.

Le couple de Saint-Norbert-d’Arthabaska a vu dans l’offre de franchises de la Fromagerie Victoria l’occasion de se relancer tous deux dans un nouveau projet d’entreprise et devenant leur propre employeur.

Elle, versée en administration, lui dans la charpenterie et la menuiserie, avaient déjà créé une petite entreprise de rénovation.

«À la fête du Travail, on a vu cette offre de la Fromagerie qui cherchait des franchisés pour Warwick, Lévis, Trois-Rivières et Sherbrooke. On s’est dit que si on ne se lançait pas maintenant, on ne le ferait jamais et on ne voulait pas avoir de regrets», explique la dame de 42 ans, son mari en ayant 44.

La renommée de la Fromagerie Victoria et l’emplacement à Warwick ont constitué de grands atouts aux yeux du couple. «Il n’était d’ailleurs pas question qu’on exploite une franchise trop loin de chez nous.»

C’est un gros défi professionnel, une expérience de vie et pour toute la famille que s’attend à vivre Mme Péquignot, maman de trois adolescents (15-13 et 12 ans). «On en a parlé avec les enfants. C’était important parce que je sais que pendant les 15 à 18 premiers mois, il me faudra me dédier complètement à mon travail au restaurant», soutient Mme Péquignot.

Elle jouera le tout pour le tout, quittant le 19 février, l’emploi qu’elle occupait depuis neuf ans au service des finances de l’entreprise Sani Marc. Tout le mois de mars, elle sera en formation avec les gens de la Fromagerie Victoria, en compagnie, elle le souhaite, des premiers employés de la franchise.

Si elle ne révèle pas la taille des investissements que le couple devra consentir pour transformer en restaurant et en comptoirs fromager et laitier les 4000 pieds carrés que lui loue le propriétaire de l’immeuble Gérald Dubois, Mme Péquignot sait qu’il lui faudra recruter entre 8 et 15 employés. «Au moins quatre ou cinq à temps plein. Et des étudiants pour la saison estivale.»

Le restaurant sera plus grand que celui qu’exploitaient la Fromagerie Côté et Saputo et, de l’extérieur, on verra même un agrandissement de la devanture, du côté de la rue Beauregard (à droite, quand on fait face au bâtiment).

Tous deux originaires de France, Mme Péquignot et son mari sont arrivés au Québec en 1979 alors qu’ils étaient enfants. Tous deux ont grandi sur une ferme, lui à Tingwick, elle à Leclercville. Ils se sont rencontrés à l’occasion de l’encan qu’organisait le père de Sabine se départant de sa ferme. «Sébastien était venu aider l’encanteur.»

Ensemble depuis vingt ans, mariés depuis dix-sept, elle et lui forment une «bonne équipe», dit-elle, ayant travaillé ensemble à rénover leur maison et à affronter les aléas de la vie.

Le mot «équipe», la nouvelle entrepreneure le prononce non seulement pour parler de son conjoint, de ses enfants, mais aussi du personnel de son futur établissement. «Je m’attends à un travail d’équipe, à de la bonne humeur, à une bonne bouffe et à un service rapide.»

Elle croit qu’il y a, à Warwick, de la place pour tout le monde, répond-elle lorsqu’on fait allusion à la présence, pas très loin, de Fromage Warwick qu’exploitent les frères Lemay transformant le lait de leurs Jersey.

«On vit dans un monde de compétition»

C’est ce que croit aussi le maire Diego Scalzo qui ne peut que se réjouir de ces nouveaux investissements à Warwick et à une intersection aussi importante dans la ville.

«On vit dans un dans monde de compétition», ajoute-t-il.

Et puis, rappelle-t-il, «on revient un peu à ce qui était avant», Fromage Warwick s’étant implantée avant la fermeture de la Fromagerie 1860 du Village de Saputo. «Avec la différence qu’il n’y aura pas de fabrication de fromage à la Fromagerie Victoria.»

Le maire Scalzo précise que cette vocation de l’immeuble acquis par Gérald Dubois six mois après la fermeture de la Fromagerie s’inscrit à même les volontés de la Ville.

Il y a près d’un an, elle adoptait un règlement PPCMOI (projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble) pour circonscrire la vocation de cet immeuble aux usages de resto, commerce de détail, bureaux.

«On a fait disparaître la vocation industrielle pour ce site parce qu’on ne voulait pas revivre ce qu’on avait vécu. Les possibilités d’expansion d’une usine à cet endroit sont trop limitées», commente encore le maire.