CETAB + : un gros montant pour de nombreux projets

Un important soutien à l’innovation de plus de 860 000 $ du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec permettra au CÉTAB + du Cégep de Victoriaville de mener une douzaine de projets au cours des deux prochaines années ou plus.

Évidemment, on s’en réjouit au CÉTAB +. «Notre budget de fonctionnement provient, en grande partie, du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Mais, un montant si important, dédié à l’innovation, c’est la première fois», indique le directeur Jean Duval.

L’équipe du CÉTAB +, à partir de cette enveloppe, a établi une liste d’une douzaine de projets à réaliser. «Il est question de deux ans, mais on peut déborder sur deux ou trois saisons, car, en agriculture, on est toujours limité par la saison de croissance. Dans d’autres domaines, quand ça se fait en laboratoire, tout est différent. Mais nous, on est vraiment dépendant des saisons», souligne le directeur, précisant que la plupart des projets se feront sur deux saisons de croissance, bien que certains pourraient déborder sur une troisième.

Les projets toucheront tous les domaines couverts par le centre, les secteurs fruitiers, maraîchers, les grandes cultures et la production laitière.

«Nous avons des projets dans tous ces secteurs. La grande orientation consiste à faire des choses qui, d’ordinaire, ne sont pas faciles à financer avec les programmes existants. On vise le niveau supérieur de l’agriculture bio qui est plus d’essayer de changer le système de production, ce qu’on appelle la reconception», explique Jean Duval en entrevue téléphonique.

En d’autres mots, l’orientation générale des projets vise la résolution des problèmes et l’amélioration des pratiques en privilégiant la reconception des systèmes de production.

«Cela signifie qu’on travaille sur des trucs peut-être moins évidents, côté production, par exemple, la biodiversité ou encore la réduction du travail du sol. Ce sont des projets qui peuvent être porteurs à un peu plus long terme, mais qui sont assez difficiles à financer», confie le directeur du CÉTAB +, heureux de l’obtention de la contribution financière.

«L’aide nous permet notamment de développer, non seulement des projets de recherche concernant, entre autres, les prairies et les pâturages, mais de développer aussi des outils pour les producteurs», signale Jean Duval.

C’est justement le cas avec un guide technique postrécoltes et de mise en marché pour les maraîchers.

Les projets envisagés mobiliseront pratiquement toutes les troupes. «Ces projets, pour la plupart, impliquent, non seulement notre équipe de recherche, mais aussi celle de nos conseillers, puisque les projets se déroulent principalement sur des fermes. Ce sont surtout les conseillers qui se rendent sur les fermes. Mais du travail s’effectue aussi à l’Institut national d’agriculture biologique», précise le directeur qui se montre d’avis que de tels projets concrets ont de quoi «souder encore plus l’équipe».

Interrogé à savoir si l’argent octroyé allait suffire pour réaliser les projets,  Jean Duval affiche une grande confiance à cet effet. «J’ai demandé à l’équipe de pondre des budgets de projets de façon à dépenser la somme qu’on a, pas plus. Il faut arriver, on a peu de coussins. D’habitude, note-t-il, quand on obtient un financement pour un projet, il faut que ça arrive. J’ai adopté ici la même approche. J’ai pleine confiance qu’on soit capable de faire les choses et même avec un degré de liberté un plus grand que lorsque nous faisons appel à des programmes plus normés. On a plus de jeu, c’est génial!»

La pandémie

La crise de la COVID-19 ne semble pas avoir trop affecté le CÉTAB+. Avec les mesures imposées à la mi-mars, le personnel s’est retrouvé en télétravail.

Mais, depuis le 1er mai, la situation a repris un cours plus normal. À ce moment, le CETAB + a obtenu le feu du gouvernement du Québec soulignant que «les activités de recherche liées aux domaines de la santé, des sciences naturelles, de l’agriculture, de la foresterie, du génie, ainsi que les activités extérieures saisonnières, dont l’urgence du redémarrage est vitale, peuvent débuter dès maintenant». «Depuis, tout le monde à réintégrer. L’équipe de recherche et les conseillers ont commencé à retourner sur les fermes tout en respectant les diverses mesures, notamment la distanciation. L’arrêt, finalement, n’a pas trop retardé nos travaux», affirme le directeur.

Cette année, au total, le CETAB + pilote plus de 35 projets. «C’est une grosse année, commente-t-il. On a du monde, on a une belle équipe. Ça va très bien pour le centre. On s’en tire bien. On a retrouvé presque notre vitesse de croisière.»

Le CETAB + regroupe 35 personnes, dont certaines se retrouvent en arrêt durant les mois d’hiver. De plus, cette année, le centre peut compter sur huit étudiants stagiaires.

Enfin, le CETAB + a revampé son site Web, mis au goût du jour. «On était dû. C’est une grande amélioration», témoigne Jean Duval. On y accède au www.cetab.bio.