Centres privés d’hébergement des personnes aînées : les syndicats prennent au mot le premier ministre
Le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-298 FTQ) et l’Union des employées et employés de service (UES 800 FTQ) ont envoyé aujourd’hui une demande officielle au ministre du Travail pour décréter les conditions de travail dans les centres d’hébergement privés pour aînés couvrant l’ensemble du Québec, autant dans les Résidences privées pour aînés (RPA), les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) privés, les milieux d’hébergement en Ressources intermédiaires (RI) ainsi que les Ressources de type familial (RTF).
«Le premier ministre Legault dit depuis sa campagne électorale, et plus intensément depuis une semaine, vouloir améliorer les conditions de travail des personnes préposées aux bénéficiaires, nous lui donnons aujourd’hui, via son ministre du Travail, l’occasion de faire en sorte que ses bottines suivent ses babines. Nous avons réclamé lundi l’extension d’une convention collective à l’ensemble des secteurs visés (RPA, CHSLD non conventionnés, RI et RI-RTF) via un décret de convention collective», expliquent les représentants des deux syndicats affiliés à l’Union internationale des employés des services, Sylvie Nelson (SQEES-298 FTQ) et Raymond Larcher (UES 800 FTQ).
Le SQEES-298 (FTQ) et l’UES 800 (FTQ), inspirés par les décrets de convention collective dans plusieurs secteurs, demandent à ce que les conditions de travail minimales soient fixées dans le secteur privé d’hébergement pour personnes aînées.
«Depuis au moins dix ans, les syndicats demandent une rectification des salaires pour les travailleuses et les travailleurs dans les centres privés pour personnes aînées. Nous réclamons que le gouvernement fixe les conditions de travail. C’est impensable que les personnes préposées aux bénéficiaires gagnent un salaire à la limite du salaire minimum. C’est impensable que les augmentations salariales du personnel des services auxiliaires augmentent le 1er mai en même temps que l’augmentation du salaire minimum. C’est impensable que les infirmières auxiliaires gagnent 10 $ de l’heure de moins qu’une de ses vis-à-vis du secteur public…», explique Sylvie Nelson présidente du SQEES-FTQ.
«La sécurité et la bientraitance des personnes aînées inspirent notre réflexion et doivent guider le gouvernement. Il faut en finir avec la pénurie de main-d’œuvre qui gangrène ce secteur d’activité. Il est temps qu’en plus de fixer les seuils minimums de personnel, les formations nécessaires, les normes de bâtiment… que le gouvernement exige de meilleures conditions salariales et d’exercice d’emploi dans le milieu privé d’hébergement pour personnes aînées», continue Raymond Larcher, président de l’UES-800 (FTQ)
«Le taux de roulement de 50% par année dans les milieux privés d’hébergement n’a rien pour assurer une pérennité et une continuité adéquate des soins. Nous souhaitons que le ministre du Travail étudie à fond la demande syndicale, sans avoir à attendre l’assentiment des employeurs, pour prendre à bras le corps un problème qui existe depuis trop longtemps… un problème de pénurie dont les personnes aînées subissent les conséquences aujourd’hui plus que jamais. Les propriétaires des centres privés pour personnes aînées doivent être conscients que la qualité des services aux résidents passe nécessairement par de bonnes conditions de travail pour que les personnes aînées reçoivent les services et les soins auxquels ils sont en droit de s’attendre, et ce, en toute dignité», concluent les représentants syndicaux.
Le SQEES-FTQ représente 25 000 membres partout au Québec, majoritairement dans le secteur de la Santé et des Services sociaux. Il est le plus grand syndicat dans le secteur des résidences privées pour personnes âgées en plus d’être un chef de file dans la syndicalisation des travailleuses et des travailleurs de l’économie sociale, des OSBL et du transport scolaire.
L’union des employés et employés de service, section locale 800, représente 24 000 travailleuses et travailleurs partout au Québec.
Les deux syndicats sont affiliés à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la plus grande centrale syndicale québécoise, avec plus de 600 000 membres et à l’Union internationale des employés de services qui représente plus de 2,2 millions des travailleuses et de travailleurs en Amérique du Nord.