Célébrante funéraire : un élan du coeur pour Annie Desrochers

Il existe toutes sortes de manières d’être présent aux autres, de les écouter, de prendre soin d’eux. Annie Desrochers en a trouvé… et pas des plus aisées. Celles d’accompagner les personnes agonisantes et d’organiser des funérailles.

Jusqu’ici, la jeune femme de 37 ans, éducatrice de formation, a surtout oeuvré dans le milieu de la petite enfance. Elle travaille d’ailleurs toujours en garderie.

C’est la mort de son père, survenue il y a trois ans, qui l’a aiguillée dans son projet de devenir célébrante funéraire. Elle avait été touchée par l’hommage que son oncle avait rendu à son père, mais terriblement déçue par l’ensemble de la cérémonie. «Elle ne ressemblait pas à mon père.»

Il n’y a pas d’encadrement – et elle est de celles qui le déplorent – pour la formation et la pratique de cette délicate fonction. La Victoriavilloise est allée se former auprès d’une célébrante expérimentée et a pris des cours sur l’importance des rites.

De plus en plus de personnes offrent ce genre de services, surtout dans les grands centres pour le moment, observe-t-elle. Son offre «Avec vous jusqu’au bout» figure parmi les propositions que le centre funéraire Bergeron présente aux proches d’une personne disparue.

La pratique religieuse, avec certains de ses rites plus formatés, a reculé. «Il y a des gens qui boycottent l’Église», souligne la célébrante, mais qui souhaitent tout de même trouver du réconfort dans une cérémonie.

En un an, Mme Desrochers a officié plus d’une vingtaine de funérailles, par des cérémonies dont les textes, la musique, les gestes collaient à la personnalité du défunt. Elle parle d’obsèques comme d’un hommage à la vie du disparu. «Pour les préparer, je m’entretiens avec les proches de la vie et de la personnalité du défunt.»

La célébrante souhaite que sa présence, son accompagnement, contribuent à réconforter les endeuillés. «Qui ont le droit d’avoir de la peine et de le manifester.»

Elle dit que beaucoup d’endeuillés, trop dévastés par la mort d’un proche, lui délèguent la parole lors de la cérémonie. Ce qu’elle accepte bien sûr.

«Il ne faut pas avoir peur de la peine», dit-elle, tout aussi prête à accompagner des endeuillés que les personnes en fin de vie.

Elle s’offre d’ailleurs à assurer une présence auprès d’une personne en fin de vie au chevet de laquelle ses proches ne peuvent se retrouver aussi souvent qu’ils le souhaiteraient. «Je peux être de garde pour des gens qui doivent aller à l’extérieur et qui ne veulent pas que leur proche mourant reste seul.»

La célébrante aime dire qu’elle s’affaire aux deux portes de la vie, à celle de l’entrée avec les enfants en garderie et à celle de la sortie.

On peut obtenir plus d’informations sur son projet au www.elogedelavie.com, adresse qui mène vers son compte Facebook.