CDQ : plus des deux tiers de l’effectif infirmier travaillent à temps complet

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) a dévoilé aujourd’hui que 76 360 infirmières et infirmiers étaient inscrits au Tableau en 2018-2019. Par ailleurs, l’OIIQ a délivré 3893 permis d’exercice pour la même période et enregistre ainsi un nouveau record en dépassant celui établi en 2015-2016 avec 3879 permis délivrés. Le nombre de permis délivrés annuellement se maintient à plus de 3000 pour la 8e année consécutive.

Centre-du-Québec : plus des deux tiers de l’effectif infirmier travaillent à temps complet

Au 31 mars dernier, 1655 infirmières et infirmiers exerçaient la profession dans le Centre-du-Québec, soit 2,3% de l’effectif provincial. L’effectif infirmier de la région a enregistré une diminution de 2% en 2018-2019; toutefois, sur une période de cinq ans, l’effectif demeure plutôt stable. Ainsi, le taux d’infirmières et infirmiers pour 1000 habitants demeure sous la moyenne provinciale de 8,52, soit 6,69. Néanmoins, la région se démarque avec un taux d’emploi à temps complet de 67%, soit le plus élevé au Québec (après le Nord-du-Québec).

En 2018-2019, la région a accueilli 44 infirmières et infirmiers de la relève. Comme pour l’ensemble de l’effectif, on observe le meilleur taux d’emploi à temps complet pour cette relève, soit 43 %, comparativement à 26% pour la relève dans l’ensemble de la province. Quant au taux d’inscription au baccalauréat, il est de 45%, soit un taux inférieur à la moyenne provinciale de 52 % (taux moyen des cinq dernières années).

Portrait national
Croissance de 1,4% de l’effectif infirmier

L’effectif infirmier en emploi au Québec a augmenté de 1,4% au cours de la dernière année. Cette croissance est la plus forte enregistrée depuis 2013-2014. Contrairement aux perceptions répandues, l’OIIQ ne peut conclure à une décroissance de l’effectif infirmier. Un autre fait saillant du portrait national 2018-2019, dans un contexte où les besoins de santé sont non comblés : seulement 60% de l’ensemble de l’effectif travaille à temps complet; chez la relève, ce taux est de seulement 26%.

«Une transformation de l’exercice de la profession infirmière s’amorce sur le terrain; des signaux bien présents en témoignent. Nous sommes devant un paradoxe : alors que nous constatons une progression constante de l’effectif infirmier depuis dix ans et que cette année, nous avons connu la croissance la plus importante du nombre de membres, soit 1,4% pour en arriver à quelque 76 000 membres, les milieux cliniques vivent des pénuries d’infirmières et infirmiers. Nous constatons un manque de ressources criant sur le terrain. Nous suivons de très près cette situation complexe et nous avons déjà eu des échanges avec les parties prenantes pour mener une réflexion profonde sur le sujet», a affirmé Luc Mathieu, président de l’OIIQ.

L’effectif infirmier titulaire d’un baccalauréat

La proportion totale de l’effectif titulaire d’un baccalauréat en sciences infirmières a atteint 46% (y compris les cycles supérieurs) au 31 mars dernier. Dans les autres provinces canadiennes, cette proportion varie entre 63% et 73% (ICIS, 2019). Au Québec, cette proportion augmente lentement, malgré de grands besoins dans le réseau de la santé et un taux d’employabilité supérieur parmi la relève de 93,9% pour les diplômés du baccalauréat, contre 88,2% pour les titulaires d’un diplôme d’études collégiales (DEC) en soins infirmiers. On note ainsi un écart de 6 points de pourcentage entre les deux groupes.

En 2018-2019, le taux des titulaires d’un DEC en soins infirmiers qui poursuivent vers le baccalauréat (cheminement DEC‑BAC) a connu une augmentation importante pour atteindre 57%. Ce taux plafonnait depuis plusieurs années. Malgré cela, l’écart entre le Québec et le reste du Canada, où l’ensemble de la relève est formée au baccalauréat, continuera de se creuser.

Taux de rétention dans la profession

Les données de l’OIIQ soulèvent un autre paradoxe quant au taux de rétention dans la profession, qui se situe à 90%, alors qu’il est souvent entendu que les infirmières et infirmiers désertent la profession. C’est une autre donnée qui exige une réflexion. Il faudra continuer à suivre l’évolution des membres et de leur profil afin de les mettre en perspective avec ce qui se vit dans les milieux cliniques.