Un «brillant avenir» pour le bio

Parce que l’agriculture biologique est en pleine croissance au Canada et particulièrement au Québec, le gouvernement fédéral fournira jusqu’à 250 000 $ à l’Office des normes générales du Canada (ONGC) pour la mise à jour des normes canadiennes 2020 de ce secteur.

Le secrétaire parlementaire du ministre canadien de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Jean-Claude Poissant, a profité de la tenue du 4e Colloque Bio pour tous! du Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique (CETAB+) à Victoriaville pour livrer l’annonce en français.

Il y a trois semaines, en effet, à Guelph, c’est en anglais que le ministre Lawrence MacAulay en avait fait l’annonce.

Cette révision des normes canadiennes doit s’effectuer tous les cinq ans, a précisé le secrétaire parlementaire. En s’ajustant aux normes internationales, elles deviennent une clé pour l’exportation et une garantie pour les consommateurs canadiens. Le secteur est voué à un «brillant avenir», a-t-il déclaré.

Le secrétaire parlementaire a rappelé que depuis 2015, le gouvernement fédéral avait investi 20 millions $ en appui à l’agriculture biologique afin qu’elle se dote de nouvelles technologies, qu’elle développe de nouveaux marchés. «L’appui sert aussi à financer la création d’emplois verts et à faciliter les recherches.»

M. Poissant a profité de l’occasion pour féliciter le CETAB+ pour les efforts qu’il déploie à faire croître l’agriculture biologique, le centre menant des «recherches uniques».

Il a dit que le Québec pouvait se vanter d’abriter le plus grand nombre de fermes bios au Canada, mettant sur les tablettes des épiceries quelque 800 nouveaux produits chaque année.

La porte du ministère fédéral est-elle ouverte à d’autres investissements? M. Poissant l’a laissé entendre.

Car, si l’annonce d’un investissement de 250 000 $ constitue une bonne nouvelle aux yeux de Jean Duval, coordonnateur du CETAB+, la nécessaire révision des normes coûte cher, très cher, et la facture se répartit habituellement entre les producteurs, transformateurs et distributeurs.

Et elle est fastidieuse puisqu’elle nécessite l’examen minutieux des productions. La culture de la framboise en contenant est-elle conforme aux normes canadiennes, doit-on, par exemple, se demander, illustre-t-il.

Devant le secrétaire parlementaire, un représentant du Syndicat des producteurs de grains biologiques du Québec a dit qu’il serait beaucoup plus simple que le gouvernement prenne à sa charge tous les frais de la révision quinquennale. Ce à quoi M. Poissant a répondu que ce n’était pas la première fois qu’il entendait une telle requête.

Une participation record

Si M. Poissant a parlé d’une croissance rapide de la production biologique, d’une effervescence de la relève dans ce secteur, la participation au Colloque Bio pour tous! connaît aussi une augmentation de sa clientèle.

L’activité a accueilli quelque 280 participants venus de plusieurs coins du Québec.

Tenu sur deux jours (21 et 22 février), on y a parlé entre autres de génétique et de sélection végétales, de mise en marché de légumes, de protection de cultures et des bons coups 2017 de producteurs et de conseillers.

Quelques données

5,4 milliards $

Le fruit des ventes au détail de produits biologiques canadiens en 2017.

500 millions $

La somme des exportations de produits bios canadiens, dont près de 85 millions $ proviennent du Québec.

4289

Le nombre d’entreprises agricoles certifiées en agriculture biologique et 448 exploitations acéricoles certifiées ou en voie de l’être.

1268

Le nombre de fermes québécoises certifiées et 416 érablières certifiées ou en voie de l’être.