Austérité : le personnel syndiqué du Cégep sort dans les rues

VICTORIAVILLE. À l’occasion de la fête des Travailleurs, vendredi, les professeurs, le personnel professionnel et de soutien du cégep de Victoriaville, avec leurs alliés membres de l’association étudiante et de groupes communautaires, sont sortis dans les rues.

Dans une manifestation dont le déroulement s’est fait dans le calme, les quelque 150 manifestants ont emprunté un trajet symbolique, surnommé le «quadrilatère du savoir».

Ils ont entrepris leur marche, sifflet et pancarte à la main, en prenant la rue Notre-Dame Est, pour passer devant l’École secondaire Le boisé et l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie. Ensuite, ils ont emprunté le boulevard Labbé, saluant au passage le Centre intégré de formation et d’innovation technologique, pour terminer par le boulevard Jutras, où ils sont revenus à leur point de départ.

Cette manifestation avait un double objectif aux yeux de la présidente du syndicat des enseignants et enseignantes du cégep de Victoriaville, Silvie Lemelin. Le premier concerne les mesures d’austérité du gouvernement libéral.

«Le Cégep sera lourdement touché par ces coupures. Nous estimons que ce sera entre 700 000 et 1,1 million de dollars. Nous en serons davantage sur l’ampleur des coupes dans deux semaines», a-t-elle souligné.

Elle craint, par ailleurs, que le personnel de soutien soit le plus frappé par ces coupures. Cela s’ajoute à l’amputation de 20% du budget des départements, ce qui privera les étudiants de certains services et de projets pédagogiques.

De plus, Mme Lemelin a soulevé que la marche visait aussi à dénoncer l’évolution peu encourageante des travaux aux tables de négociation. Au niveau intersectoriel, là où se situent les offres salariales et les demandes patronales au sujet de la retraite, la présidente du SEECV a qualifié de «scandaleuses» et de «honteuses» les propositions déposées.

«Avec une augmentation de 0-0-1-1-1% pour les cinq prochaines années, nous perdons encore au chapitre du pouvoir d’achat, car le coût de la vie augmente. Pour ce qui est de notre régime de retraite, qui est en santé et dont la pérennité n’est pas remise en question, c’est l’âge de la retraite, notamment, qui nous préoccupe», a-t-elle laissé entendre.

Le gouvernement libéral désire augmenter l’âge minimal de la retraite de 60 à 62 ans. Ceux qui décideront de partir plus tôt subiront des pénalités.

Au niveau sectoriel, c’est sur le point de la précarité d’emploi que le SEECV milite. Silvie Lemelin a précisé que 40% du personnel enseignant n’a pas de sécurité d’emploi.

«Nous voulons réduire cette précarité, mais le gouvernement désire au contraire l’amplifier. Nous avons également d’autres demandes, par exemple pour nos élèves qui ont des besoins particuliers», a-t-elle fait savoir.

Néanmoins, elle espère toujours négocier de bonne foi. Cependant, elle prévient que la patience du corps professoral commence à s’effriter et que des moyens de pression pourraient s’enclencher à l’automne lors du retour en classe.

Mme Lemelin a souligné qu’une assemblée générale sera tenue le 13 mai pour discuter des prochaines mesures à prendre. L’option d’une grève ne serait pas écartée.

L’association étudiante et l’AGÉPA en appui

Parmi les manifestants, des membres de l’AREQ (Association des retraitées et retraités de l’éducation du Québec) et de l’association étudiante du cégep de Victoriaville ont donné leur appui à la SEECV.

«Ces mesures nous affectent de différentes manières, a confié son président, Adrien Belkin. La qualité de l’enseignement et le service offert aux étudiants risquent d’être touchés.»

De son côté, le coordonnateur de l’AGÉPA (Association des groupes d’éducation populaire autonome), François Melançon, a indiqué que trois raisons ont poussé l’organisme à se joindre aux protestations. «Les coupures font mal et hypothèquent l’avenir des jeunes. Elles auront un impact non seulement sur le filet social, mais aussi sur le milieu communautaire.»

Le CSSSAE également de la partie

Partout dans la province, de nombreuses manifestations ont eu lieu pour dénoncer l’austérité. Outre le SEECV, les employés du CSSSAE, entre autres, ont profité de la fête des Travailleurs pour dénoncer les pratiques du gouvernement. Ils se sont dispersés à trois endroits sur l’heure du dîner, vendredi, à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, au CLSC Suzor-Côté ainsi qu’au CLSC de L’Érable.