«Augmentation préoccupante» des cas de syphilis dans la région

Les cas de syphilis infectieuses ont doublé en Mauricie/Centre-du-Québec dans les cinq dernières années, passant de 14 en 2018 à 28 en 2023. Dans la région, la progression de cette infection bactérienne transmissible sexuellement se remarque notamment chez les 15 à 34 ans.

«Même si ça demeure des petits nombres, l’augmentation est quand même préoccupante», soutient Guillaume Cliche, agent d’information au CIUSSS de la Mauricie-et–du-Centre–du-Québec.

La syphilis peut causer de graves problèmes au cœur, au cerveau, aux vaisseaux sanguins et au système nerveux si elle n’est pas traitée. Pour sa part, la syphilis congénitale, transmise au fœtus pendant la grossesse, peut entraîner la perte du fœtus, la naissance d’un enfant mort-né et des problèmes de santé importants pour le nourrisson tout au long de sa vie.

«La syphilis était plus classiquement retrouvée chez les hommes. Depuis quelques années, on voit que ça touche plus de femmes, notamment des femmes en âge de procréer. Ça peut être très délétère pour un bébé à naître. La syphilis congénitale est ainsi une grande préoccupation», souligne Guillaume Cliche.

La syphilis augmente de façon alarmante au Canada, avise l’Agence de la santé publique du Canada. Au cours des quatre dernières années, les taux de syphilis infectieuse ont augmenté de 109% au Canada, tandis que les taux de syphilis congénitale ont explosé de 599%.

Considérant que les symptômes de la syphilis ne sont pas perceptibles chez toutes les personnes, il est possible d’être infecté sans le savoir. Il est donc plus facile pour l’infection de se propager sans être détectée.

Des tests réguliers sont essentiels pour savoir si vous avez la syphilis.

«Les ITSS (infections transmises sexuellement et par le sang) sont une épidémie silencieuse qu’on connaît déjà depuis quelques années, mais ce qui est inquiétant, c’est qu’on entend un discours de banalisation en regard des ITSS, alors qu’elles peuvent entraîner des conséquences vraiment graves et sérieuses», rappelle M. Cliche.

La bactérie se traite à l’aide de médicament. Quand l’infection est encore au stade primaire ou secondaire, le traitement la guérit complètement. Cependant, les dommages causés par la syphilis à son troisième stade peuvent être permanents.

L’Agence de la santé publique du Canada rappelle que l’on peut réduire le risque de la contracter en pratiquant des rapports sexuels protégés à l’aide de préservatifs ou de digues dentaires.