Atterissage forcé à Princeville : des problèmes mécaniques en cause

VICTORIAVILLE. Une fissure de fatigue dans le carter du moteur droit et l’entretien inapproprié du système de ventilation de cabine expliquent l’atterrissage forcé d’un avion Piper PA-34, le 15 octobre 2012, dans un champ bordant la route 116 à Princeville. C’est ce qu’indique le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) dans son rapport publié aujourd’hui (mercredi).

Les deux pilotes, qui prenaient place à bord de l’avion, ont été gravement blessés dans cet accident.

Les deux pilotes avaient quitté Trois-Rivières pour un vol d’entraînement. «Lors d’une approche interrompue en direction de l’aéroport de Victoriaville, indique le rapport, une panne et un incendie sont survenus dans le moteur droit. L’équipage a suivi les procédures appropriées, mais la fumée et le feu ont pénétré dans le poste de pilotage parce que l’un des câbles de commande des conduites de chauffage de cabine était déconnecté. Peu après, une épaisse fumée s’est répandue dans le poste de pilotage. L’équipage a alors entrepris une descente rapide pour tenter de se poser dans un champ, à proximité de l’aéroport. L’avion a heurté le sol, puis s’est immobilisé sur le dos.»

Le BST a découvert, au cours de son enquête, une fissure de fatigue dans une zone réparée par soudage du carter du moteur droit. «Cette réparation, note le BST, n’était pas conforme aux normes du fabricant du moteur. La fissure s’est propagée, ce qui a fini par causer la défaillance du moteur. De l’huile moteur s’est alors répandue dans le compartiment moteur, puis s’est enflammée. En outre, comme l’un des câbles des conduites de chauffage était déconnecté, il n’a pas été possible d’empêcher la fumée et le feu de pénétrer dans le poste de pilotage.»

Le rapport du BST révèle que le risque de défaillance des moteurs est plus élevé dans les appareils dont un carter moteur a été réparé par soudage. «Les équipages pourraient ne pas disposer de tous les renseignements essentiels pour la sécurité en vol si les anomalies de l’appareil ne sont pas systématiquement consignées dans le carnet de bord de l’avion», écrit aussi le BST dans son rapport, tout en précisant également que certains ateliers sont autorisés à faire des réparations par soudage même si les risques associés aux carters réparés par soudage sont documentés.