Artha-Récolte sensibilise les jeunes à l’agriculture et à l’entraide
Des jeunes de première et deuxième secondaire du programme Leader plus de l’École secondaire Le tandem de Victoriaville mettent les mains dans la terre et vivent l’expérience de l’agriculture grâce à l’organisme Artha-Récolte et à la Ferme des Possibles du 11e rang à Saint-Valère.
Une cinquantaine d’élèves de première et deuxième secondaire de l’enseignante Alexandra Mercier participent à l’aventure.
« Quand j’ai élaboré le programme Leader plus, le but était vraiment de développer le leadership sur le plan entrepreneur, solidaire et citoyen. L’aspect solidaire, c’est de venir aider à la Ferme des Possibles qui donne beaucoup aux gens et à la Sécurité alimentaire, notamment », souligne l’enseignante rencontrée dans les champs, jeudi avant-midi, avec ses élèves de première secondaire.
À plusieurs occasions, depuis l’automne 2023, les jeunes ont envahi les champs. Tôt au printemps, à la grosse pluie, les élèves ont dû semer des oignons. « Aujourd’hui, on va les désherber pour les récolter plus tard à l’automne. Un bel apprentissage pour les jeunes. Ils voient le fruit de leur travail », exprime Alexandra Mercier, tout en soulignant que les jeunes ont beaucoup appris sur l’importance de l’alimentation et découvert aussi que l’agriculture n’est pas une mince tâche et que cela exige du temps et du travail.
L’enseignante apprécie ce qu’elle voit de ses troupes. « Ils travaillent, oui, mais ce sont des jeunes. Ils prennent des pauses, ils ont chaud et mal au dos. Ils ne sont pas habitués de travailler. Mais ce qu’ils font, ils le font bien, c’est ce qui est important. Je vois le progrès entre le début de l’année et aujourd’hui », observe-t-elle.
Alexandra Mercier qualifie l’expérience de vraiment positive. « Les jeunes sont contents de se trouver en plein air, ils apprennent des choses qu’on ne peut apprendre dans une classe, quelque chose de vraiment concret et qui sert dans la vie. Par exemple, nous avons fait aussi plein de semis que nous avons vendus pour exploiter le côté entrepreneur. Plus tard, donc, ils vont pouvoir vraiment se débrouiller, faire un jardin. On favorise l’autonomie », fait-elle remarquer.
L’enseignante, enfin, dit avoir constaté « une entraide incroyable » chez les élèves. « J’ai de tout, signale-t-elle, des jeunes en douance et d’autres plus en difficultés. Et j’ai une entraide incroyable dans ce groupe que je n’ai pas vue depuis longtemps. S’entraider de la sorte, c’est vraiment incroyable! »
Commentaires
Certaines jeunes participantes interrogées ont confirmé leur appréciation au projet.
« J’aime vraiment ça venir aider Artha-Récolte parce que ça nous permet vraiment de bouger, de nous sentir aidants et généreux. C’est toujours le fun venir quand il fait beau soleil. Même si à l’automne, avec la pluie, c’était moins agréable, on aime ça quand même. Malgré de petits imprévus parfois, on doit venir quand même », commente Elsa Ferland.
Zoé Blanchet savoure elle aussi son expérience. « J’aime beaucoup venir ici parce qu’on a vraiment l’impression d’aider les gens et c’est plaisant, car on ne se fait pas payer. On a des récompenses autres que l’argent à la fin », dit-elle.
« À la fin, ils ont des concombres et ce sont les meilleurs concombres du monde après avoir travaillé deux heures », lance l’enseignante Alexandra Mercier.
De son côté, Léa Desrochers aime bien sortir du cadre scolaire. « Quand on vient ici, ça nous fait sortir de l’école et on fait autre chose que d’être assis sur nos chaises et d’écouter au tableau. On peut bouger et en apprendre plus sur l’agriculture », expose-t-elle.
Partenaire de la première heure
La Ferme des Possibles, dès le départ, a ouvert ses champs à l’organisme Artha-Récolte qui lui apporte un solide coup de pouce. « C’est un bel organisme. Une partie de notre production est organisée en fonction du fait qu’Artha-Récolte vient d’une à deux fois par semaine chez nous durant toute la saison. Ça nous permet d’en faire un peu plus grand que ce qu’on ferait normalement et d’éviter les pertes en s’assurant que tout est traité. La venue d’Artha-Récolte nous permet de faire des affaires qu’on laisserait tomber. Quand on n’est pas capable d’atteindre notre seuil de rentabilité, il faut abandonner des cultures », explique Jonathan Daigle, copropriétaire de la Ferme des Possibles.
L’organisme, précise-t-il, permet généralement à l’entreprise agricole de tout récolter avec un afflux de main-d’œuvre bénévole, ce qui fait que l’activité n’est pas déficitaire.
La Ferme des Possibles produit même plus afin d’être en mesure de redonner.
« Oui, ça fait partie des valeurs de l’entreprise de donner aux gens ayant moins d’argent pour acheter nos produits. Avec Artha-Récolte, il est possible de le faire », indique Jonathan Daigle.
Artha-Récolte
L’entreprise agricole de Saint-Valère fait partie des nombreux partenaires participants d’Artha-Récolte. « L’an passé, autour de 25 producteurs ont ouvert leurs champs à Artha-Récolte. Et cette année, c’est nouveau, on couvre officiellement la région de L’Érable. Nous avons quelques nouveaux partenaires de ce côté pour les cueillettes à venir », fait savoir la chargée de projet d’Artha-Récolte, Angèle Martin-Rivard.
Les bons liens que tisse Artha-Récolte font en sorte que les producteurs poursuivent l’aventure d’une année à l’autre. « C’est ici à la Ferme des Possibles qu’on vient le plus souvent, mentionne la chargée de projet. Elle se développe beaucoup. Dans leur philosophie d’entreprise, les dirigeants produisent plus de légumes, entre autres, pour en redonner. Ils en redonnent beaucoup aux organismes. »
Artha-Récolte a pour mission de sauver les fonds de champs, de soutenir le système agroalimentaire durable et de favoriser la sécurité alimentaire. « On vient récupérer les surplus dans les champs qui sont souvent déclassés et que les producteurs ne peuvent pas vendre. On les partage entre les bénévoles et les organismes. On fait aussi des corvées de groupes, nombreuses au printemps pour effectuer des travaux de plantation, de désherbage, comme on le fait aujourd’hui (jeudi). Tout cela en échange de dons de fruits ou légumes », souligne Angèle Martin-Rivard.
Artha-Récolte soutient, dans la région, une douzaine d’organismes, comme la Sécurité alimentaire de Victoriaville et ORAPÉ à Plessisville, de même que différents organismes dans les villages.
Artha-Récolte s’active dans les champs jusqu’en novembre et compte, pour mener à bien sa mission, non seulement sur les étudiants, mais aussi sur les bénévoles, les adultes et les retraités notamment. « On a des réguliers qui viennent souvent, mais c’est un mélange. On a besoin de ces gens qui viennent souvent pour aider et c’est plaisant aussi de voir des gens venir vivre l’expérience une fois ou deux dans leurs vacances ou peu importe », fait valoir la chargée de projet qui lance l’invitation aux familles, entre autres, à l’approche des vacances scolaires. « Venez vivre une expérience dans les champs, c’est gratuit, mais on doit s’inscrire à l’avance », note-t-elle.
On peut le faire sur le site Web d’Artha-Récolte ou bien sur sa page Facebook où l’organisme annonce toutes ses activités.
Il y en a plusieurs à venir d’ailleurs avec la saison des fraises qui approche, puis celle des bleuets, sans compter qu’avec les légumes, la saison se poursuit jusqu’à l’automne (novembre).