Alain Desjardins : cinq ans à la direction générale de la Ville de Plessisville

Alain Desjardins a fêté le 14 janvier 2018 son cinquième anniversaire à la direction générale de la Ville de Plessisville. Depuis ce temps, il affirme être vraiment tombé en amour avec son nouveau milieu.

La feuille de route de l’homme de 56 ans est assez impressionnante alors qu’il a occupé différents postes de gestionnaire au sein de l’entreprise Bell Canada, et ce, durant 29 ans en plus d’avoir agi comme maire de la Municipalité de Mercier pendant deux mandats.

Ça faisait presque trois ans qu’il était directeur du développement durable et directeur adjoint à la Ville de Châteauguay lorsqu’il a décidé de faire le saut vers la Ville de Plessisville.

«C’est vraiment une opportunité qui m’a été offerte alors que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a communiqué avec moi pour savoir si j’avais de l’intérêt à travailler pour la Ville de Plessisville. Le maire de l’époque, Réal Ouellet, a très bien vendu sa salade et le conseil municipal en place m’a fait savoir qu’il recherchait un homme de mon expérience avec certaines de mes qualités.»

Il connaissait la Ville de Plessisville uniquement par passage, soit pour s’arrêter «à la petite Princesse» comme il l’appelait pour s’acheter du fromage ou une crème glacée lorsqu’il se rendait dans sa belle-famille à Saint-Séverin de Beauce.

M. Desjardins affirme avoir découvert une ville et une région extraordinaires depuis son arrivée. «Il faut vraiment provenir de l’extérieur pour apprécier notre qualité de vie. Honnêtement, j’en suis vraiment impressionné.»

«On ne retrouve pas la pression du trafic monstre comme dans la région de Montréal. Aussi, la moitié des gens qui travaillent dans le parc industriel terminent à midi ce qui facilite leur planification de week-end. Il y a des terrains de golf et un centre de ski à quelques minutes sans oublier des beaux coins à découvrir comme les chutes d’Inverness ou encore le Parc régional des Grandes-Coulées pour profiter de la nature.»

«Nos amateurs de motoneige et de VTT sont également gâtés alors qu’ils peuvent sortir de la ville en deux minutes pour se retrouver dans les sentiers. De plus, la ville est bien centrée alors qu’elle ne se trouve qu’à une heure de route de Québec ou Trois-Rivières.»

M. Desjardins ajoute que les gens sont très accueillants à Plessisville. Il s’en est d’ailleurs rendu compte dès sa première journée de travail. «Les trois personnes que j’ai rencontrées en marchant m’ont salué. Tu ne vois pas ça à Montréal», assure-t-il.

Un bourreau de travail

Pour un directeur général comme lui, une journée de travail, c’est du 10 à 12 heures par jour, du lundi au vendredi. «Je suis vraiment sérieux. Il faudrait vraiment que les gens me suivent pour voir qu’effectivement je fais des semaines de 50 à 60 heures. Je peux avoir des rencontres pendant 4 à 5 heures durant une journée en plus de faire quelques heures de travail administratif.»

«Ce n’est pas le conseil qui me demande de faire ça. C’est tout simplement moi. Je suis payé pour 35 heures par semaine, mais je le fais par passion, pour faire progresser la Municipalité et pour que les dossiers avancent plus vite. C’est dans ma nature. J’étais comme cela quand je travaillais chez Bell et à la Ville de Châteauguay. Ça me dérange énormément quand je vois un dossier qui traîne», de poursuivre M. Desjardins.

Proactif en développement durable

Depuis son arrivée en poste, M. Desjardins fait du développement durable son cheval de bataille. «Les gens rattachent généralement le développement durable à l’environnement, on en fait avec notre participation à différents programmes (FIME, SAUVéR, gestion des GES), mais ce n’est pas que ça. Nous pourrions également dire que nous faisons du développement logique et intelligent et de la gestion des actifs à long terme», mentionne-t-il.

«Par exemple, nous allons remplacer toute notre flotte de véhicules au cours des 30 prochaines années sans avoir besoin d’augmenter les taxes. On va étendre cette façon de faire à l’ensemble de nos équipements. Quand on n’agit pas de la sorte, il y a un coût d’homme, un coût d’énergie et des coûts de réparation ou de reconstruction. Il faut planifier à l’avance pour éviter que ça nous coûte plus cher. Nous sommes l’une des premières villes au Québec à faire réellement de la gestion des actifs. C’est évident que les élus acceptent d’être pénalisés aujourd’hui, mais j’ai hâte de voir les effets dans cinq, dix, 15 ou 20 ans.»

«Nous avons même un projet de vieillissement en santé alors qu’on marche avec nos personnes âgées pour connaître leurs déplacements afin d’améliorer les trajets qu’ils utilisent. Si c’est bon pour eux, ça l’est ensuite pour nos petites mamans qui promènent leur enfant dans un pousse-pousse. C’est aussi cela améliorer la qualité de vie de nos citoyens.»

En posant tous ces petits gestes, la Ville de Plessisville est devenue l’une des plus proactives en développement durable. Ses représentants sont appelés à offrir des conférences un peu partout au Québec. «L’Université Laval nous a même déjà invités au Maroc alors que nous avions parlé des villes intelligentes», souligne le directeur général.

Des projets

Si dans ses loisirs, sa première priorité est la famille (il est père de quatre enfants et grand-père de 10 petits-enfants, bientôt 12), M. Desjardins adore également les voyages, principalement visiter les grandes villes du monde.

«J’ai entre autres visité Hong Kong et Shanghai et plusieurs villes d’Europe. Je me prépare d’ailleurs à me rendre à Moscou en septembre prochain. Je regarde l’urbanisation, comment les villes se développent et comment les gens y vivent. J’adore ramener quelques idées de ces grandes villes qu’on pourrait adapter pour notre municipalité.»

À cet effet, il y en a une, toute simple et banale, parmi tant d’autres qui lui vient à l’esprit durant l’entretien. «J’ai découvert le truc utilisé par la ville de Florence (Italie) pour ne pas avoir de crottes de chien dans ses rues. C’est sûr que je vais regarder comment on pourrait faire la même chose chez nous», laisse-t-il entendre avec un sourire.

Dans chaque grande ville qu’il a visitée, M. Desjardins dit avoir remarqué qu’il y avait toujours un carrousel quelque part. «Les enfants s’y amusent et ça créé une toute nouvelle ambiance dans le parc. J’aimerais bien convaincre les élus d’offrir un tel équipement à nos familles. J’ai aussi visité de nombreux musées et j’aimerais bien en créer un à Plessisville. Ce que je vois, c’est gros et c’est grand et ça va prendre un Grand Plessisville pour le réaliser», dit-il.

Mais, comme il le laisse entendre, il faut évidemment toujours tenir compte de deux choses avant de se lancer dans de tels projets. «Premièrement, ce n’est pas parce que c’est bon quelque part que ça le sera pour nous autres et deuxièmement, il faut aussi que ce soit réalisable selon la capacité de payer du contribuable.»

D’ailleurs, l’une des choses dont il se réjouit depuis son arrivée comme directeur général à la Ville de Plessisville, c’est de constater qu’il n’y a pas eu d’augmentation de taxes et que la Ville s’est enrichie de plus de 70 millions $ en valeurs foncières depuis trois ans dépassant la moyenne de 5 à 6 millions $ par année.

Un DG, trois maires

M. Desjardins a déjà connu trois maires depuis son accession à la direction générale de la Ville de Plessisville.

«Réal Ouellet avait une crainte pour l’eau potable. Sous sa gouverne, nous avons investi 1,2 million $ pour réparer la conduite principale vers Lourdes et d’autres travaux ont été effectués pour sécuriser notre eau potable.»

«Jean-Noël Bergeron dans son court mandat a été un maire axé davantage vers les sports et l’activité physique. Il a fait grandir la course avec la mise en place du Défi santé par exemple et nous avons procédé à la rénovation de l’aréna sans augmenter les taxes.»

«Pour ce qui est de notre actuel maire, Mario Fortin, il est quelqu’un de plus communautaire qui veut se rapprocher des citoyens. Il a amené la politique de subventions aux organismes, la création du comité jeunesse et la mise en place de l’application sur le Web qui permet à la Ville d’envoyer des nouvelles et de recevoir de l’information de ses citoyens et même de les sonder. Durant le jour, les gens peuvent même discuter avec notre directrice des communications sur le site de la ville et notre page Facebook est très bien alimentée. Peu de villes offrent un tel service», de conclure M. Desjardins.