Agrandissement de 4 millions $ chez Peinture Magnetic

C’est dans son garage qu’Alexis Parenteau a expérimenté pour la toute première fois le procédé de peinture en poudre, à une époque où il était encore peu utilisé au Québec. 

Aujourd’hui, c’est dans le parc industriel de Sainte-Eulalie, dans une usine qu’il a fait construire en 2016 et dont il est en train de doubler la superficie, qu’il poursuit l’aventure.

Cette aventure porte le nom de Peinture Magnetic et, depuis 2014, il la vit aux côtés de sa conjointe, Marie-France Nadon. «Cette année, on investit 4 millions de dollars dans l’usine pour l’agrandir. Le terrain sera exploité à son maximum. On ajoute 8000 pieds carrés et une ligne robotisée de peinture en poudre éco-performante», mentionne fièrement l’heureux fondateur de cette entreprise florissante, spécialisée en peinture en poudre commerciale et industrielle.

Les fondations sont coulées et la nouvelle usine sera pleinement fonctionnelle d’ici la fin de l’automne. «On vient assurer la pérennité de la business», poursuit l’entrepreneur originaire de Saint-Célestin.

Alexis Parenteau

Une laveuse de pièces, un séchoir, des convoyeurs, une cabine à peinture et un four de cuisson seront installés dans la nouvelle partie. Ce sont ces équipements, «fabriqués au Québec à 90%», qui formeront la nouvelle ligne robotisée. «La peinture en poudre est une peinture électrostatique», explique M. Parenteau. «Elle migre vers la pièce de métal – préalablement lavée et séchée – par courant électrique (elle colle par magnétisme). Ensuite, on envoie la pièce dans le four. La peinture fond, un peu comme un plastique. Elle adhère alors parfaitement à la pièce. Une fois celle-ci refroidie, elle est prête à être envoyée au client.»

L’avantage de ce procédé, c’est qu’il est rapide à exécuter. Par contre, il n’est pas applicable sur des pièces dont les dimensions excèdent celles du four, par exemple des structures d’acier. «Ces pièces, on les peinture avec le procédé traditionnel (peinture liquide)», mentionne M. Parenteau, qui offre également ce service dans son usine, mais dans un autre département. Celui-ci sera aussi modernisé durant l’agrandissement. «Tout va être optimisé», souligne l’entrepreneur de 43 ans.

Ce sera notamment le cas des systèmes informatiques. «On fait une transition numérique. On se dotera d’un système de traçabilité de la marchandise, de la réception des pièces jusqu’à la livraison des produits finis. On pourra suivre la production en continu. Les employés auront des informations claires en tout temps via leur tablette. Ce sera beaucoup plus efficace que présentement, alors qu’on fonctionne avec Google drive», juge M. Parenteau, qui est accompagné, entre autres, par l’Escouade industrielle pour réaliser ce virage.

Par ailleurs, l’automatisation de l’usine, qui compte une douzaine d’employés, n’occasionnera aucune perte d’emploi. Elle permettra d’améliorer l’environnement de travail avec de l’équipement performant. «Les employés ont hâte. Ils sont super motivés», se réjouit Alexis Parenteau.

Certains emplois seront remodelés, mais avec de la valeur ajoutée, précise-t-il. «Les emplois les plus difficiles physiquement deviendront plus faciles.»

Croissance

L’idée d’agrandir avait été évoquée il y a quelques années déjà, mais n’a pu se concrétiser plus tôt en raison de la pandémie. Durant cette période, même si l’entreprise a poursuivi ses activités, Alexis Parenteau et Marie-France Nadon ont mûri le projet. «On a réfléchi à tout ça et ce qui est ressorti, c’est qu’on n’avait plus le choix d’aller de l’avant en raison de la pénurie de main-d’œuvre.»

La mise sur pied de nouveaux programmes de subvention et la multiplication des ressources d’accompagnement ont également pesé dans la balance. «Ça fait maintenant plus d’un an qu’on prépare le projet.»

Les débuts

Cet investissement majeur, Alexis Parenteau n’aurait jamais pu imaginer le réaliser au moment où il a fondé l’entreprise, il y a 15 ans. «Je suis parti de pas grand-chose», souligne celui qui a, dans un premier temps, quitté son garage pour s’installer dans un bâtiment commercial situé à Odanak. «J’y suis resté pendant six ans avant de construire l’usine ici, à Sainte-Eulalie.»

Lentement mais sûrement, l’entreprise a prospéré, avec l’ajout d’un premier employé, puis d’un deuxième. «On faisait tout : la production, la comptabilité… Par la suite, avec l’aide de plein de partenaires, ça s’est développé. On est passé à un autre niveau», raconte M. Parenteau.

La clientèle du début est demeurée fidèle. «Nos clients nous ont fait confiance et nous, on a travaillé fort pour que nos normes de qualité atteignent les plus hauts standards nord-américains. La peinture, c’est un domaine de spécialistes. Notre expertise est sollicitée au bout de la ligne de production et on doit jongler avec des délais restreints. Il faut que la qualité soit élevée, car on sait que notre travail peut avoir un impact sur l’acceptation finale du produit qu’on nous demande de peindre.»