Affaire We Charity : les libéraux préfèrent le vote de confiance

La motion du Parti conservateur visant initialement la création d’un comité chargé d’enquêter sur l’affaire WE Charity (Mouvement UNIS, en français) sera soumise à un vote, pouvant déboucher sur une élection générale.

Le texte qui a subi quelques transformations vise désormais à obtenir la mise en place d’un comité spécial chargé de faire la lumière sur les allégations d’usage abusif de fonds publics pendant la pandémie de COVID-19.

«Si le Parlement détermine qu’il n’a plus confiance en ce gouvernement, malheureusement, ça va vouloir dire, effectivement, des élections», a déclaré le premier ministre Justin Trudeau, bien qu’ayant plusieurs fois réitéré qu’il ne voulait pas d’élection pendant la crise sanitaire.

«Ça va être aux partis d’opposition de décider s’ils veulent continuer à faire fonctionner ce Parlement», a-t-il ajouté.

Peu avant M. Trudeau, le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Pablo Rodriguez, a déclaré que l’introduction de cette motion était partisane et considérée comme une question de confiance.

Selon le chef du Parti conservateur, Erin O’toole, le texte a été amendé pour ne pas entraîner le déclenchement du processus électoral. Il a aussi affirmé à la presse que son parti allait retirer la suggestion de nom qu’il a faite pour ce comité pour qu’il ne soit plus un comité anticorruption.

«Nous n’allons pas laisser Justin Trudeau suggérer que nous voulons déclencher une élection générale», a-t-il indiqué, appelant les libéraux à mettre fin au «camouflage».

Toutes ces modifications ne suffisent pas pour susciter l’adhésion des libéraux au texte. Face à la presse, le leader du gouvernement aux Communes, Pablo Rodriguez, a tout rejeté, relançant ainsi le bras de fer avec l’opposition. Les libéraux avaient fait une contre-suggestion la veille pour la création d’un comité chargé de conduire l’enquête sur les dépenses du gouvernement. Sur celui que propose l’opposition, ils redoutent des contraintes visant à faire comparaître plusieurs hauts cadres de l’administration ou à affaiblir un gouvernement plus préoccupé par la pandémie de la COVID-19.

Le vote de confiance pourrait avoir lieu mercredi. Les libéraux s’étaient tirés d’affaire la dernière fois grâce au soutien du NPD. Avec 154 députés contre 121 pour les conservateurs, ils auront encore besoin d’alliés pour survivre à l’échéance. Le Bloc québécois qui dispose de 32 élus s’est déjà montré favorable à la motion conservatrice. Les négociations se poursuivent en coulisse.

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