Abeilles : les changements climatiques favorisent un parasite mortel

Les deux derniers étés longs et chauds ont mis en place les conditions idéales pour la prolifération du varroa, un parasite qui s’attaque aux abeilles domestiques et cause une mortalité importante dans les ruches.   

L’agronome expert en apiculture, André Pettigrew, indique qu’avec les changements climatiques, il faudra être de plus en plus ingénieux pour faire face à cet acarien qui affaiblit, puis tue les abeilles productrices de miel et pollinisatrices essentielles pour de nombreuses cultures. « C’est un acarien qui est arrivé au Québec en 1992 ou 1993 et on le trouve partout. Normalement, on le contrôle relativement  bien », indique-t-il

« Toutefois, plus les colonies se développent rapidement au printemps, plus le nombre de varroas va être  élevé. […] Le printemps passé est arrivé excessivement tôt et a été  excessivement chaud. En avril, les colonies étaient pratiquement aussi développées qu’elles le sont habituellement en mai », dit-il. Pour  cette raison, l’agronome indique que « beaucoup de gens n’ont pas pu intervenir pour contrôler les populations de varroa avant que la  floraison n’arrive. Donc les populations se sont développées pendant tout l’été. Il ajoute qu’il faut intervenir avec un traitement pesticide avant l’apparition des premières fleurs pour contrôler adéquatement le varroa. »

« Les abeilles qui ne sont pas mortes à l’automne se sont retrouvées affaiblies. Vous pouvez imaginer que vous avez un immense pou sur le dos, qui a un diamètre de douze à treize pouces et qui vous perce la peau… même si ces abeilles survivent à ça, on comprend qu’elles sont nettement affaiblies », illustre André Pettigrew.  Celui-ci explique que l’acarien se nourrit des corps gras de l’abeille, donc de ses provisions pour passer l’hiver. 

Les pesticides : une cause secondaire

Selon  André Pettigrew, les pesticides utilisés sur les grandes cultures ont assurément un impact sur les abeilles. Toutefois, le caractère exceptionnel du taux de mortalité cette année lui laisse penser que la  cause est principalement reliée au varroa qui a connu des conditions idéales pour proliférer l’été dernier. 

La Tribune