1er mai 2015 : les travailleurs n’ont aucune raison de se réjouir
Le 1er mai, Fête internationale de travailleuses et des travailleurs, le Carrefour d’aide aux non-syndiqués (CANOS) et le Mouvement Action-Chômage Trois-Rivières participent aux actions du mouvement de grève sociale en Mauricie pour dénoncer les mesures d’austérité annoncées et mises en place par le gouvernement du Québec. Les travailleuses et les travailleurs québécois n’ont pas le cœur à la fête, puisque les différentes mesures annoncées mettent en péril leurs droits et augmentent la précarité dans laquelle ils vivent déjà.
Le salaire minimum passe à 10.55 $, une hausse encore insuffisante pour permettre de se sortir de la pauvreté, qui sera entièrement absorbée par les hausses de tarifs diverses et diminuera encore la marge de manœuvre financière des bas salariés. Ce seront encore une fois les femmes qui en feront majoritairement les frais, puisqu’en 2014, elles étaient encore surreprésentées puisqu’elles représentaient 60,9 % des personnes au salaire minimum en 2014.
Le projet de loi 42, regroupant la Commission de l’équité salariale, la Commission des normes du travail et la Commission de la santé et de la sécurité du travail et instituant le Tribunal administratif du travail, crée aussi son lot d’inquiétudes, selon Marie-Josée Magny, directrice générale du CANOS. «La fusion de ses organismes, ainsi que les différences importantes entre ces lois, nous fait craindre pour l’accessibilité des recours par les non-syndiqués. Comment arrimer un régime d’indemnisation, la CSST, et une loi sur les normes minimales d’emploi sans créer des confusions ? Quand, en plus, on sait que la CSST et la CNT peinent déjà à jouer réellement leurs rôles auprès des non-syndiqués, comment pourront-elles faire mieux dans une aussi grande structure, avec des missions si différentes ? » s’inquiète Marie-Josée Magny, directrice générale du CANOS.
Seule apparente bonne nouvelle, l’allongement de la période de prestation de compassion annoncée par le gouvernement fédéral le 22 avril. Les personnes aidantes verront les prestations de ce type de congé passer de 6 semaines à 6 mois. Mais attention, selon la Loi sur les normes du travail, votre emploi n’est plus protégé après une absence de douze (12) semaines. Le CANOS espère que le gouvernement du Québec harmonisera la Loi sur les normes du travail avec le régime d’assurance-emploi afin que les proches aidants puissent réellement soutenir un proche en fin de vie sans s’inquiéter pour leur emploi !
Quant au MACTR, bien qu’il se réjouisse que les proches aidants aient dorénavant accès à une plus longue période de remplacement du revenu, Catherine Gendron, directrice générale, s’inquiète de la tendance du gouvernement fédéral à créer des programmes sociaux en détournant la caisse d’assurance-emploi : «L’assurance-emploi a été créée pour soutenir les travailleurs entre deux périodes de travail, mais là, on sent une tendance à détourner le programme de sa mission et de l’utiliser pour des situations qui ne sont pas des périodes de chômage. C’est une tendance inquiétante, on fait vivre et on crée des programmes sociaux fédéraux avec l’argent des chômeurs qui, eux, sont de moins en moins nombreux à se qualifier au programme en raison des réformes passées.»