116 000 $, du jamais vu pour la Sécurité alimentaire!

Il était ambitieux l’objectif de 100 000 $ fixé par le député d’Arthabaska, Éric Lefebvre, et sa conjointe Geneviève Laliberté, les coprésidents d’honneur de la Campagne de Noël 2017 de la Sécurité alimentaire. Mais cet objectif a été pulvérisé avec une récolte de 116 000 $, du jamais vu pour l’organisme.

L’heure du bilan avait sonné, lundi matin. Et on avait convié les journalistes dans le salon du personnel de l’école primaire Saint-David, le lieu de travail de l’enseignante Geneviève Laliberté.

«Parce qu’il s’est passé quelque chose, ici, un effort collectif, et un modèle à reproduire pour amasser des sous», a indiqué Éric Lefebvre.

Du 14 novembre au 22 décembre, le personnel de l’école cuisinait, le soir à la maison, des pâtisseries, desserts et muffins qu’on vendait par la suite. Un montant de quelque 671 $ a ainsi été recueilli.

«Je veux remercier notre directrice Kathleen Pépin qui nous supporte toujours. Et j’en profite pour rendre hommage à mes collègues. C’est exceptionnel ce qu’on a vécu», a exprimé Geneviève Laliberté.

La somme de 116 000 $ amassée tout au cours de la campagne a de quoi rassurer la Sécurité alimentaire. «Cela fait une différence entre un déficit et l’équilibre budgétaire, ou même un léger surplus. L’argent récolté permet de solidifier nos assises pour la prochaine année», a fait valoir la coordonnatrice Isabelle Voyer.

Quant aux denrées alimentaires non périssables, la Campagne de Noël a permis une récolte de 11 200 kg, moins que les 13 000 ou 14 000 kg souhaités.

«Il s’agit, tout de même, d’une grande quantité de nourriture, a fait remarquer Isabelle Voyer. Ça garnit nos tablettes.»

Du côté des paniers de Noël, une diminution de 6% a été observée. Au total, 776 paniers ont été distribués à Victoriaville et Saint-Christophe-d’Arthabaska, 546 paniers remis par la Sécurité alimentaire, tandis que le Noël du Pauvre et le Club Lions en ont livré chacun 115 dans les familles.

«Les paniers, qu’on remettait à des familles composées de deux à neuf personnes, totalisent une valeur  de plus de 20 000 $, peut-être même 23 000 $ ou 24 000 $ en incluant les 1500 denrées amassées lors de l’activité cinéma. Ainsi, 482 personnes ont été aidées», a confié André Morin du Club Lions, engagé dans cette cause depuis une quarantaine d’années, tout comme Claude Paris du Noël du Pauvre.

Bien difficile, a-t-on dit,  d’expliquer la baisse du nombre de paniers. «D’année en année, ça fluctue, ça monte et ça descend», a précisé la coordonnatrice de la Sécurité alimentaire qui d’ailleurs ne vise pas à fracasser des records pour le nombre de paniers. «S’il y a moins de demandes, c’est peut-être parce que les besoins sont moins criants», a noté Isabelle Voyer.

Vrai aussi que le taux de chômage se situe à un bas niveau dans la région. Mais la diminution du nombre de paniers pourrait aussi s’expliquer par le temps très froid qui a sévi lors des journées de distribution de paniers pour les personnes seules se déplaçant souvent à pied.

Dans les autres municipalités de  la MRC d’Arthabaska, 375 paniers de Noël ont été remis. «C’est donc dire que plus de 1000 ménages dans le besoin ont été aidés dans le temps des fêtes», a fait savoir Mme Voyer.

Heureux les coprésidents d’honneur!

Le député Éric Lefebvre et sa conjointe Geneviève Laliberté étaient tout sourire à l’occasion du bilan.

«Nous sommes très heureux. C’était un objectif très ambitieux. Nous voulions franchir le cap des 100 000 $ parce que, malheureusement, les besoins sont grandissants. Les résultats obtenus sont le fruit d’un travail collectif», a souligné M. Lefebvre tout en remerciant la population pour sa générosité et son temps, saluant aussi au passage les représentants du Noël du Pauvre et du Club Lions (Claude Paris et André Morin). «Ce sont des gens comme vous qui font la différence.»

Un message à la société… et au député!

Les résultats de la Campagne de Noël démontrent un bel effort collectif, a aussi observé Isabelle Voyer. «Comme société, nous devons aussi avoir le même genre d’effort pour l’ensemble de notre communauté du Québec, car tous n’ont pas les mêmes outils, ne vivent pas les mêmes réalités», a fait valoir la coordonnatrice de la Sécurité alimentaire qui, chaque semaine, apporte une aide alimentaire à plus de 200 ménages.

«Comme société, nous sommes responsables les uns les autres, a poursuivi Mme Voyer. Et c’est aussi à travers les gestes de nos gouvernements qu’on peut s’entraider.»

La coordonnatrice revendique un filet social fort. «Quand on défait un tissu social, quand on amoindrit les mesures sociales et qu’on diminue l’approche collective, on agrandit les trous dans le filet et ce sont les plus «poqués», les moins outillés qui tombent dedans. Et plus les trous s’agrandissent, plus de gens tomberont dedans», a soutenu Isabelle Voyer, adressant son message à la société et au député Lefebvre en qui elle a confiance. «Je sais que tu écoutes, que tu es réellement sensible, que tu travailles fort pour la communauté et qu’on peut compter sur toi, lui a-t-elle dit. On a besoin que nos mesures sociales restent fortes, que l’aide sociale soit augmentée et qu’on freine le coût des services publics. Comme organisme communautaire, on continuera de revendiquer haut et fort la nécessité d’un filet social tissé serré.  Nous n’avons pas le droit d’échapper les plus «poqués», sinon on s’appauvrit comme peuple.»