Victoriaville : les ventes de résidences légèrement à la baisse, mais les prix demeurent élevés

L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) vient de publier les plus récentes statistiques du marché immobilier résidentiel de la province de Québec, établies d’après la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers. 

Le ralentissement dans l’activité transactionnelle a continué au deuxième trimestre 2022, avec un recul des ventes s’établissant à -14% par rapport à un deuxième trimestre 2021 exceptionnel qui marquera les annales. Comme pour le premier trimestre, il faut mentionner qu’avec 27 150 transactions résidentielles, le nombre de ventes du deuxième trimestre est sensiblement supérieur à la moyenne de transactions pour un deuxième trimestre, depuis le creux d’activité de 2014, qui s’établit à moins de 26 000 dans la province. 

« Le marché immobilier résidentiel québécois se démarque d’un processus rapide de rééquilibrage de marché tel qu’observé dans plusieurs provinces canadiennes, spécifiquement l’Ontario et la Colombie-Britannique. Le marché québécois maintient une activité relativement soutenue, mais limitée par des inscriptions en vigueur qui demeurent à des niveaux historiquement faibles. Les prix continuent donc d’être sous pression, notamment à l’extérieur de la région de Montréal. Dans la RMR de Montréal, en revanche, le prix des résidences enregistre des signes d’essoufflement, manifestement affecté par la hausse rapide des coûts de financement, mettant terme à une hausse effrénée des prix et participant à changer la psychologie des acheteurs et des vendeurs face à l’évolution du marché. Cette observation trouve son explication dans l’enregistrement d’une première hausse, depuis 2015, des inscriptions en vigueur, toutes périodes confondues. Ceci préfigure un changement de direction du marché pour la métropole qui est en avance dans le cycle immobilier résidentiel face à la plupart des autres régions du Québec, hormis la RMR de Gatineau. Le processus de rééquilibrage du marché semble donc vouloir s’y amorcer », constate Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché de l’APCIQ. « Si les régions périphériques à la RMR de Montréal continuent quant à elles d’enregistrer des conditions de surchauffe importantes, se traduisant toujours par le maintien de niveaux de surenchère élevés et de fortes hausses de prix, d’autres suscitent encore engouement et confiance, offrant des rapports prestations versus prix encore compétitifs tels que les RMR de Trois-Rivières, de Québec et de Saguenay, poursuivant un certain rattrapage des prix. »

Ventes 

• Tout comme au premier trimestre 2022, l’activité transactionnelle a connu un recul comparable pour toutes les catégories résidentielles. Les ventes de plex ont connu la diminution la plus importante, à 17% par rapport au deuxième trimestre 2021, tandis que les unifamiliales ont enregistré un recul de 14% et les copropriétés de 13%.

• Au niveau des régions métropolitaines, l’activité transactionnelle a enregistré une différenciation relativement importante au deuxième trimestre 2022. La RMR de Saguenay a connu une chute des ventes de 22%, suivie de la RMR de Gatineau, à -18%. Les régions de Montréal et de Sherbrooke ont connu des reculs moins importants, à -13% et -10% respectivement. Les RMR de Québec et de Trois-Rivières ont connu des ralentissements beaucoup moins importants (-4% et -2% respectivement), entre autres, parce que leur niveau d’activité avait connu une accélération moins substantielle au deuxième trimestre de 2021. 

• À l’instar du premier trimestre, les ventes à l’extérieur des régions métropolitaines québécoises ont connu un recul plus important que la moyenne provinciale au deuxième trimestre de 2022. Au total, 4135 transactions ont eu lieu dans ces secteurs pendant le trimestre, une baisse de 21% comparée au deuxième trimestre de 2021. Toutes les catégories ont connu des reculs importants, mais les copropriétés (-26%) et les unifamiliales (-21%) ont été davantage touchées que les plex (-13%). 

• Malgré le ralentissement généralisé, un petit nombre de localités ont enregistré une augmentation des ventes résidentielles. En effet, les ventes à Saint-Georges-de-Beauce ont augmenté de 18% pendant la période, tandis qu’elles ont grimpé de 14 % à Cowansville et de 9% à Saint-Hyacinthe. Le marché de Rouyn-Noranda a aussi maintenu son niveau d’activité du deuxième trimestre de 2021, malgré le contexte provincial moins favorable. 

• Des localités se sont aussi démarquées par l’intensité du recul des ventes dans leur marché résidentiel. Charlevoix a connu un recul de 45% au deuxième trimestre, suivi par Mont-Tremblant (-42%), d’Alma (-40%), et par Lachute et Thetford Mines (toutes deux enregistrant -35%). 

Inscriptions en vigueur 

• Les inscriptions en vigueur se sont établies à 24 074 au deuxième trimestre 2022, une diminution de 9% par rapport au deuxième trimestre de 2021, mais une augmentation sur une base trimestrielle consécutive. Effectivement, le nombre de propriétés résidentielles à vendre dans la province s’était établi à 21 563 au dernier trimestre, un record historique pour le marché provincial. Les inscriptions d’unifamiliales demeurent les plus nombreuses, au nombre de 13 508. Les copropriétés et plex, qui continuent de présenter des reculs d’inscriptions relativement importants comparés au deuxième trimestre de 2021 (-15% et -12%), se sont établis à 6175 et 3859 respectivement. 

Prix 

• Malgré l’affaiblissement des ventes, le prix médian des unifamiliales a encore connu une augmentation s’établissant à 448 694 $ pour le deuxième trimestre de 2022, soit une augmentation de 20% par rapport à la même période en 2021 et de plus de 30 000 $ par rapport au premier trimestre de 2022. 

• Les copropriétés ont aussi connu une croissance importante des prix. Le prix médian dans la province est passé à 381 000 $ au deuxième trimestre, soit 16 000 $ de plus qu’au premier trimestre de 2022 et 14 % de plus que la même période l’an passé. 

• Les petits immeubles à revenu (deux à cinq logements) ont pour leur part enregistré un prix médian de 541 000 $, soit 15% de plus que la même période l’an passé et un peu plus de 30 000 $ de plus qu’au premier trimestre 2022. 

• Malgré ces gains au deuxième trimestre de 2022, il est vraisemblable que la croissance de prix se modère fortement dans la deuxième moitié de l’année, avec la hausse des taux d’intérêt qui continue et l’épuisement du nombre d’acheteurs s’étant préqualifiés auprès de leurs institutions financières à des taux plus faibles à la fin de 2021. 

Conditions du marché et délais de vente 

• Malgré le ralentissement en cours, l’inventaire de propriétés résidentielles demeure à un niveau historiquement bas dans la province. La modération de l’activité transactionnelle a permis un très léger regain des inventaires au deuxième trimestre, mais le nombre de mois nécessaires pour écouler l’inventaire de propriétés disponibles sur le marché demeure sous la barre des 3 mois dans le marché provincial soit un niveau extrêmement favorable aux vendeurs puisqu’il faudrait remonter à 8 mois pour renouer avec l’équilibre de marché. La quantité de propriétés disponibles à la vente est toutefois demeurée sous le seuil atteint au deuxième trimestre de 2021, avec 24 074 inscriptions, un recul de 9%. 

• Signe des tensions toujours présentes dans le marché résidentiel au Québec, le délai de vente moyen en jours a chuté à 37 au deuxième trimestre de 2022, un record absolu et 11 jours de moins que le creux atteint en 2021, qui s’est établi à 48 jours. 

Région du Centre-du-Québec 

• Les agglomérations du Centre-du-Québec ont connu un niveau d’activité relativement à contre-tendance au deuxième trimestre. L’activité transactionnelle à Victoriaville a connu une légère diminution, à -5% comparée au deuxième trimestre de 2021. Drummondville, de son côté, a enregistré une hausse des ventes de 22%, avec une croissance des ventes de 19% pour les unifamiliales et de 46 % pour les plex. Comme dans plusieurs autres agglomérations, les prix médians demeurent substantiellement plus élevés à Drummondville qu’à la même période en 2021, avec un gain de 19% pour les unifamiliales et de 23% pour les plex.