Une vie après le Hublot pour Compresseurs SupAir

Après avoir séjourné pendant cinq ans dans des locaux du Hublot, cet incubateur industriel de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), l’entreprise Compresseurs SupAir habite maintenant, depuis novembre, ses propres locaux loués dans un vaste bâtiment de la rue de l’Artisan dans le parc industriel.

Plusieurs invités s’étaient réunis en fin de journée, mardi, pour marquer cette nouvelle étape. « Nous sommes excessivement fiers de voir le succès de votre entreprise, fiers de savoir que vous avez entrepris tout cela au sein de la CDEVR. Ça a dû bien se passer puisqu’aujourd’hui vous prenez de l’expansion. C’est d’ailleurs l’objectif de nos équipes de pouvoir vous accompagner au meilleur de nos capacités », a souligné le maire de Victoriaville et président de la CDEVR, Antoine Tardif.

« Vous êtes en plein cœur d’un parc industriel en mesure de vous accueillir si vous avez des projets de croissance », a-t-il lancé aux deux dirigeants, Jocelyn Faucher et Christian Vallières.

Le directeur général de la CDEVR, Frédérik Boisvert, a salué leur travail. « Vous avez été hébergés au Hublot, vous avez reçu de bons soins, bénéficié des services et des possibilités de financement.  C’est cela, la CDEVR, une organisation qui s’assure que des compagnies émergent. Vous en êtes un bel exemple. Nous allons vous regarder avec intérêt, ayez de l’ambition et allez conquérir des marchés », a-t-il exprimé.

Un peu d’histoire

Avant de lancer Compresseurs SupAir, Jocelyn Faucher a travaillé pendant une vingtaine d’années dans différentes compagnies de compresseurs reconnues au Québec et dans le monde. « Ça m’a permis d’apprendre à connaître différents modèles, leurs forces et faiblesses », a-t-il rappelé.

En 2009, il se lance à son compte proposant un service d’entretien, réparation et de vente de compresseurs neufs. « Après quelques années, la folle idée de faire mon propre compresseur a émergé, ce qui a mené à mon premier prototype en 2014 et d’autres modèles ont suivi », a-t-il raconté.

Sa venue au Hublot découle d’une rencontre avec un ancien client, André Baillargeon, qui travaillait alors à la CDEVR, et qui l’a invité à venir présenter son projet. Ce qu’il a fait. Il a vendu sa salade aux intervenants. Et ça a fonctionné. « Ils m’ont permis d’avoir, en juillet 2016, un local à coût avantageux, sans bail, ce qui est fort intéressant. Ils nous ont également prodigué de bons conseils au fil du temps. J’ai pu aussi profiter d’un taux d’intérêt moins élevé sur mon emprunt », a souligné Jocelyn Faucher.

« Ce qui est intéressant aussi avec le Hublot, c’est l’esprit de communauté puisque tu n’es pas seul dans l’aventure. Il y a d’autres entreprises en démarrage », a confié Christian Vallières, un membre de la famille, un ingénieur et ex-employé de Cascades, qui s’est joint à Jocelyn Faucher en 2017. 

« Il voulait se lancer à son compte et j’en étais rendu à une étape où j’avais besoin d’aide pour continuer à évoluer. Aujourd’hui, nous sommes bien contents. On s’adonne très bien. Nous partageons la même vision en plus d’avoir la passion et la fierté. Et on est bien heureux de notre produit », a commenté Jocelyn Faucher.

Compresseurs SupAir produit des compresseurs destinés aux usines et utilise des composantes provenant à 60% du Québec. Les deux entrepreneurs se font un devoir de recourir le plus possible à des fournisseurs locaux, comme c’est le cas avec des entreprises de Victoriaville et Chesterville.  « En plus, notre nouveau voisin à l’arrière fabrique nos poulies », a mentionné M. Faucher.

Entreprise en croissance

Depuis le premier prototype conçu par Jocelyn Faucher, l’entreprise a vendu plus d’une centaine de compresseurs au Québec, principalement sur le territoire allant de Sherbrooke vers Shawinigan, ce qui laisse encore un très grand terrain de jeu à couvrir, a fait savoir Christian Vallières.

« Depuis que nous sommes associés, la croissance a quintuplé. On a terminé la dernière année avec des ventes de 1,5 M $ », a-t-il confié.

Les dirigeants entendent bien continuer à conquérir des marchés. « Continuer la croissance de la compagnie, développer nos modèles et accroître nos marchés, voilà nos principaux objectifs », a précisé M. Vallières, ajoutant qu’ils souhaitaient en arriver à mettre un pied à terre à Montréal, puis éventuellement se retrouver un peu partout au Canada. « Et après ça, on verra », a-t-il terminé.

Avec la croissance anticipée, Compresseurs SupAir envisage la création d’emplois. Présentement, l’entreprise emploie quatre employés à temps plein et deux autres à temps partiel.