Une Fondation pour l’argent… et l’attachement

VICTORIAVILLE. La Fondation du Collège de Victoriaville s’apprête à lancer une nouvelle campagne de financement, celle-là auprès de ses gens, collégiens, personnel, retraités et diplômés. Bien sûr qu’elle veut amasser de l’argent, 375 000 $ en cinq ans, mais elle vise aussi à entretenir le sentiment d’appartenance, le lien d’attachement de la communauté collégiale à l’égard du cégep de Victoriaville.

Directrice générale de la Fondation, Joann Hamel rappelle que l’an dernier se clôturait une campagne majeure de financement à l’issue de laquelle on a amassé 1,4 million $, bien plus que l’objectif fixé (1,2 M $).

Une campagne de cette envergure, sollicitant des donateurs de l’extérieur de la communauté collégiale, on n’en organisera une autre que dans cinq ans probablement, précise Mme Hamel.

En attendant, la Fondation se tourne vers «son» monde afin d’amasser de l’argent et de tisser des liens solides. Joann Hamel souligne que l’éducation, surtout en milieu collégial, n’est pas une «cause qui arrache les larmes» comme peut le faire un organisme de charité lié à la santé. La directrice générale va même jusqu’à dire qu’elle se perçoit comme l’«imposteur» lorsqu’elle sollicite.

Créée en 1988, la Fondation ne se concentrait qu’à une mission à ses débuts, celle d’offrir des bourses d’études à des collégiens, entre 20 000 et 25 000 $ par année.

Elle a diversifié ses activités au fil des années, soutenant des projets pédagogiques, permettant à des collégiens de s’ouvrir sur le monde (stages d’études ou séjours humanitaires), les jeunes «mangeant de l’international», comme dit Mme Hamel. L’organisme a contribué à financer le minihôpital du programme des soins infirmiers et a aidé les étudiants en techniques d’éducation spécialisée à acquérir leur iPad, pour ne donner que ces exemples.

Des «ambassadeurs»

Afin de mener la campagne de financement, bien amorcée avec les dons de 25 000 $ des élèves, la Fondation a créé un cabinet présidé par le prof d’éducation physique Louis Gilbert. Il sollicitera personnellement les dons du personnel du Cégep dont il se fera le porte-bannière. C’est aussi lui qui a eu l’idée d’organiser une activité au mont Mégantic le samedi 11 octobre. Pour 100 $ par personne ou 150 $ par famille, on profitera du transport en autobus pour se rendre là-bas et profiter d’une journée en plein air. On s’inscrit avant le 3 octobre au www.cegepvicto.ca.

Le cabinet mise aussi sur deux «ambassadeurs», le maire de Victoriaville, Alain Rayes, pour représenter les diplômés et Gilles Champagne ayant accepté de prêter son visage afin de solliciter les retraités.

Tous trois sont en mesure d’expliquer les raisons pour lesquelles ils se sont engagés auprès de la Fondation. De l’intérieur, Louis Gilbert parle de l’importance de la mission pédagogique de la Fondation, intimement liée à l’élève, aux apprentissages «durables» qu’il peut y faire. Il poursuit en disant que les dons de la Fondation permettent d’améliorer les installations, stimulant le dépassement de soi, la persévérance, le sentiment d’appartenance. La Fondation contribue aussi à entretenir un niveau d’excellence, le Cégep ayant développé tout le volet de la recherche.

Les 293 retraités dont fait maintenant partie Gilles Champagne seront invités à verser un don. Il dit que cette campagne constitue une belle occasion de saluer les retraités, de tisser des liens entre eux et la communauté collégiale. «On ne peut pas oublier les 30 ans qu’on a passés dans ce milieu d’enseignement supérieur. C’est énorme d’avoir une telle maison dans notre région et c’est important une Fondation pour un collège qui a toujours besoin de moyens pour faire avancer sa pédagogie.»

Quant au maire Alain Rayes, il n’a pu, encore une fois, refuser de solliciter les 9453 diplômés (depuis la création du Cégep en 1969), non seulement parce qu’il l’a fréquenté au moment même où sa mère retournait aux études et son père y enseignait, mais parce qu’il croit à l’importance de l’institution dans la dynamique de Victoriaville.

Le Cégep, affirme le fier et ancien Vulkin, participe à ce qui fait la réussite et la santé économique de Victoriaville et sa région. Et il croit que la Fondation y est pour quelque chose dans l’accroissement de la clientèle du Cégep, une institution de grande qualité attirant et retenant les jeunes ici. Pour cela, Alain Rayes ne pourra s’empêcher de solliciter non seulement les anciens diplômés, mais aussi les municipalités.