Un honneur inattendu pour Marcel Fecteau

CHESTERVILLE. Cette médaille de l’Assemblée nationale qu’a décernée le ministre Laurent Lessard à la Fondation La Norditude a grandement surpris le peintre Marcel Fecteau.

L’artiste de Chesterville s’est rendu à Québec jeudi dernier pour recevoir cet honneur lui qui, avec les peintres Paul Tex Lecor, Jacques Hébert, St-Gilles et Louis Tremblay, fait partie du groupe La Norditude.

À l’origine, il y a une vingtaine d’années, le groupe comptait six peintres. Un proche du regretté Bruno Côté s’est rendu à Québec pour recevoir la médaille en son nom.

«C’est Alain Hébert, directeur des parcs, qui nous avait suggéré ce nom de La Norditude pour désigner notre groupe de six peintres. On ne pouvait s’appeler «le Groupe des Six» alors qu’avait existé le Groupe des Sept», raconte Marcel Fecteau.

Laurent Lessard, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, a remis la médaille de l’Assemblée nationale aux peintres afin de souligner leur contribution à des projets fauniques au Québec.

Cette contribution a pris toutes sortes de formes au cours des années.

Sept ou huit fois l’an, été comme hiver, les peintres se donnaient rendez-vous dans l’un ou l’autre des parcs du Québec, Alain Hébert organisant leur hébergement et leur transport. Là, dans Charlevoix ou en Gaspésie, les artistes s’adonnaient à leur art figuratif, s’inspirant des lieux.

Ces rendez-vous constituaient des moments d’échanges entre les artistes. Ils ont pu présenter une exposition d’une année complète au Musée de La Malbaie, leurs tableaux voisinant ceux d’illustres peintres québécois de la collection de Power Corporation.

En remettant la médaille, Laurent Lessard a précisé que l’engagement du groupe La Norditude a contribué à la préservation du patrimoine faunique (dont le saumon de l’Atlantique) et à la recherche scientifique. De fait, la vente aux enchères de tableaux des membres de la Fondation a permis de financer des projets. Au cours de l’année 2014, la Fondation La Norditude a remis 68 000 $ à la Fondation de la faune du Québec.

S’il devait résumer la mission de leur groupe, Marcel Fecteau dirait que par leurs tableaux «on amenait au public ce qui fait la richesse et la beauté de la nature des parcs du Québec».

Légalement, la Fondation n’existe plus depuis l’année dernière, l’administration pesant trop lourd sur les épaules des artistes. Mais subsiste le lien d’amitié entre les cinq peintres.

Fondateur de l’Accueil des grands peintres de Chesterville, Marcel Fecteau y vit toujours, s’y étant installé en 1984 avec sa conjointe Marie-Josée, la mère de deux de ses cinq garçons (Antoine et Simon Olivier). Le couple arrivait de Brébeuf, tentant d’émerger d’un contexte économique difficile.

La «chaleur du paysage» de Chesterville avait enflammé le pinceau de l’artiste. «J’ai tant peint Chesterville!»

Marcel Fecteau fréquente encore ses deux ateliers. L’un où il bricole. L’autre où il peint… souvent et à n’importe quelle heure.

Et dans cet atelier où il peint, on se surprend à voir un autre Fecteau que celui que l’on voit aux cimaises des galeries Michel-Ange à Montréal ou Monique Shayk au Connecticut.

Le pinceau de Fecteau peut aussi donner dans un tout autre genre, plus fantaisiste, voire fantasmagorique, mettant en scène des bonshommes et des chats. «Je n’abandonne évidemment pas le paysage, mais il m’arrive d’en sortir et de retourner, d’une certaine façon, aux arts graphiques».

Il y a longtemps, bien avant son arrivée à Chesterville, Fecteau possédait une entreprise d’enseignes et d’affiches.

À 87 ans, l’homme et le peintre vont bien…