Quand l’agroalimentaire sert de tremplin à de jeunes travailleurs autistes

Le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville a annoncé l’amorce de son projet AUSIRIS en partenariat avec le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, le Centre de services scolaire des Bois-Francs et le Service externe de main-d’œuvre du Centre-du-Québec. 

Dans le cadre de ce projet novateur, huit jeunes adultes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) feront un stage socioprofessionnel dans une des organisations partenaires du projet parmi lesquelles on retrouve actuellement l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) du Cégep de Victoriaville, la Coopérative La Manne ainsi que le IGA Marché A. Desrochers de Warwick.

L’INAB offre un milieu de stage diversifié grâce à ses nombreuses installations : verger, champs, serres et pavillon de productions animales. Les participants ont l’occasion d’y réaliser des tâches variées allant de l’entretien des cultures fruitières et légumières à leur récolte et conditionnement. Ils peuvent également participer au soin des animaux. Dans les deux autres milieux, les stagiaires prendront part à des tâches liées à la tenue d’une épicerie telles que la confection des repas et le remplissage des étalages.

Le projet de recherche-action du CISA a pour objectif d’identifier les conditions favorables à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes adultes présentant un TSA dans le domaine de l’agroalimentaire. Pourquoi le secteur agroalimentaire? Puisque plusieurs initiatives d’ici et d’ailleurs ont montré que ces milieux de travail et les tâches leur étant associées sont favorables au développement d’habiletés et de compétences qui contribuent à l’employabilité à court et moyen termes des personnes présentant un TSA. 

« En sensibilisant les employeurs, en adaptant l’environnement de travail aux besoins des stagiaires et en leur offrant un accompagnement personnalisé, nous croyons être en mesure d’assurer une expérience enrichissante autant pour les milieux de stage que pour les jeunes. Ces derniers ont tout en leur possession pour contribuer positivement et durablement aux activités d’une entreprise ou d’une organisation », a fait valoir Geneviève Blais, enseignante en éducation spécialisée et enseignante-chercheuse au CISA.

« Ce projet est porteur pour plusieurs raisons. Il contribue à l’épanouissement et à la valorisation des jeunes adultes présentant un TSA en leur offrant une opportunité concrète de contribuer à la société comme travailleur ou travailleuse, il crée une occasion pour les multiples acteurs qui gravitent autour de cette clientèle de travailler ensemble et il présente une solution potentielle pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre », a ajouté Martin Bernard, également enseignant en éducation spécialisée et enseignant-chercheur au CISA.

À propos du CISA 

Le CISA, un des trois centres collégiaux de transfert de technologies du Cégep de Victoriaville, a pour mission de piloter des projets de recherche-action visant à transformer les enjeux importants et complexes en solutions novatrices dans les domaines agricole et agroalimentaire. Les conclusions de ses recherches ont un impact direct sur le citoyen ainsi que sur la société, et les résultats y sont concrets et positifs. C’est grâce à une démarche unique d’innovation sociale que ses projets rassemblent des gens de différents horizons mettant à profit l’intelligence collective, et ce, par la coconstruction de solutions, par la recherche, la formation, le transfert de connaissances ainsi que l’éducation citoyenne.

Ce projet est en partie financé par le Conseil de recherches en sciences humaines et l’Agence de santé publique du Canada.