Posi+, 40 ans plus tard

L’entreprise Posi+ de Victoriaville, fondée en 1981, a récemment célébré son 40e anniversaire, des célébrations tenues un an plus tard en raison de la COVID, mais qui ont réuni un peu plus de 200 personnes. On estime, en fait, qu’entre 300 et 400 personnes ont passé à un moment ou l’autre de la journée.

« Les célébrations ont été tenues sur les lieux de travail. On a une grande cour. On y avait installé un grand chapiteau. On a voulu le tout très familial. On a fait venir Crystalina avec la crème glacée. On avait prévu des maquilleuses pour enfants, des jeux gonflables, des trucs pour les plus vieux, des tours de nacelle et un souper méchoui », souligne le président exécutif Christian Poudrier, copropriétaire de l’entreprise avec son frère Dany qui agit comme président-directeur général, et un troisième actionnaire.

La fête a permis à Christian Poudrier de présenter une vidéo corporative d’un peu plus de deux minutes, sous-titrée en anglais au bénéfice des visiteurs ontariens et néo-brunswickois.

Les employés de Posi+ ont pu également faire visiter les installations à leurs proches.

L’entreprise possède une usine de fabrication au 10, rue de l’Artisan, de même qu’un centre de distribution sur la rue Cantin et un centre de services, un garage en face de l’usine de fabrication, pour y faire de l’entretien et la réparation.

Et puis, il y a le siège social à l’intersection des boulevards Labbé Nord et Pierre-Roux Est, un bâtiment acquis de Thirau il y a environ quatre ans. Posi + y effectue l’assemblage et la finition des camions.

L’entreprise possède, de plus, un centre de services à Guelph en Ontario. Au total, Posi+ compte tout près de 200 employés.

Un peu d’histoire

Tout a commencé pour Posi + avec Bertrand Poudrier, le père de Christian et Dany. Alors qu’il travaillait chez Poudrier et frères, Bertrand a commencé à développer la nacelle. « À un certain moment, il est parti de son côté, ce projet était le bébé de mon père. Les frères n’avaient pas tous la même vision, note Christian. La nacelle au départ, c’était surtout pour Hydro-Québec qui a beaucoup contribué au début au développement du produit. Donc, tout a commencé avec Hydro-Québec et un produit. C’était son besoin et on a beaucoup utilisé à l’époque le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ). Il y a eu un travail de collaboration entre mon père, le CRIQ et Hydro dans le développement du produit. »

Cela a mené en 1980 à une première soumission et à l’obtention d’une commande de 38 unités. « Un bon départ pour nous. À ce moment, mon père était chez Poudrier et frères, mais toutes les unités ont été fabriquées par Posi + en 1981 », précise le président exécutif.

Aujourd’hui, Posi + propose  quatre gammes de produits : appareils aériens, derricks de pelle, manipulateurs de câbles, placeurs de câbles et dispositif de maintenance caténaire. « En fait, nous travaillons toujours en lien avec les réseaux de distribution d’électricité et de télécommunications, les réseaux câblés et électriques », explique Christian Poudrier.

Dans son domaine, Posi + n’a pas de concurrence au pays. « Nous sommes les seuls manufacturiers canadiens dans ce qu’on fait. Tous les produits qu’on fabrique n’ont aucun équivalent canadien », signale le président exécutif qui est bien certain d’une chose. « On peut l’affirmer haut et fort sans avoir peur de se comparer à personne, on a les meilleurs élévateurs au monde! »

Posi + dessert le marché canadien, d’un océan à l’autre. Mais c’est au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve qu’on observe une meilleure pénétration de marché.

Les produits de l’entreprise victoriavilloise se retrouvent aussi aux États-Unis. « Nous y sommes principalement dans le nord-est, mais un peu ailleurs aussi. Dans les télécoms, en fait, on est présent un peu partout aux États-Unis. On observe une forte croissance avec ces produits actuellement », fait remarquer Christian Poudrier.

En général, Posi + fabrique presque tout, de A à Z, à Victoriaville. Mais confrontée elle aussi à l’enjeu de la main-d’œuvre, l’entreprise a recours de plus en plus à la sous-traitance. « Ça se passe quand même bien. On est une entreprise de 40 ans. Nos gens, de façon générale, on les garde. On n’a pas un roulement de personnel très élevé. Les employés demeurent avec nous. Mais certains arrivent à la retraite. Il nous faut les remplacer. On fait appel de plus en plus à l’immigration », note Christian Poudrier.

Croissance

Comme l’entreprise fabrique des produits qui demandent beaucoup de temps à livrer, la croissance n’est jamais une belle ligne droite. « C’est une croissance tout de même assez soutenue. La pandémie a causé un certain ralentissement, mais on a un carnet de commandes de deux ans devant nous », précise-t-il.

Et Posi + poursuit ses efforts pour augmenter sa capacité. « Actuellement, le directeur des ressources humaines se trouve au Maroc pour effectuer du recrutement international avec le directeur de production. On a des gens venant de la Colombie, du Brésil, du Mexique et de la France. Ils arrivent de différents pays pour venir s’ajouter et grandir. Grâce à la main-d’œuvre internationale et à plus de sous-traitance, nous sommes en mesure de livrer la marchandise », indique le président exécutif.

Des projets

L’entreprise Posi + a à cœur l’environnement et a conçu un modèle hybride. Plutôt que d’utiliser le moteur du camion, on a recours à des batteries pour actionner la nacelle. 

« On prépare aussi le tout premier véhicule entièrement électrique dans notre domaine avec la compagnie Lion. On travaille beaucoup avec eux au développement de camions électriques. Le premier sortira sous peu, un camion 100% électrique, mentionne-t-il. Les batteries du camion fourniront le pouvoir à la nacelle. »

Posi +, par ailleurs, a beaucoup investi il y a un an ou deux pour améliorer la ventilation et la qualité d’air dans son usine de la rue de l’Artisan.

L’avenir 

Avec un intéressant carnet de commandes, les dirigeants de Posi + peuvent entrevoir l’avenir avec confiance et optimisme. « Mon frère Dany effectue un excellent travail en développement d’affaires. On regarde du côté canadien et américain. Mais on a aussi un contrat de trois ans avec la France qui vend des élévateurs en Côte d’Ivoire. De plus, on a un bon niveau de rétention avec nos clients », signale Christian Poudrier.

L’entreprise possède encore suffisamment de terrains pour prendre de l’expansion, au besoin. Ce qui devrait venir à court terme. « Je m’attends à ce qu’éventuellement, d’autres investissements se fassent, peut-être 2023 ou 2024. Avec les nouveaux employés, avec la croissance visée, on n’aura pas le choix », affirme-t-il.

Fierté

En prenant la parole lors des célébrations du 40e anniversaire, Christian Poudrier n’a pas manqué de parler de fierté, celle de proposer les seuls produits canadiens dans le domaine, d’avoir développé des produits hybrides, d’avoir investi dans les technologies vertes et de compter sur de bons employés. « Ce sont 200 personnes qui collaborent au développement de notre organisation.

Du nombre, plusieurs d’entre eux ont fait leur carrière avec nous depuis presque le début », note-t-il tout en soulignant l’importance d’Alain Courchesne, cet homme qui, dès le départ, a supporté son père Bertrand. « Il l’a appuyé dès le commencement. Mon père est le fondateur, mais les bâtisseurs, ce sont eux. Alain est venu le seconder tôt dans l’entreprise. C’est lui qui nous a permis d’aller ailleurs qu’au Québec. Il est parfait bilingue, bon technologue et technicien et avait une bonne connaissance des produits. Un atout important », exprime-t-il.

Christian Poudrier s’est aussi permis une petite analogie. « Nous sommes nés sur la rue de l’Artisan et nous avons déménagé sur ce qui était autrefois le boulevard Industriel. Est-ce un signe des temps ou d’évolution? Pour moi, il s’agit d’un signe d’évolution. Au début, c’était très artisanal.  Aujourd’hui, c’est devenu plus  industrialisé, bien que nous demeurons avec des âmes d’artisans qui ont les compétences et l’expertise », conclut-il.