Performance : Urgence Bois-Francs toujours au sommet

La coopérative Urgence Bois-Francs occupe, une fois de plus, la tête parmi les sept entreprises ambulancières de la Mauricie et du Centre-du-Québec pour son taux de performance clinique 2021-2022 avec un résultat de 93%.

Cette statistique ressort du rapport annuel 2021-2022 du Programme intégré de la qualité totale (PIQT) des services préhospitaliers d’urgence présenté, mardi soir, à la séance virtuelle du conseil d’administration du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). « Dans la région, on voit qu’encore une fois, Urgence Bois-Francs demeure bon premier et donne systématiquement des services d’excellente qualité », a commenté le Dr François Parent, directeur médical régional des services préhospitaliers d’urgence au CIUSSS MCQ.

Par ailleurs, l’entreprise Dessercom avec ses six points de service (Drummondville, Plessisville, Lyster, Manseau, Pierreville et Louiseville) se place au second rang. « Elle a progressé partout. De voir une grande entreprise de la sorte améliorer l’ensemble de ses statistiques dans ses cinq points de service démontre l’engagement et le partenariat que nous avons avec elle », a confié le Dr Parent qui se dit très satisfait des taux enregistrés par l’ensemble des entreprises qui dépassent ou s’approchent des 90% alors qu’au début du PIQT, le taux de performance clinique mesuré se situait entre 78 et 82%.

Le programme

Le Programme intégré de la qualité totale, a rappelé le Dr Parent, se veut une philosophie de gestion mise en place progressivement depuis 2017 avec différents partenaires en vue d’une vision commune sur la qualité des soins offerts à la population.

Un logiciel, appelé le progiciel d’amélioration continue de la qualité permet de regrouper l’ensemble des données, notamment tous les actes ambulanciers, ce qui mène à une appréciation de la qualité des services rendus. 

Les données, disponibles pour les gestionnaires, les formateurs et les directions médicales, permettent de cibler les bons coups, mais aussi les zones d’amélioration et de mettre en place des programmes de maintien de compétences et de support formatif continuel à longueur d’année pour l’ensemble des paramédics.

Tout se retrouve aussi sur un portail web développé dans la région et repris par le ministère de la Santé. « Le partage d’informations se fait pratiquement en temps réel. Cela permet un suivi, une rétroaction formative aux paramédics à la suite d’un acte en moins de 72 heures. En semaine, cela se situe même entre 24 et 48 heures, a soutenu le Dr Parent. Ça permet la correction de petites erreurs et d’assurer un suivi pratiquement continuel. Et de savoir qu’un regard systématique est porté sur l’acte, cela amène une autoresponsabilisation et une prise en charge de tous nos employés et de tous les paramédics qui progressent ainsi d’année en année vers une performance clinique et une conformité à l’application de leurs tâches qui est de mieux en mieux. »

Constat de décès à distance : de bons résultats

Le territoire Mauricie-Centre-du-Québec a vu la mise en place en 2021 des constats de décès à distance.

Tout a commencé par un projet pilote mené par le Dr Gabriel Des Rosiers, directeur médical régional adjoint aux services préhospitaliers d’urgence. « Le but de ce projet est de décharger les urgences en partenariat avec nos paramédics », a-t-il signalé.

C’est l’urgence de Lévis qui détient l’autorité au Québec pour appliquer certains protocoles en télétravail. « Ça fonctionne avec plusieurs partenaires. Tout commence avec nos ambulanciers sur le terrain qui peuvent rejoindre une infirmière ou un médecin de l’équipe médicale de l’urgence à Lévis », a-t-il expliqué, ajoutant que d’autres partenaires sont impliqués, comme les policiers et les pompiers jusqu’aux entrepreneurs funéraires, de même que les coroners pour les décès plus litigieux ou les morts ambiguës.

« On a fonctionné en 2021 avec un projet pilote à Trois-Rivières, Victoriaville et avec les entreprises ambulancières de ces villes. Ça a été mené à bien. Tout s’est bien déroulé », a confié le Dr Des Rosiers.

Au départ, le projet pilote couvrait la période entre 7 h et 22 h. Maintenant, le constat de décès à distance peut se faire en tout temps.

En date du 31 mars 2022, presque 100 constats de décès ont été tentés (95). De ce nombre, 71 ont été acceptés, ce qui représente un taux 75%, un résultat supérieur à la cible de 50% visée au départ.

Un constat de décès à distance permet d’éviter un transport du patient vers l’hôpital, ce qui vient soulager les urgences, mais optimiser aussi la fluidité et les ressources hospitalières disponibles. « C’était là, une partie de la mission, soulager les urgences, mais aussi augmenter la fluidité de nos véhicules ambulanciers lourdement achalandés, mais surtout, le plus important, la qualité du service à rendre à la population. Le plus important demeure les patients et les familles », a fait valoir directeur médical régional adjoint aux services préhospitaliers d’urgence.

Parce qu’il faut savoir qu’un constat à l’hôpital peut prendre parfois beaucoup de temps à l’urgence en fonction de l’achalandage.

Les partenaires se disent satisfaits et heureux du projet, selon le Dr Des Rosiers et ils poursuivent leur engagement. « C’est un projet qui a été fort bénéfique pour le milieu hospitalier, mais surtout c’est la dignité et la qualité qu’on peut fournir en fin de vie aux familles lorsque le décès est constaté », a-t-il mentionné.

Avec une flotte formée à plus de 95%, les autorités anticipent, pour la prochaine année, à ce que quelque 500 constats de décès à distance soient acceptés à la suite de 500 à 600 tentatives. 

« Considérant la pression sur les établissements, c’est le genre de projet vraiment important quand il s’agit de diminuer de 500 à 600 visites dans nos urgences pour des situations qui prennent pas mal de temps », a observé le Dr François Parent.

Autre projet

Les services préhospitaliers d’urgence prévoient matérialiser davantage en 2023 et 2024 un projet entrepris en 2022 relativement à la paramédecine de régulation.

Le projet comprend un triage des demandes ambulancières concernant les appels considérés non urgents et une coévaluation impliquant une infirmière et un paramédic.

Une façon de faire qui vise à bien répondre au besoin de l’usager, à le diriger au bon endroit par le bon moyen de transport et au moment opportun.

« Ce sont là des projets porteurs en services préhospitaliers et qui aideront à répondre aux défis de l’avenir concernant l’achalandage et les débordements dans le réseau », a conclu le Dr François Parent.

Au sujet du réseau préhospitalier d’urgence

Le territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec compte sept entreprises ambulancières regroupant 565 techniciens ambulanciers paramédics répartis dans 17 points de service.

En 2021-2022, le centre de communication santé a reçu 62 278 demandes de services préhospitaliers d’urgence, en hausse de 10% sur l’année précédente.

Pas moins de 52 055 transports ambulanciers ont été effectués, ce qui représente une augmentation de 11% par rapport à 2020-2021.

En plus des paramédics, on retrouve 28 services de premiers répondants en Mauricie-Centre-du-Québec.