Les profs «valent plus que des bonbons»

Le Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ) représentant les enseignantes et enseignants du Centre de services scolaire des Bois-Francs s’est rendu aux bureaux du député d’Arthabaska, Eric Lefebvre, pour marquer le dépôt, aujourd’hui même, par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) à laquelle il est affilié, des demandes du personnel enseignant pour le renouvellement de la convention collective. 

Les enseignants du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs ont profité de la journée de l’Halloween pour rappeler à Eric Lefebvre qu’«On vaut plus que des bonbons», soulignant ainsi que des améliorations significatives à leur quotidien sont attendues. 

« Ça suffit les belles paroles qui n’ont pas de suite. C’est le temps d’entendre le cri du coeur du personnel enseignant. La pénurie d’enseignants qualifiés s’amplifie d’année en année et la tâche ne fait que s’alourdir. La partie patronale doit comprendre qu’il n’y a qu’en améliorant les conditions de travail qu’on arrivera à renverser la tendance. N’attendons pas que les écoles et les centres se transforment, plus qu’ils ne le sont déjà, en véritables maisons de l’horreur pour les profs. Permettez-nous de consacrer nos énergies à l’enseignement et à la réussite de nos élèves », a lancé Nancie Lafond, présidente du SEBF-CSQ. 

La solution : améliorer les conditions d’enseignement 

Essentiellement, les enseignantes et enseignants représentés par la FSE-CSQ estiment que, pour mieux soutenir la réussite éducative des élèves, le gouvernement doit améliorer les conditions d’enseignement en recourant à trois mesures concrètes : 

• Revoir la composition de la classe; 

• Alléger leur tâche; 

• Ajuster la taille des groupes. 

Ces revendications seront d’ailleurs au coeur de la négociation pour le personnel enseignant, comme l’explique la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini. « J’invite le gouvernement à profiter de l’Halloween pour laisser tomber les masques. Si l’éducation est vraiment la priorité des priorités, il doit poser des gestes concrets pour favoriser la réussite des élèves et mettre fin à la pénurie. Les profs sont surchargés par toutes sortes de tâches qui les détournent de leur mission première. Ce qu’ils veulent, c’est qu’on améliore les conditions d’enseignement. Ils ne se laisseront pas acheter par des bonbons. » 

Les enseignants québécois moins bien payés que leurs collègues canadiens 

Malgré un rattrapage salarial partiel à certains échelons, les enseignantes et enseignants du Québec reçoivent toujours une rémunération inférieure à la moyenne canadienne. « Le premier ministre – qui aime bien se comparer à l’Ontario et à la moyenne canadienne – en avait pourtant fait un engagement ferme qu’il n’a toujours pas respecté. Les conditions actuelles ne permettent pas d’attirer et de retenir suffisamment d’enseignants dans la profession. D’entendre François Legault ou Bernard Drainville enjoliver la réalité quant à leur salaire, ça décourage notre monde », précise Nancie Lafond, présidente du SEBF-CSQ. 

Le Front commun, composé de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), et représentant plus de 420 000 travailleuses et travailleurs, portera la responsabilité de la négociation du salaire des enseignants. Le dépôt des demandes à cet effet a eu lieu le 28 octobre au Conseil du trésor. 

Profil 

Le Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ) représente environ 1200 enseignantes et enseignants de tous les secteurs du Centre de services scolaire des Bois-Francs. Il est affilié à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).