Légère hausse des demandes d’admission et de bons défis pour le Cégep

Au premier tour des demandes d’admission en vue de la session d’automne 2023, le Cégep de Victoriaville se tire quand même bien d’affaire avec une légère hausse, 784 demandes, 15 de plus que les 769 reçues l’an dernier.

« On a de beaux succès au premier tour cette année. D’intéressantes augmentations des demandes d’admission en soins infirmiers, en architecture, en génie électrique, en éducation à l’enfance, en éducation spécialisée, en comptabilité et gestion », a indiqué la directrice adjointe des Services de l’organisation scolaire et des communications, Mariannick Paris, qui prenait la parole lors de la séance virtuelle du conseil d’administration, lundi soir.

Les chiffres révèlent une augmentation de 18 demandes en comptabilité et gestion, une hausse de 12 demandes en éducation spécialisée, de 10 en soins infirmiers et 9 demandes de plus en technologie de l’architecture.

Dans l’ensemble, les programmes techniques voient leur popularité en hausse avec 472 demandes, 38 de plus qu’en 2022.

L’École nationale du meuble et de l’ébénisterie à Victoriaville  enregistre, au premier tour, une soixantaine de demandes, résultat supérieur à l’année dernière.

La situation est toute autre, cependant, au pavillon de Montréal. « Bien qu’elle soit meilleure que l’an dernier, la donnée est quelque peu inquiétante. On a une diminution de l’intérêt depuis quelques années, il y a un défi de ce côté », a souligné Mme Paris.

Des défis se dressent aussi du côté des programmes préuniversitaires qui connaissent une perte de vitesse, sauf le programme sciences de la nature où la demande se maintient.  Le nombre de demandes a régressé, passant de 306 l’année dernière à 269 cette année. « Le tremplin DEC, les différents profils de sciences humaines, surtout celui en intervention sociale, de même que langues et interculturel, font partie de nos préoccupations au niveau préuniversitaire », a confié Mariannick Paris.

La situation n’est pas au beau fixe non plus en ce qui concerne le programme de gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA). Le profil production légumière biologique enregistre une diminution de 20 demandes. La production fruitière bio, pour sa part, absorbe une baisse de 8 demandes. « Dans les programmes techniques, la GTEA nous préoccupe davantage, mais on a déjà une stratégie en vue du deuxième tour. On s’apprête à la déployer », a fait valoir Mme Paris, tout en constatant que le discours ambiant et public « joue un peu contre nous ». Mais le Cégep de Victo n’est pas seul dans cette galère. « Quand on analyse les données de l’ensemble du réseau collégial en GTEA, tous les cégeps sont tous en perte de vitesse », a-t-elle observé.

De l’espoir

Avec toute l’énergie déployée pour mousser la culture biologique et l’Institut national d’agriculture biologique (INAB), comme l’a fait remarquer un administrateur, les résultats du premier tour ont de quoi décevoir. « Aux communications, on déploie beaucoup d’efforts sur l’INAB et l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie. Ce sont des fleurons. De voir une perte de vitesse dans le profil de production maraîchère, ça nous chagrine un peu, mais on sait cependant qu’à l’INAB, on a beaucoup de candidatures qui surviennent aux deuxième et troisième tours », a soutenu la directrice adjointe des Services de l’organisation scolaire et des communications, précisant que 35 demandes avaient été reçues au second tour l’an passé. 

« On mettra beaucoup d’énergie pour dynamiser notre deuxième tour par des témoignages d’étudiants qui expliqueront pourquoi ils ont choisi l’INAB et ce qu’ils viennent chercher de plus dans cette formation, a confié Mme Paris. On veut valoriser les histoires à succès, les réussites de nos diplômés ayant des entreprises rentables et qui parviennent à gagner leur vie. On veut montrer qu’il n’y a pas que des côtés sombres concernant l’avenir de l’agriculture. » 

De son côté, le directeur de l’INAB, Normand Poniewiera, tient à se faire rassurant dans un contexte agricole difficile avec l’inflation et la pénurie de main-d’œuvre. Il reconnaît que, règle générale, les prix sont plus élevés dans le secteur biologique. Dans un contexte inflationniste, le comportement des consommateurs peut changer. Malgré tout, le nombre de producteurs bio demeure stable au Québec, note-t-il.

La baisse des demandes d’admission au premier tour peut notamment s’expliquer par le démarrage de plusieurs cohortes pour l’AEC (attestation d’études collégiales) en maraîchage biologique. « Des gens ont donc probablement fait leur AEC plutôt qu’opter pour un plus long programme, un DEC de trois ans. On a probablement eu un déplacement de clientèle », a-t-il soulevé, tout en rappelant l’aspect cyclique en agriculture. « On connaît des hauts et des bas. On verra l’évolution, mais je suis confiant qu’on aura d’autres élèves, d’autres demandes d’admission au deuxième tour et on en a habituellement jusqu’au troisième », a-t-il conclu, tout en se réjouissant pour le profil en production animale en légère augmentation, comme c’est aussi le cas à Montréal pour le profil d’agriculture urbaine.