La région s’arme pour relever les importants défis

Pénurie de main-d’œuvre, manque de logements et de places en services de garde, voilà autant de grands enjeux et défis auxquels s’attaque la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) en créant un nouveau secteur appelé Main-d’œuvre et milieu de vie.

Les intervenants de la CDEVR en ont fait l’annonce, mercredi avant-midi, dans les locaux de l’entreprise Victoriaville & Co. Ce choix ne relève pas du hasard. Non seulement l’entreprise constitue un fleuron dans la région, mais son président Alain Dumont fait partie des nouveaux administrateurs au conseil d’administration de la CDEVR. De plus, l’entreprise fait elle aussi face aux défis de la main-d’œuvre.

« Il est clair que les entreprises, peu importe leur taille, ont besoin d’aide. Dans le contexte actuel, tous les intervenants économiques et les entreprises de la région doivent travailler en collaboration et tout mettre en œuvre pour s’assurer que la région de Victoriaville soit une destination de choix pour les travailleurs et leurs familles, d’où l’importance de rendre la région très attrayante et de démontrer qu’il s’agit d’un bel endroit pour vivre », a souligné Charles-Olivier Dumont, vice-président aux ventes et au développement des affaires chez Victoriaville & Co.

Main-d’œuvre et milieu de vie

La mise en place de ce nouveau département Main-d’œuvre et milieu de vie s’imposait et survient peu de temps après l’arrivée du nouveau président de la CDEVR et maire de Victoriaville, Antoine Tardif, et du nouveau directeur général de la CDEVR, Frédérik Boisvert.

« Comme nouveau président de la CDEVR,  j’ai tâté le pouls auprès des entreprises de toutes sortes et la main-d’œuvre constitue l’enjeu numéro un qui comporte aussi d’autres problématiques, c’est-à-dire le logement et les services de garde. Ces enjeux doivent être soulevés dans leur ensemble. Malheureusement, au sein de la CDEVR, il n’y avait pas de ressources dédiées à ces enjeux prioritaires », a expliqué Antoine Tardif, d’où la création du nouveau secteur. « On croyait qu’il était important que notre organisme de développement économique régional soit un important porteur de dossier vis-à-vis ces enjeux », a-t-il précisé.

Ainsi, trois nouveaux postes sont créés : un directeur, un conseiller en attraction de talents et un conseiller en rétention de talents. « Ce dernier aura la responsabilité de travailler avec les partenaires pour établir des stratégies afin de maintenir notre monde chez nous, pour accueillir les travailleurs qui viendront et les intégrer dans nos services scolaires, dans nos municipalités et nos régions », a indiqué Antoine Tardif.

La CDEVR a déjà procédé à l’affichage des postes. « Ce sont trois postes éminemment stratégiques pour le développement de la MRC et de Victoriaville. On invite les gens de talents qui souhaitent apporter une contribution significative. On veut des gens de qualité. On a bon espoir de pourvoir ces postes assez rapidement », a confié le directeur général Frédérik Boisvert.

Antoine Tardif affiche un grand optimisme. « De savoir que nous sommes réunis ensemble autour du même objectif, je pense que c’est de très bon augure, a-t-il spécifié. Je suis persuadé que nous avons, à Victoriaville, tous les atouts en main pour être une ville qui se démarque, une ville attractive, une ville pour les travailleurs, pour les familles, pour les employeurs. Mais la main-d’œuvre, c’est l’enjeu qui nous pend au-dessus de la tête. En créant ce nouveau secteur, en se dotant de trois nouvelles ressources, on vient de se donner ni plus ni moins les moyens de nos ambitions. Je crois qu’à court terme, nous pourrons atteindre notre plein potentiel. »

La solution au problème de main-d’œuvre nécessite d’attirer des travailleurs d’ailleurs, a-t-il observé. « On parle d’attraction, car on ne suffit pas à la demande localement. On devra se doter de stratégies pour attirer des gens de l’extérieur, non seulement des régions avoisinantes, par exemple, mais aussi des gens de l’international », a-t-il précisé.

Au-delà de la main-d’œuvre, l’enjeu principal pour Frédérik Boisvert demeure le logement. « On a beau attirer 500 employés, si on ne sait pas où les loger, on n’est pas plus avancé. Il y aura des sommes dédiées pour réaliser un registre des unités d’habitation disponibles. On compte bien continuer également au niveau de toute la MRC les efforts entrepris par Victoriaville en lien avec les garderies », a fait savoir le DG de la CDEVR.

Réorganisation

Autre changement à la CDEVR, une réorganisation à l’interne. « On m’a confié, à mon arrivée au début de février, un mandat de réorganisation et d’optimisation, ce que j’ai fait. Un diagnostic a été posé, ce qui a mené à la fusion des départements Industries et Commerces et services. On voulait développer une approche davantage multidisciplinaire », a expliqué M. Boisvert.

Pour être en mesure aussi de répondre à davantage de clients, on fera passer de 95 à 195 heures le temps à la clientèle. « Ce sera efficace pour tout le tissu industriel régional. Quant à la présence sur le terrain, on a voulu dresser les services offerts au niveau régional. J’ai rencontré de nombreuses organisations. Le but, c’est de cesser les duplications », a signalé le directeur général, tout en saluant l’équipe en place, « une équipe dédiée, désireuse de passer à une CDEVR 2.0 ».

Bref, les annonces faites représentent un bon coup qui doit se poursuivre parce que la compétition est féroce partout. « L’amélioration sera continue puisque la compétition entre les régions est active partout. Tous se mobilisent et se dotent d’outils pour attirer et se démarquer. À Victoriaville, on vient de donner un grand coup ce matin. Et je pense que ce n’est qu’un début de la poussée pour s’assurer qu’on tire notre épingle du jeu. On a une région très belle qui en vaut la peine. Maintenant il est temps de passer en deuxième vitesse pour s’assurer d’aller chercher notre part du gâteau avec des gens venant de l’étranger, du reste du Canada et des autres régions du Québec », a conclu Frédérik Boisvert.