La Caisse de dépôt affiche un rendement de 13,5% en 2021

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) présente aujourd’hui ses résultats financiers pour l’exercice terminé le 31 décembre 2021. Le rendement moyen pondéré des fonds de ses déposants s’établit à 13,5% en 2021 par rapport à 10,7% pour le portefeuille de référence, représentant 10,4 G $ de valeur ajoutée. Sur cinq et dix ans, les rendements annualisés atteignent 8,9% et 9,6% respectivement, dépassant également le portefeuille de référence.

Évolution de l’actif net sur cinq ans

Au 31 décembre 2021, l’actif net de la CDPQ totalise 419,8 G $, en hausse de 149,1 G $ sur cinq ans, grâce à des résultats de placement de 141,0 G $ et des dépôts nets de 8,1 G $. Sur dix ans, les résultats de placement s’élèvent à 241,0 G $ et les dépôts nets à 19,8 G $.

« En 2021, tous nos portefeuilles ont livré la marchandise, produisant près de 49 G $ de résultats de placement. Les infrastructures et les placements privés ont affiché des performances exceptionnelles, les marchés boursiers ont su profiter de l’évolution du portefeuille, le repositionnement en immobilier donne des résultats, et nous avons tiré notre épingle du jeu en revenu fixe face à une hausse prononcée des taux », a indiqué Charles Emond, président et chef de la direction de la CDPQ. « Ce qui s’en dégage, c’est que nos stratégies fonctionnent et prennent bien en compte les grands défis d’aujourd’hui : la transition climatique, la numérisation de l’économie et les changements en continu à l’échelle internationale. »

« Nous faisons face à des facteurs qui complexifient substantiellement l’environnement d’affaires en 2022, comme les déséquilibres provoqués par la pandémie, la montée des taux d’intérêt et la poussée de l’inflation. Une très grande discipline dans l’exécution de notre stratégie, une rigueur dans la sélection des investissements et une diversification judicieuse seront essentielles pour nous permettre de continuer de bien performer dans les années à venir. »

« Notre présence au Québec s’est amplifiée en 2021, avec la plus forte augmentation de notre actif historiquement, qui atteint 78 G $. Toutes nos équipes ont joué un rôle afin d’appuyer nos entreprises québécoises en portefeuille dans leur croissance, ici et à l’international. Notre connaissance des marchés a servi leurs plans d’affaires, pour leur permettre de réaliser leurs ambitions. Je suis fier de nos équipes, qui poursuivent leur travail quotidien afin de contribuer à une économie québécoise compétitive et durable, tout en générant des rendements pour nos déposants. »

Faits saillants des résultats et réalisations

Chacun des déposants de la CDPQ a son propre horizon d’investissement et sa propre tolérance au risque. C’est pourquoi les rendements de chacun varient en fonction de leur politique de placement. En 2021, les rendements des huit déposants principaux de la CDPQ se situent entre 9,3% et 15,9% sur un an. Sur cinq ans, leurs rendements annualisés varient entre 7,6% et 9,8%, et sur dix ans entre 8,2% et 10,6%. Rappelons qu’à long terme, les besoins de rendement des déposants sont en moyenne de 6%.

Rendements par catégorie d’actif

Revenu fixe :  une bonne performance au-dessus de l’indice dans un marché affecté par la hausse des taux

En revenu fixe, la CDPQ affiche sur un an un rendement de -0,6%, qui surpasse son indice de référence à -1,2% dans un contexte difficile lié à la hausse prononcée des taux. La bonne tenue du crédit privé, conjuguée à un positionnement stratégique anticipant la hausse des taux, permet au portefeuille de faire mieux que son indice. Sur cinq ans, la catégorie enregistre un rendement annualisé de 4,5%, supérieur à celui de son indice à 3,7%, ce qui représente une valeur ajoutée de plus de 4 G $. Ce résultat s’explique entre autres par l’excellente performance de l’ensemble des activités de crédit.

Les investissements et engagements en crédit privé ont d’ailleurs été nombreux en 2021, s’élevant à près de 20 G$. Parmi les faits saillants, on compte ceux dans des secteurs porteurs, comme les télécommunications et la santé. Ainsi, la CDPQ a réalisé un financement dans Phoenix Tower International, un important fournisseur mondial d’infrastructures de communication sans fil, dans le cadre d’une transaction dont le montant total pourrait atteindre 775 M€. Elle a également mené un nouveau financement total de 300 M$ US dans Tillman Infrastructure, un chef de file américain du secteur des tours de télécommunication. En Europe, la CDPQ a mené une ronde de financement d’un montant total de 180 M€ sous forme de prêt dans Atrys Health, un leader en diagnostic médical, traitements en cancérologie et santé au travail.

Actifs réels : les changements en immobilier donnent des résultats; le portefeuille d’infrastructures livre une excellente performance

Immobilier

En 2021, le portefeuille Immeubles génère un rendement de 12,4%. Cette performance s’explique par les changements stratégiques amorcés il y a deux ans, tout juste avant le début de la pandémie, soit une augmentation des investissements dans des secteurs porteurs comme la logistique, le résidentiel et les sciences de la vie, et une diminution de l’exposition du portefeuille aux centres commerciaux et aux bureaux traditionnels. Sur un an, l’indice de référence s’établit à 6,1%. Sur cinq ans, le portefeuille procure un rendement de 1,5%, en raison principalement de l’impact majeur de la pandémie en 2020 et des mesures de confinement à travers le monde sur les centres commerciaux et les immeubles de bureaux, des secteurs auxquels la filiale immobilière de la CDPQ était davantage exposée. Son indice est à 5,1 % sur la période.

Au cours du dernier exercice, Ivanhoé Cambridge a réalisé plus de 100 transactions alignées sur les priorités stratégiques de son plan de diversification. Totalisant 18,8 G $, ces transactions se répartissent en 11,9 G $ d’investissements et 6,9 G $ de cessions. La filiale immobilière de la CDPQ a ainsi accentué son exposition en logistique, notamment avec des investissements de 600 M$ dans la plateforme PURE (PIRET) au Québec et en Ontario, ainsi que de près de 300 M$ dans le Moorebank Logistics Park, le plus vaste complexe logistique intermodal d’Australie. En Europe du Nord, Ivanhoé Cambridge a lancé un partenariat en logistique avec URBZ Capital, visant à déployer jusqu’à 400 M€ et concrétisé par l’acquisition de huit actifs aux Pays-Bas. En sciences de la vie, un secteur en pleine émergence, la filiale a entre autres investi dans un portefeuille de près de 1 million de pieds carrés de bureaux et laboratoires de recherche et développement dans la Genome Valley (Hyderabad), le plus grand pôle d’activités de biotechnologie en Inde.

Infrastructures

Sur un an, le portefeuille Infrastructures affiche un rendement de 14,5%, son meilleur depuis dix ans, comparativement à 11,4% pour son portefeuille de référence. Cette performance s’explique par l’excellente tenue des actifs en portefeuille dans les secteurs de l’énergie renouvelable ainsi que des télécommunications. Sur cinq ans, les activités en infrastructures produisent un rendement annualisé de 9,6 %, au-dessus de l’indice à 9,2%, un écart aussi attribuable à l’exposition du portefeuille aux secteurs de l’énergie éolienne et solaire.

En 2021, les équipes d’infrastructures ont continué de déployer du capital de façon soutenue et rigoureuse, avec plus de 11 G$ investis ou engagés. Les secteurs des télécommunications et de la mobilité des biens et des passagers ont été au centre des activités. La CDPQ a ainsi procédé à des acquisitions substantielles dans le secteur des tours de télécommunication au Brésil et en Europe, dont un investissement de plus de 1,6 G€ dans ATC Europe. Du côté des actifs liés au transport, elle a investi 2,3 G $ AU dans WestConnex, le plus important projet d’infrastructure routière d’Australie. La CDPQ a aussi procédé à l’acquisition, aux côtés de DWS, du leader européen de la location de wagons de fret, Ermewa. Finalement, dans le cadre de son partenariat de plus de 8 G$ US avec DP World, la CDPQ a fait son entrée dans le marché indonésien, avec la construction d’un port logistique et industriel de 1,2 G $ US.

Actions : une transition réussie en marchés boursiers; les placements privés affichent une performance exceptionnelle

Marchés boursiers

En 2021, le portefeuille Marchés boursiers génère un rendement de 16,2%, en ligne avec son indice à 16,1%. Le portefeuille a fait évoluer son approche, afin d’y inclure un meilleur dosage de styles, un élargissement de son univers d’investissement et un pilotage plus dynamique, pour mieux tirer parti de différents environnements de marché. Ainsi, la plus grande marge de manœuvre du portefeuille lui a permis de profiter davantage de la progression importante des marchés comparativement aux années précédentes. Porté aussi par son exposition aux pays développés, le rendement du portefeuille a toutefois été limité par la performance modeste des grandes bourses asiatiques.

Sur cinq ans, le portefeuille affiche un rendement annualisé de 10,7%, fruit entre autres de la bonne tenue des titres de qualité et de ceux dans les marchés en croissance, alors que son exposition au marché canadien a restreint la performance. L’écart avec l’indice de référence, à 11,5%, est attribuable notamment à la sous-pondération, sur cinq ans, du portefeuille dans les titres de grandes entreprises de technologies à croissance élevée.

Placements privés

L’actif net du portefeuille Placements privés se chiffre désormais à plus de 80 G $. Sur un an, ce dernier a offert une performance exceptionnelle de 39,2%, nettement au-dessus de son indice à 32,1 %. Celle-ci est attribuable au bon positionnement sectoriel dans les secteurs des technologies, de la finance, de la santé et de la consommation. La qualité des investissements en portefeuille, jumelée à la gestion assidue des actifs en post-investissement, explique également son excellente performance sur cinq ans, avec un rendement annualisé de 19,6 %, aussi au-dessus de son indice à 14,3%.

Au cours de l’année, les équipes de placements privés ont fait, de manière disciplinée, 10 G $ en acquisitions et 13 G $ de matérialisations. En matière d’investissements, on compte parmi les faits saillants un investissement dans Druva, un chef de file mondial de la protection et de la gestion des données infonuagiques établi en Californie, dans le cadre d’une ronde de financement de 147 M$ US menée par la CDPQ, et une participation majoritaire dans Wizeline, un fournisseur de services technologiques implanté dans plusieurs pays. Notons en outre deux acquisitions annoncées par la plateforme Constellation, d’une capacité d’investissement de 1 G$ US, dédiée à l’assurance de dommages et à l’assurance vie, et une prise de participation importante dans Grupo Diagnóstico Aries, l’un des groupes de services de diagnostic médical à la croissance la plus rapide du Mexique. En fin d’année, la CDPQ a investi dans QIMA, une société mondiale du marché des tests, de l’inspection et de la certification (TIC), dont la plateforme technologique est reconnue dans le secteur des solutions de conformité de la chaîne d’approvisionnement.

2021 : une présence amplifiée au Québec, un leadership mondial en investissement durable

Québec : un plein engagement pour générer de la performance pour nos déposants tout en contribuant au développement économique

Augmentation de l’actif total au Québec

L’année 2021 a été riche en matière d’investissements et d’initiatives au Québec, l’actif dans le secteur privé atteignant 60 G $. Ainsi, l’actif total de la CDPQ au Québec a enregistré sa plus forte hausse historiquement, et totalise désormais 78 G $.

La CDPQ a continué d’investir et d’accompagner les entreprises québécoises dans un contexte de réouverture de l’économie par ailleurs toujours fragile. La CDPQ a ainsi réalisé plus de 6,5 G$ en nouveaux investissements et engagements, axés sur ses priorités stratégiques : la croissance, la mondialisation, le bond technologique, et l’économie et les milieux de vie durables.

Croissance

Parmi ces investissements, on compte ceux visant à soutenir la croissance des entreprises du Québec, comme l’augmentation de la participation de la CDPQ dans Énergir, laquelle atteint désormais 80,9%. Notons aussi une participation à la privatisation du Groupe Vision New Look dans une transaction valorisant la société à 1 G$, et un financement dans une ronde totale de 100 M$ pour appuyer l’essor rapide de l’entreprise VOSKER, chef de file mondial de la technologie de surveillance des zones éloignées basé à Victoriaville. De plus, la CDPQ a lancé Ambition ME, une offre de financement et d’accompagnement pour permettre aux moyennes entreprises du Québec à fort potentiel d’accélérer leur croissance pour passer au prochain stade de développement.

Mondialisation

Forte de son expertise des marchés internationaux et de son vaste réseau, la CDPQ a continué d’appuyer ses sociétés québécoises en portefeuille dans leur mondialisation; elle a ainsi réinvesti 475 M $ dans CAE, un leader mondial de l’aéronautique, devenant le principal actionnaire de la société, pour lui permettre d’acquérir l’américaine L3Harris Technologies. La CDPQ a aussi réinvesti dans Solmax, le plus grand fabricant de membranes géosynthétiques au monde, permettant à l’entreprise de Varennes de faire l’acquisition de TenCate Geosynthetics, un fournisseur de matériaux géosynthétiques et de textiles industriels qui offre ses produits dans plus de 100 pays. Elle a également investi 60 M$ dans la société lavalloise Savaria, le chef de file mondial de l’industrie de l’accessibilité, pour l’acquisition du groupe suédois Handicare. Signe de leur vitalité sur la scène internationale, les entreprises en portefeuille de la CDPQ ont d’ailleurs réalisé près de 350 acquisitions hors Québec au cours des cinq dernières années, soit plus d’une par semaine.

Bond technologique

Au centre des priorités de la CDPQ : l’appui aux sociétés québécoises qui font de la numérisation un moteur de performance. À titre d’exemple, en 2021, la CDPQ a participé à une ronde de financement de 225 M$ dans AlayaCare pour accélérer la transformation numérique des soins de santé à domicile. De plus, la CDPQ a investi 75 M $ US dans le fonds d’iNovia Capital destiné aux entreprises technologiques en croissance. La CDPQ a aussi pris une participation de 20% dans Beyond Technologies, le chef de file de l’intégration des solutions SAP au Canada, et a investi dans le Groupe M3, le leader du courtage hypothécaire au pays, pour lui permettre d’accélérer son plan de numérisation. Au-delà de ses investissements, la CDPQ a lancé Repères numériques, une initiative destinée aux PME québécoises qui souhaitent implanter une culture d’affaires numérique au sein de leur entreprise.

Économie et milieux de vie durables

En cours d’année, la CDPQ a annoncé un engagement dans le deuxième fonds spécialisé de MKB, d’un total de 150 M $, destiné aux entreprises en phase de post-démarrage et de croissance axées sur la décarbonation et l’électrification des transports. Elle a aussi appuyé ses sociétés en portefeuille dans leur virage vert, comme Demers Ambulances dans le dévoilement d’une ambulance entièrement électrique, et Student Transportation of Canada dans sa commande conditionnelle de 1000 autobus électriques auprès de la québécoise Lion Électrique, un leader du transport durable.

REM et REM de l’Est

Du côté du REM, projet phare de la contribution de la CDPQ à une offre de transport durable au Québec, les travaux ont continué d’avancer rapidement, notamment la première antenne reliant Brossard à la Gare Centrale qui sera mise en service en 2022, et ce, malgré les impacts sur les travailleurs et l’approvisionnement liés au contexte prolongé de la pandémie. Le programme d’art public du réseau, d’un montant total de 7,8 M$, a aussi été dévoilé. En ce qui concerne le projet de REM de l’Est, en phase de planification, des optimisations importantes à la suite de plusieurs consultations ont été annoncées sur différents tronçons du tracé. CDPQ Infra présentera sous peu la proposition architecturale et d’intégration du projet bonifié, et le comité d’experts indépendants remettra également son rapport.

Stratégie climatique : une ambition rehaussée pour faire face au défi planétaire

En 2021, la CDPQ a renouvelé son ambition climatique après avoir dépassé les cibles établies dans sa première stratégie climat lancée en 2017. Grâce à l’expérience acquise au cours des dernières années, elle a identifié quatre piliers d’action, avec des cibles à court, moyen et long terme :

Détenir 54 G $ en actifs verts d’ici 2025 pour contribuer activement à une économie plus durable 

Réduire de 60 % l’intensité carbone de l’ensemble de son portefeuille d’ici 2030

Mettre en place une enveloppe de transition de 10 G $ pour décarboner les grands secteurs industriels émetteurs de carbone 

Compléter sa sortie de la production de pétrole d’ici la fin 2022

Cette approche distinctive, qui démontre le leadership mondial de la CDPQ en matière climatique, permettra d’atteindre un portefeuille net zéro d’ici 2050 tout en répondant de façon pragmatique aux grands défis posés par la transition de tous les secteurs de l’économie.

Plus de détails sur la stratégie d’investissement durable de la CDPQ, incluant sa progression par rapport aux cibles climatiques et ses engagements et initiatives en matière d’égalité, de diversité et d’inclusion, ainsi que de gouvernance, seront présentés dans le Rapport d’investissement durable publié au printemps.

Informations financières

Les charges d’exploitation de la CDPQ, incluant les frais de gestion externe, se sont élevées à 892 M$ en 2021. Le ratio des dépenses s’est établi au même niveau qu’en 2020, à 23 cents par 100 $ d’actif net moyen, qui se compare favorablement à celui de son industrie.

La CDPQ affiche aussi un bon niveau de liquidités, qui lui permet d’assurer le respect des engagements potentiels et de faire face aux événements de marché. Les agences de notation ont pour leur part réaffirmé les cotes de crédit de première qualité de la CDPQ avec une perspective stable, soit AAA (DBRS), AAA (S&P), Aaa (Moody’s) et AAA (Fitch Ratings).