Intimidation : Alain Rayes tourne la page sur ce chapitre

Le député indépendant de Richmond-Arthabaska, Alain Rayes se dit heureux de tourner la page sur ce qu’il appelle de l’intimidation pour recommencer à jouer pleinement son rôle de député.

On se souviendra que, mercredi midi, alors qu’il accordait une entrevue à Alec Castonguay à l’émission radiophonique Midi Info de Radio-Canada, le Parti conservateur du Canada (PCC) a invité, par message texte automatisé, les membres du PCC dans Richmond-Arthabaska à contacter le bureau d’Alain Rayes afin d’exiger sa démission comme député.

« J’ai cru, sur le coup, qu’il s’agissait d’une blague », a-t-il confié. Mais non, c’était bien réel. D’ailleurs, les nombreux coups de fil reçus à son bureau ont nui à son travail. « Il nous était alors impossible de s’occuper de problèmes de certains citoyens, dont un cas d’immigration », a fait savoir le député Rayes.

L’élu a d’abord ressenti de la colère, puis beaucoup d’émotions. « J’ai pris conscience que ça pouvait m’affecter », a-t-il noté.

Le représentant de Richmond-Arthabaska dénonce cette façon de faire qui ressemble à celle de l’ex-président américain Donald Trump. « Si tu n’es pas du bon côté, on va t’écraser. C’est du jamais vu au Canada, ont signalé de nombreux observateurs », a-t-il souligné.

Cette manœuvre d’intimidation le visait, croit-il, mais il estime qu’elle peut aussi servir à lancer un message d’avertissement aux conservateurs qui seraient tentés de contester.

En entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net, Alain Rayes a insisté, une fois de plus, sur le fait qu’il continuera d’utiliser toutes les tribunes pour dénoncer les tactiques d’intimidation. « L’intimidation sous toutes ses formes est inacceptable. Je n’hésiterai jamais à la dénoncer avec véhémence », a-t-il soutenu. « Les gens ont soif d’entendre des discours plus positifs, plus constructifs et rassembleurs », a-t-il exprimé.

Quant aux excuses formulées par le PCC, mercredi soir, sur son compte Twitter, le député considère qu’elles ne lui sont pas personnellement adressées. Mais il laisse, dit-il, le soin à la population de juger du message publié.

Après avoir vécu de la colère et de l’émotion, Alain Rayes a pu trouver du réconfort dans de très nombreux messages qui lui ont été adressés. « C’était que du positif dans 98% des cas. J’ai reçu beaucoup de support, de l’encouragement. On me proposait de l’aide aussi. Tous les partis m’ont écrit », a-t-il précisé.

Le nouveau député indépendant ose croire que son ancien parti a tiré une leçon de cet épisode vu le raz-de-marée engendré.

Mais il déplore l’attitude de Pierre Poilièvre envers les médias, à l’image de Trump. « Les médias font partie de notre démocratie, ils ont un important rôle à jouer. Sans les médias, on n’aurait jamais su pour le scandale des commandites », a-t-il rappelé.

Alain Rayes tourne donc la page d’un chapitre pour se concentrer sur son travail de député indépendant. Mais avec les messages reçus des autres partis, a-t-on tenté de le recruter? « Tout est subtil, mais je n’en suis pas là, a-t-il répondu. Si ça change, ce sera à la prochaine élection. Les citoyens sauront à quoi s’attendre s’ils veulent voter pour moi. »

Alain Rayes a rappelé, en terminant, qu’il veut poursuivre son travail de député, refaire le plein d’énergie et prendre du temps pour lui et ses proches.

Tant qu’il aura le goût de la politique et le sentiment de pouvoir faire une différence, il continuera à jouer son rôle.